Le flou du monde

Par : Iris Wolff
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  • Nombre de pages234
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.26 kg
  • Dimensions14,5 cm × 20,5 cm × 1,6 cm
  • ISBN978-2-246-82793-1
  • EAN9782246827931
  • Date de parution09/02/2022
  • CollectionEn lettres d'ancre
  • ÉditeurGrasset
  • TraducteurClaire de Oliveira

Résumé

"Samuel se procura l'avion. Un avion à hélice pour l'épandage de pesticides. L'agriculteur marchait dans la combine : ayant reçu un cadeau en contrepartie, il déclarerait que son avion avait été volé. S'en aller sans faire ses adieux était encore plus difficile. Oz laissa tout son argent à son père. Il déposa le collier de sa mère sous l'oreiller de sa soeur, un collier en pierre de lune qu'il avait toujours revendiqué comme sa propriété, sans doute parce que c'était lui qui avait passé le moins de temps avec Nika.
Il ne laissa pas de message. Quant à Samuel, il rédigea pour son amie et pour ses parents des lettres plus ou moins réussies, même après de nombreuses tentatives. "C'est pas parce que tout le monde sait qu'on va partir que ça fait moins mal", dit Oz. " Dans une langue poétique et aérienne, Iris Wolff nous raconte le destin de plusieurs générations d'une famille et de ses proches. En Europe centrale ou en exil, leurs liens sont mis à rude épreuve.
Le flou du monde recèle aussi une histoire d'amour à l'ombre de la grande Histoire, entre oppression et liberté, Est et Ouest.
"Samuel se procura l'avion. Un avion à hélice pour l'épandage de pesticides. L'agriculteur marchait dans la combine : ayant reçu un cadeau en contrepartie, il déclarerait que son avion avait été volé. S'en aller sans faire ses adieux était encore plus difficile. Oz laissa tout son argent à son père. Il déposa le collier de sa mère sous l'oreiller de sa soeur, un collier en pierre de lune qu'il avait toujours revendiqué comme sa propriété, sans doute parce que c'était lui qui avait passé le moins de temps avec Nika.
Il ne laissa pas de message. Quant à Samuel, il rédigea pour son amie et pour ses parents des lettres plus ou moins réussies, même après de nombreuses tentatives. "C'est pas parce que tout le monde sait qu'on va partir que ça fait moins mal", dit Oz. " Dans une langue poétique et aérienne, Iris Wolff nous raconte le destin de plusieurs générations d'une famille et de ses proches. En Europe centrale ou en exil, leurs liens sont mis à rude épreuve.
Le flou du monde recèle aussi une histoire d'amour à l'ombre de la grande Histoire, entre oppression et liberté, Est et Ouest.

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4.5/5
sur 2 notes dont 2 avis lecteurs
Minorités allemandes en Roumanie
Elle-même née en Transylvanie où elle a passé son enfance avant de migrer en Allemagne avec sa famille, Iris Wolff nous emmène à l’extrême ouest de cette région de Roumanie, près de la frontière hongroise. De la monarchie de Michel 1er à la dictature de Ceaușescu et à l’effondrement du bloc soviétique, on y suit quatre générations d’une même famille appartenant à la minorité saxonne. L’hiver et l’isolement du petit village où son époux Hannes est pasteur pour sa communauté de langue allemande, ont bien failli empêcher Florentine de mener sa grossesse à terme. Né malgré tout sain et sauf, Samuel grandit paisiblement, au fil d’une existence simple et rurale, pourtant de plus en plus plombée par la pression politique qui vient menacer Hannes jusque dans ses prêches. Lorsque son ami Oz est sur le point d’être arrêté, Samuel l’aide à s’enfuir jusqu’en Allemagne, à bord d’un petit avion d’épandage. Il ne pourra rentrer auprès des siens que bien des années plus tard, après le renversement du « Conducător » qui se prenait pour le « génie des Carpates ». Identité et racines, exil et liens familiaux sont les thèmes au coeur de ce récit consacré aux descendants, dont fait partie l’auteur, de ces colons allemands qui, dès le Moyen-Age, s’installèrent en Roumanie – alors en royaume de Hongrie - pour y créer d’importantes communautés. A l’unification de la Roumanie en 1918, la constitution reconnut ces minorités très anciennes non roumanophones, en leur permettant de conserver leur identité et leur langue. Nombre de ces Saxons de Transylvanie, de ces Allemands de Bucovine, ou encore de ces Souabes du Banat, furent expulsés pendant la seconde guerre mondiale ; beaucoup s’acquittèrent de taxes prohibitives pour être autorisés à quitter la Roumanie de Ceaușescu ; une nouvelle vague partit encore après la dislocation du bloc de l’Est. Mais ils sont toujours plusieurs dizaines de milliers à posséder en Roumanie des passeports indiquant leur nationalité allemande, par droit de sang, et leur citoyenneté roumaine, par droit de sol. Relativement court, le livre enchaîne les ellipses, laissant d’autant plus au lecteur le soin de relier les pointillés entre époques, lieux et personnages, qu’avec une infinie délicatesse, la narration ne laisse transparaître le monde et ses événements que filtrés par l’intériorité des protagonistes. Si le récit y gagne en authenticité, et même en poésie, il faut faire preuve d’une certaine patience pour voir peu à peu se dessiner le fil narratif, entre impressions fugitives et silhouettes habilement esquissées. Il se dégage au final de ce « flou du monde », une impression de nostalgie contemplative beaucoup plus durable que les légères pointes de lassitude un peu désorientée ressenties de-ci de-là au cours de la lecture. Un très joli roman, qui mérite la persévérance de son lecteur.
Elle-même née en Transylvanie où elle a passé son enfance avant de migrer en Allemagne avec sa famille, Iris Wolff nous emmène à l’extrême ouest de cette région de Roumanie, près de la frontière hongroise. De la monarchie de Michel 1er à la dictature de Ceaușescu et à l’effondrement du bloc soviétique, on y suit quatre générations d’une même famille appartenant à la minorité saxonne. L’hiver et l’isolement du petit village où son époux Hannes est pasteur pour sa communauté de langue allemande, ont bien failli empêcher Florentine de mener sa grossesse à terme. Né malgré tout sain et sauf, Samuel grandit paisiblement, au fil d’une existence simple et rurale, pourtant de plus en plus plombée par la pression politique qui vient menacer Hannes jusque dans ses prêches. Lorsque son ami Oz est sur le point d’être arrêté, Samuel l’aide à s’enfuir jusqu’en Allemagne, à bord d’un petit avion d’épandage. Il ne pourra rentrer auprès des siens que bien des années plus tard, après le renversement du « Conducător » qui se prenait pour le « génie des Carpates ». Identité et racines, exil et liens familiaux sont les thèmes au coeur de ce récit consacré aux descendants, dont fait partie l’auteur, de ces colons allemands qui, dès le Moyen-Age, s’installèrent en Roumanie – alors en royaume de Hongrie - pour y créer d’importantes communautés. A l’unification de la Roumanie en 1918, la constitution reconnut ces minorités très anciennes non roumanophones, en leur permettant de conserver leur identité et leur langue. Nombre de ces Saxons de Transylvanie, de ces Allemands de Bucovine, ou encore de ces Souabes du Banat, furent expulsés pendant la seconde guerre mondiale ; beaucoup s’acquittèrent de taxes prohibitives pour être autorisés à quitter la Roumanie de Ceaușescu ; une nouvelle vague partit encore après la dislocation du bloc de l’Est. Mais ils sont toujours plusieurs dizaines de milliers à posséder en Roumanie des passeports indiquant leur nationalité allemande, par droit de sang, et leur citoyenneté roumaine, par droit de sol. Relativement court, le livre enchaîne les ellipses, laissant d’autant plus au lecteur le soin de relier les pointillés entre époques, lieux et personnages, qu’avec une infinie délicatesse, la narration ne laisse transparaître le monde et ses événements que filtrés par l’intériorité des protagonistes. Si le récit y gagne en authenticité, et même en poésie, il faut faire preuve d’une certaine patience pour voir peu à peu se dessiner le fil narratif, entre impressions fugitives et silhouettes habilement esquissées. Il se dégage au final de ce « flou du monde », une impression de nostalgie contemplative beaucoup plus durable que les légères pointes de lassitude un peu désorientée ressenties de-ci de-là au cours de la lecture. Un très joli roman, qui mérite la persévérance de son lecteur.
Belles histoires
Ce roman se déroule en Roumanie sous le “règne” de Ceausescu, il raconte l’histoire de Samuel, de peu avant sa naissance jusqu’à l’âge adulte de sa fille. Ses parents font partie de la communauté de langue allemande, minoritaire dans le pays et son père est le Pasteur du village. Son enfance est silencieuse et protégée par sa famille et ses amis jusqu’à ce qu’ils hébergent deux jeunes gens de passage et que son père soit arrêté et interrogé sur le contenu de leurs discussions ! Chaque chapitre est le point de vue ou le moment de vie d’une personne de sa famille dans lequel nous le voyons grandir, murir, aimer comprendre et décider ! Le régime liberticide de Ceausescu est abordé avec beaucoup d’humour et de dérision par l’ami avec lequel il s’exilera en Allemagne. L’écriture est douce et poétique mais n’oublie pas pour autant les duretés et les peurs de l’existence des habitants que l’auteure connait bien pour avoir vécu elle-même ce déchirement ! C’est pour moi un beau livre qui s’intéresse aux personnes et à leur humanité ! #Lefloudumonde #NetGalleyFrance
Ce roman se déroule en Roumanie sous le “règne” de Ceausescu, il raconte l’histoire de Samuel, de peu avant sa naissance jusqu’à l’âge adulte de sa fille. Ses parents font partie de la communauté de langue allemande, minoritaire dans le pays et son père est le Pasteur du village. Son enfance est silencieuse et protégée par sa famille et ses amis jusqu’à ce qu’ils hébergent deux jeunes gens de passage et que son père soit arrêté et interrogé sur le contenu de leurs discussions ! Chaque chapitre est le point de vue ou le moment de vie d’une personne de sa famille dans lequel nous le voyons grandir, murir, aimer comprendre et décider ! Le régime liberticide de Ceausescu est abordé avec beaucoup d’humour et de dérision par l’ami avec lequel il s’exilera en Allemagne. L’écriture est douce et poétique mais n’oublie pas pour autant les duretés et les peurs de l’existence des habitants que l’auteure connait bien pour avoir vécu elle-même ce déchirement ! C’est pour moi un beau livre qui s’intéresse aux personnes et à leur humanité ! #Lefloudumonde #NetGalleyFrance