Ce second volume reprend exactement là où s'est terminé le premier, ce qui paraît normal puisqu'aux Etats-Unis, Under the Dome est paru en un seul et même volume. Rassurez-vous, je ne vais pas revenir une énième fois sur la manie qu'ont les éditeurs français de scinder les éditions originales, même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque ! C'est simplement pour souligner la continuité des deux volumes et donc la complémentarité de mes deux chroniques. Bref, nous retrouvons donc les habitants de Chester's Mill là où nous les avions laissés, sous le dôme.
Une première hypothèse
quant à son origine traverse bien quelques esprits, les plus ouverts, mais ce n'est au final pas l'essentiel. Ce qui compte, c'est que la communauté subit à présent de plein fouet la folie des grandeurs de Big Jim Rennie, qui se pose comme le parfait dictateur. Les menaces ne suffisent plus ? Qu'à cela ne tienne, passons aux arrestations, aux meurtres pourquoi pas ? Certains des personnages principaux que nous suivons commencent à se rendre compte qu'ils vont devoir faire un choix, se mettre en danger également. Deux clans se dessinent, les inconscients, marionnettes de Rennie, et les autres, ceux qui résistent.
Au final, Jim Rennie est sans doute le personnage le plus intéressant de ce roman, celui sur lequel King a le plus travaillé, le plus abouti. Son évolution est flagrante, même si elle ne va pas dans le bon sens. Dans ce second volume, il est de plus en plus obnubilé par le pouvoir, qu'il veut acquérir dans sa globalité, tant et tant qu'il devient rapidement évident qu'il va finir par faire un faux pas. Car plus il gagne en pouvoir, plus il gagne en assurance, et l'excès d'assurance est trompeur, la chute n'en est souvent que plus rude !
Plus on avance dans l'histoire, plus le dôme prend également de l'importance. Malheureusement, comme beaucoup de gens j'ai l'impression, l'explication finale m'a un petit peu laissée sur ma faim. Si j'ai apprécié la manière dont l'urgence devient de plus en plus palpable, et même le petit coté vaguement moralisateur de la solution, je m'attendais quand même à quelque chose d'un peu plus élaboré. Cela semble un peu facile de la part de Stephen King, un peu comme un "faute de mieux", et je sais qu'il est capable de beaucoup mieux que cela. La revancharde en moi a également regretté la fin trop bonne de Jim Rennie, lui aussi méritait mieux, ou pire plutôt !
Bon, cela reste une fabuleuse histoire, ne vous méprenez pas... Pour finir, je me rends compte que je n'ai pas abordé le sujet de la couverture de Dôme. Il se trouve que celle du tome 2 vient compléter celle du précédent, en lui emboîtant la seconde moitié du dôme. L'image ainsi créée est du plus bel effet ! Cela méritait d'être signalé, non ? Allez, investissez dans ce roman, vous ne serez pas déçus, à tous points de vue.
Un tome long et une fin prévisible
Malheureusement, le second tome est plus ennuyeux que le premier. Une fois l'effervescence de la mise en place du dôme passée, les tentatives ratées qui deviennent redondantes et le comportement de plus en plus prévisible des habitants - réparti entre les méchants et les gentils -, d'autres questions viennent se greffer. En effet, en connaissant la réaction des habitants, le lecteur est lassé de passer d'un point de vue à un autre, ou les scènes se répètent et les propos s'entrecoupent. Il peut donc ressentir une forme de redondance plutôt ennuyante, par rapport à la nouveauté et à la curiosité du premier tome...
Stephen King a donc été intelligent lorsqu'il a peu à peu mis en place les problèmes écologiques soulevés par le dôme. La nature dépéris, les animaux se suicident, les denrées se font rares. Après s'être accroché jusqu'à la moitié du tome, bien décidé à connaître la fin de la série malgré tout, le lecteur retrouve son appétit - enfin ! -, avec l'énorme explosion qui a lieu dans une réserve de propane ! Explosion qui fera des milliers de morts et qui est d'autant plus inquiétante lorsque nous savons que l'air ne peut s'évacuer ! Heureusement, le manque d'air étouffera l'incendie, mais c'est aussi cette absence d'oxygène qui continuera de tuer à petit feu les habitants. Les explications sont donc claires et amenées avec logique. Les symptômes de l'étouffement, les toux grasses, les crachats de sang, etc. L'ensemble étouffe même physiquement le lecteur, ce qui est une preuve de la cohérence de l'ensemble.
Malheureusement, King abusera un peu et ira jusqu'à déposer d'énormes ventilateurs de l'autre côté du dôme, afin de souffler un peu d'air, ou bien faire respirer aux survivants, l'air de pneus de voiture ! Pour faire court, sans gâcher la fin qui reste une brillante leçon de vie, le lecteur peut se dire : "Tout ça pour ça ?!". Cette fin prévisible et décevante donne alors l'impression que King ne savait pas comment terminer ce gigantesque roman, d'une complexité incroyable, inscrivant véritablement cet auteur comme l'un des génies contemporains du surnaturel ! Écrire Dôme n'est absolument pas donné à tous les auteurs et nous avons l'impression que seul Stephen King aurait été capable de l'écrire, ce qui lui a demandé des années de travail et autant de recherches, afin de rendre l'ensemble cohérent ; ce dont nous le remercions.