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Dieu, qui se prend sans doute pour un romancier, se livre ici au malicieux plaisir de nous montrer, au début de chaque chapitre, vers quel destin s'acheminent à leur insu douze convives qui passent ensemble une soirée de Thanksgiving dans l'Amérique profonde. Ces convives, campés avec l'autorité que leur donne une romancière rompue à l'art de révéler le vertige des pensées et la valse des sentiments, conversent sur la naissance et la mort, ils discutent de l'existence et de l'amour, ils déballent leurs espérances et leurs désillusions, et font voir, au passage, le métissage complexe de leur société.
Mais le lecteur, averti du sort qui les attend, assiste à leurs manèges avec, dans sa conscience, le poids d'une vérité qu'il est incapable de leur transmettre. Peu à peu apparaît ainsi l'étrange relation que le roman entretient parfois avec notre propre vie. Dolce agonia confirme en même temps la souveraineté d'une romancière qui s'est imposée depuis quelques années déjà comme l'un des écrivains majeurs de notre littérature.
Ennuyeux
Nous sommes en 2000 le jour de Thanksgiving. Des amis sont réunis autour de Sean, des gens qui se connaissent plus ou moins, voire pas du tout. Pendant tout le repas, notre attention se porte sur chacun des personnages.. Le lecteur virevolte autour de ces gens, de leur souvenirs surtout car c'est surtout le moment de faire le bilan sur leurs vies. Ils vont tous plutôt mal, ont raté leur vie amoureuse ou ont vécu des traumastimes. Entre chaque chapitre, Dieu raconte comment il fera mourir chacun d'entre eux.
Drôle d'idée que de faire parler Dieu pour dérouler la vie des personnages jusqu'au bout mais c'est ce qui m'a le plus intéressée dans ce roman. Parce que le reste est vraiment très long et on finit par s'ennuyer. J'ai cependant aimé des réflexions qui émaillent les pages, comme celles de ce père qui s'inquiète encore pour sa fille de soixante ans, l'histoire d'Aron qui vécut en Afrique du Sud et qui s'enfonce confortablement dans cette vie où les noirs sont les esclaves des blancs. Je déconseille fortement ce roman aux amoureux des oiseaux car une scène de torture de moineau est assez abominable.