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Classer, classifier, catégoriser : les objets culturels d’hier et d’aujourd’hui sont mis en ordre par des acteurs de plus en plus dépendants des institutions, des logiques, des idéologies et des cadres de la structuration des savoirs. Imposer un classement, ou s’en servir, c’est hiérarchiser les phénomènes et les êtres, en créant un ordre social et politique. A l’époque des "Big data", ces hiérarchisations et classements, générés par des algorithmes ou soutenus par des normes et des standards (ISO, W3C, WAI...), forgent des rapports de force et jouent un rôle de plus en plus visible dans le monde politique et social.
Ce numéro d’Hermès analyser la nature même du pouvoir exercé par les acteurs du classement et de la classification (domination politique et intellectuelle ou au contraire d’exclusion, de stigmatisation, de marginalisation voire de déclassement). Les spécialistes de la communication décryptent ici leur place souvent contestée dans l’espace public. Ils reviennent également sur les grandes traditions classificatoires (scientifiques, disciplinaires) à travers l’histoire, et les idéaux qu’elles véhiculent, tout comme les moments de rupture et de controverse qui traversent en particulier les domaines professionnels (santé, documentaire, scolaire,...).
Avec pour objectif de faire comprendre le rôle symbolique des acteurs-classificateurs dans l’histoire des idées. Dépassant le cadre institutionnel, ce numéro s’intéressera aussi aux communautés professionnelles et informelles qui génèrent puis mettent en oeuvre des nouveaux types de classements : entre représentants d’une intelligence universelle rêvée et acteurs-négociateurs d’un consensus souvent fragile, jouant un rôle de médiation scientifique, culturelle et politique majeur.