En cours de chargement...
Le 19 octobre 2014, le pape François a béatifié Paul VI, "notre cher et bien-aimé Pape Paul VI", qu'il qualifie de "grand pape" et "grand timonier du Concile". Il est vrai que la canonisation de Pie X en 1951, la béatification de Jean XXIII mais aussi de Pie IX, le pape du Syllabus, en 2000, la canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II en 2014 et maintenant la béatification de Paul VI témoignent, comme l'écrit l'historien Etienne Fouilloux, d'un phénomène qui est "la fine pointe d'un mouvement d'exaltation de la papauté" ; le retard dont Pie XII est victime montre bien que des motivations très politiques pèsent toujours très fortement sur le destin de nos papes, même si Benoît XVI a tenu à proclamer, le 19 décembre 2010, "l'héroïcité des vertus" du pape Pacelli.
A la veille du cinquantième anniversaire de la clôture de Vatican II, en décembre, la figure du pape Montini va de nouveau être exaltée après avoir été éclipsée pendant un peu plus de trente-cinq ans. Il faut reconnaître que Paul VI, tourmenté, sans charisme et au physique fragile, fut écrasé dans nos mémoires par son successeur, Jean-Paul II, épanoui et sûr de lui. L'historienne Martine Sevegrand a voulu amorcer un bilan de ce pape qui a conduit le Concile à son terme mais qui a aussi publié l'encyclique Humanae vitae ; une encyclique qui provoqua à l'époque un choc énorme et des désertions massives et définitives.
Paul VI a-t-il conduit l'Eglise sur la voie de l'aggiornamento engagé par Jean XXIII ? A-t-il appliqué les réformes voulues par le Concile et figurant dans ses textes ? Pour répondre à ces questions, Martine Sevegrand a examiné les quinze années de son pontificat, de juin 1963 à août 1978. Sans passion ni complaisance. Cette exploration pourra-t-elle nous apprendre quelque chose sur les intentions du pape François ?