Biographie de Sophie Adriansen
?Sophie Adriansen : "J'avais deux fois l'âge d'Olivia lorsque mon oncle a commencé à ressentir des difficultés à marcher. Quelque temps plus tard, il s'est installé au rez-de-chaussée de sa maison. Le chat venait souvent faire la sieste sur son lit, et par la baie vitrée il pouvait observer les arbres qu'il aimait tant. "Quand on ne peut plus ajouter de jours à la vie, il faut ajouter de la vie aux jours".
Cette phrase du professeur Bernard, célèbre cancérologue, m'a guidée durant toute l'écriture de ce roman, auquel j'ai voulu intégrer des choses que j'aime et des souvenirs d'enfance : les crêpes et les jeux de culture générale, les veilleuses lucioles et les foires aux bonnes affaires... De cette expérience, j'ai tiré une leçon, moins évidente qu'il n'y paraît, et dont j'essaie de me rappeler chaque jour le sens véritable : tant qu'on n'est pas mort, on est en vie".
De la même autrice : Aux éditions Nathan, Lise et les hirondelles, Max et les poissons ; dans la collection "L'Enigme des vacances", Drôles d'époques, Drôles de familles, Le Souffle de l'ange. Né dans la grisaille parisienne en 1985, Tom Haugomat s'est vite intéressé au dessin et à son potentiel narratif. Ses gribouillages le guident vers l'école des Gobelins en section "Conception et réalisation de films d'animation", où il se découvre une passion pour l'image en mouvement.
Il y rencontre Bruno Mangyoku, avec qui la conception des projets de court-métrage Jean-François (Arte, 2010) et Nuisible (Arte, 2013) se fait naturellement. Tom a aujourd'hui adopté un style minimaliste et délicat, travaillant avec peu de couleurs et des réserves de blanc qui laissent respirer ses sujets. Il continue la réalisation de films d'animation et travaille, en tant qu'illustrateur, autant pour la presse que l'édition jeunesse.
pas mal
« C’est normal d’être petite avant d’être grande, mais être cloué à un fauteuil sans être vieux ni avoir eu d’accident, ça ne l’est pas. »
Ça a commencé par le foot, puis les balades et les excuses bidon. Son papa courait, jouait, marchait.
Puis est venu le moment tant attendu et si douloureux où le papa d’Olivia devra lui annoncer la maladie orpheline qui le ronge, qu’il appellera Tartiflette.
Après les jambes, elle gagnera les muscles des bras et de tout le corps puis le visage.
Malgré la progression de Tartiflette, il y a les jours avec et les jours sans : le fauteuil roulant, l’impossibilité de franchir les marches pour accéder à la boulangerie, l’anniversaire de sa maman, les moments où Jeanne-Madeleine vient lui faire la toilette. Et l’effroi et la douleur lorsqu’elle entendra ses voisins se réjouir auprès de sa mère « Vivement qu’il parte, ça doit être terrible à vivre. ».
Si la petite fille n’entend jamais son père se plaindre, elle ne l’entend plus non plus rire comme avant.
Tout en gardant en elle cette lueur d’espoir qu’il guérira, elle décide de veiller sur lui lorsqu’il n’arrivera plus à rester en fauteuil et sera cloué au lit.
C’est avec son énergie d’enfant qu’elle sera « de garde » pour lui remonter son oreiller, ou juste manger des macarons, comme si la maladie n’existait pas.
« Quand on ne peut plus ajouter de jours à la vie, ll faut ajouter de la vie aux jours. »
Sophie Adriansen n’a pas choisit ce sujet par hasard, elle en explique la raison à la fin de cet ouvrage.
Ce livre est sublime tant il est délicat et douloureux.
« Tant qu’on est pas mort on est en vie ».