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C'est l'histoire d'une quête d'absolu. D'absolu dans le combat. Bunshichi Tanba a peut-être entamé sa quête pour savoir qui était le plus fort, mais quand le récit de Taniguchi et Yumemakura commence, on est déjà loin de ça. Tanba s'est formé dans les principes du karaté, mais a découvert - à ses dépens - que les lutteurs professionnels (le catch) n'étaient pas tous des comédiens, que parmi eux se trouvaient de vraies bêtes de combat cheminant comme lui sur la voie du combat à mains nues.
Il a donc développé une technique hybride, avec des percussions au poing ou au pied, et des immobilisations. Tanba a perdu un seul combat dans sa vie, contre un jeune catcheur inconnu : Kajiwara. A la suite de quoi il a passé trois ans à comprendre les raisons de sa défaite et à se perfectionner pour se dépasser. Mais Kajiwara n'est pas resté le même non plus, il est maintenant une star du catch professionnel.
Quand il revient au Japon après une carrière internationale, cela fait six ans que Tanba l'attend. Pas pour prendre sa revanche, non, un mot aussi vulgaire n'appartient pas au vocabulaire des affamés d'absolu.
STREETS OF RAGE //
Dans les kondô des temples japonais, une silhouette se détache, un peu voûtée... Les mains dans les poches d'un vieux jean, un blouson de cuir, la tête baissée... Tanba. Un nom qui semble martelé dans la pierre, comme ce corps aux obliques rentrées dans la chair, souvenir de couteaux affûtés ou de bouteilles brisées... Ce qui aurait pu être une énième histoire de mauvais garçons et de yakuzas recèle une psychologie bien plus fine, incarnée par celui qui défie les dojos dans le but de combler un sentiment avide de vengeance. Ici donc s'entremêlent dans un bruit sourd, le doute, les sentiments de lâcheté et de honte, une colère confuse qui dévore les entrailles... On pourrait presque aussi sentir l'odeur de cuir des sacs de frappe, ouïr le bruit du tibia qui vient claquer le flanc de l'adversaire, ou avoir le goût du sang qui remonte dans la bouche... Les yeux sont crevés, les opposants démembrés, et les lecteurs avides de violence que nous sommes, pourront se repaître de ce style incisif et brutal. Enfin les ombres excessivement travaillées de Taniguchi viennent renforcer cette noirceur coupante, qui ne peut vous laisser indifférent(e), que vous soyiez ou non de fervents admirateurs de seinen !