L'atelier du roman N° 106, septembre 2021
Danilo Kiš. La voix de l'art

Par : Lakis Proguidis
  • Paiement en ligne :
    • Livraison à domicile ou en point Mondial Relay indisponible
    • Retrait Click and Collect en magasin gratuit
  • Réservation en ligne avec paiement en magasin :
    • Indisponible pour réserver et payer en magasin
  • Nombre de pages207
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.415 kg
  • Dimensions17,1 cm × 24,5 cm × 1,6 cm
  • ISBN978-2-283-03556-6
  • EAN9782283035566
  • Date de parution23/09/2021
  • ÉditeurBuchet-Chastel

Résumé

LA science, ou plutôt les sciences ont conquis le monde grâce à leurs miracles et à leurs leurres : le monde sait aussi peu de choses des sciences que l'art, mais il croit aux miracles de la science, comme il croyait, et croit encore, aux miracles du Christ ou des derviches. La futurologie, l'astronomie, l'eugénisme, la sexologie, la sociologie, la cybernetique, l'hibernation et autres prodiges, en même temps que le prodige atomique, ont fait au monde la démonstration de quelques-uns de leurs miracles ; comme le Christ autrefois, ils ont changé l'eau en vin, mais aussi le vin en eau, et chaque petit enfant fait désormais de la futurologie, sans rien savoir par ailleurs du monde dans lequel il vit, ses connaissances ne dépassant pas cette confiance aveugle dans la science, car cet enfant d'aujourd'hui, je veux dire cet homme d'aujourd'hui, a vu certains de ces miracles de la science.
[.. .] Impossible, donc, de douter des miracles de la science, alors à quoi bon penser, à quoi bon philosopher et disserter sur des bêtises, perdre son temps, un temps précieux, à faire de la philosophie — laquelle a connu une débâcle totale — ou de la poésie —laquelle, après la conquête de la Lune, surtout après la conquête de la Lune, est devenue absurde. En effet, faire des vers sans les sortilèges de la Lune, avouez, ce n'est pas très raisonnable, et encore moins moderne.
Mais c'est justement à cause de tous ces miracles de la science, et malgré eux, que l'art nous prodigue le seul enseignement possible : il nous apprend le doute. Danilo Kis, Le résidu amer de l'expérience.
LA science, ou plutôt les sciences ont conquis le monde grâce à leurs miracles et à leurs leurres : le monde sait aussi peu de choses des sciences que l'art, mais il croit aux miracles de la science, comme il croyait, et croit encore, aux miracles du Christ ou des derviches. La futurologie, l'astronomie, l'eugénisme, la sexologie, la sociologie, la cybernetique, l'hibernation et autres prodiges, en même temps que le prodige atomique, ont fait au monde la démonstration de quelques-uns de leurs miracles ; comme le Christ autrefois, ils ont changé l'eau en vin, mais aussi le vin en eau, et chaque petit enfant fait désormais de la futurologie, sans rien savoir par ailleurs du monde dans lequel il vit, ses connaissances ne dépassant pas cette confiance aveugle dans la science, car cet enfant d'aujourd'hui, je veux dire cet homme d'aujourd'hui, a vu certains de ces miracles de la science.
[.. .] Impossible, donc, de douter des miracles de la science, alors à quoi bon penser, à quoi bon philosopher et disserter sur des bêtises, perdre son temps, un temps précieux, à faire de la philosophie — laquelle a connu une débâcle totale — ou de la poésie —laquelle, après la conquête de la Lune, surtout après la conquête de la Lune, est devenue absurde. En effet, faire des vers sans les sortilèges de la Lune, avouez, ce n'est pas très raisonnable, et encore moins moderne.
Mais c'est justement à cause de tous ces miracles de la science, et malgré eux, que l'art nous prodigue le seul enseignement possible : il nous apprend le doute. Danilo Kis, Le résidu amer de l'expérience.
La cour maudite
Ivo Andrić
Grand Format
19,50 €