En cours de chargement...
Le langage commun a tendance à confondre les termes religieux et sacré : art sacré, musique sacrée, etc. Et pourtant, si le religieux semble fait pour relier l'humain au divin, le sacré, étymologiquement, désigne ce qui est séparé. Il trace une frontière infranchissable (sous peine de sacrilège) entre le domaine divin et tout le reste, qualifié de profane (étymologiquement : hors du temple). Jésus, le Christ, détruit de fond en comble ce modèle de sacralité païenne et séparatrice.
Au lieu d'isoler le divin et l'humain, il les met en étroite communion, en lui-même qui est pleinement divin et pleinement humain, mais aussi dans la morale qu'il propose : "Ce que vous faites au plus désolant des humains, c'est à Dieu que vous le faites". Comment comprendre, dès lors, que la plupart des Eglises chrétiennes aient réintroduit une sacralité séparatrice et donc païennes dans leurs liturgies, leurs pratiques de piété, la formulation de leurs dogmes, leurs principes éthiques et leur organisation institutionnelle ?