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Triste
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Emouvant
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Bouleversant
Une fois n'est pas coutume, je vais écrire la critique, du moins essayer, avant de noter le livre. Je déciderai une fois mis sur papier tout ce que je pense de ce livre.
J'attendais assez impatiemment le dernier roman de Grégoire Delacourt "On ne voyait que le bonheur" car autant j'avais apprécié ses deux premiers opus (une mention spéciale au très bon "la liste de mes envies"), autant j'avais été très déçu par "la première chose qu'on regarde".
Un rapide coup d'oeil au livre avant de l'entamer: 3 parties, des chapitres courts, du Delacourt habituel même si j'avais lu et entendu
un peu partout que ce dernier roman était différent.
J'ai eu du mal avec la première partie. Je la trouve décousue, inégale et surtout ce n'est pas le style que j'aime. De longues phrases dans lesquelles s'accumulent trop de choses compliquent la compréhension. Et que dire des "allers/retours" dans le temps... Cette lettre du narrateur à son fils ne m'a guère convaincu, même si je reconnais que les titres des chapitres (une somme d'argent) sont bien trouvés. Chaque chapitre explicite et reprend le titre. On est souvent gêné d'ailleurs par la quantification des choses par l'argent quel que soit le domaine (un gateau, une voiture, la vie d'un homme...)
La fin de la première partie est un coup de fusil qui dérange....
Le titre de cette première partie pourrait être le mal être.
Puis la deuxième partie est celle de la renaissance. On retrouve un style plus simple, plus agréable à lire pour moi et surtout plus compréhensible. Nouveau pays, nouvelle vie, nouveaux aléas, nouvelles joies...
On ne peut pas trop parler de cette deuxième partie car on en dévoilerait trop. il ne faut pas spoiler... mais il y a quelques détails assez sordides...
Et puis vint la troisième et dernière partie... La plus marquante, la plus touchante, la plus émouvante: celle de l'Amour et du Pardon. On change de narrateur puisque c'est Joséphine, la fille d'Antoine, qui devient la narratrice. Et quelle baffe!
On traverse l'enfance de Joséphine au travers de son journal intime. Ces amies, son frère, ses premières amours, le psy... sa haine "du chien" (comprendre son père). Cette partie est magnifique. On n'a pas l'habitude de lire Delacourt sur cette partie, mais quelle magnifique prose, quelle justesse, quelle empathie. Une vraie baffe! On referme ce livre avec des frissons (âmes sensibles prévoyez des mouchoirs) et on est bouleversé. Ce fut mon cas.
Quel témoignage de Delacourt sur la filiation, l'éducation, les parents...
Oui on ne voit souvent que le bonheur au premier regard... mais quand on creuse, quand on va au delà des apparences, qu'on évite les clichés trop faciles, on découvre souvent quelque chose de différent. On s'aperçoit souvent bien plus tard des choses.
C'est cela toute la réussite de ce roman. Il n'est pas facile, loin de la, il va "crescendo" en tournant les pages. Il nous fait réfléchir (on n'attendait pas forcément Delacour sur ce terrain). Je pense que c'était le but.
Il ne mérite pas 5 étoiles pour moi... je le noterai donc 4/5 mais c'est un coup de coeur. J'aime ce genre de bonne surprise! Je vous le recommande sans hésitation.
Bravo M. Delacourt
Touchant et marquant
Ma chronique: http://www.leslecturesdelily.com/2016/01/on-ne-voyait-que-le-bonheur-ecrit-par.html#more
Extrait de mon avis: À mes yeux le meilleur titre de Grégoire Delacourt. J'ai trouvé ce roman très profond, très triste, mais vraiment marquant et intense. J'avais aimé La liste de mes envies pour son côté réaliste et contemporain, La première chose qu'on regarde m'avait, au contraire, laissée de marbre et j'avais été très déçue par ce roman complètement rocambolesque, mais là, avec On ne voyait que le bonheur, l'auteur est remonté dans mon estime.
Ce n'est pas le genre de livre qu'on lit pour se distraire, non, c'est un livre qu'on découvre avec intérêt et qu'on n'oublie pas. Le personnage principal arrive à un moment de sa vie où faire le bilan des années passées devient indispensable. Il retrace pour nous son enfance, son adolescence, son premier grand amour, sa vie d'homme, d'époux, de père. Il revient sur ses souffrances, sur ses déboires, ses excès, ainsi que ses plus grosses erreurs, sans oublier sa reconstruction.
Ce livre, je l'ai pris en pleine face, comme une grosse claque, car on n'arrive pas à imaginer qu'Antoine va en arriver à un point de non-retour et va, un jour, faire "cette grosse erreur". La chute est terrible et troublante.
Pour lire la suite, rdv sur mon blog www.leslecturesdelily.com