Mécréance et Discrédit - Tome 3, L'esprit perdu du capitalisme

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Bernard Stiegler - Mécréance et Discrédit - Tome 3, L'esprit perdu du capitalisme.
La société souffre aujourd'hui de la consommation. Elle le sait, ou elle le sent. Et plus elle le sait - ou le sent -, et plus elle consomme. Ce cercle... Lire la suite
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Résumé

La société souffre aujourd'hui de la consommation. Elle le sait, ou elle le sent. Et plus elle le sait - ou le sent -, et plus elle consomme. Ce cercle vicieux est un cercle addictif, typique du capitalisme hyperindustriel. Il engendre mécréante et discrédit, perte d'individuation psychique et collective, désaffection et désaffectation des individus. Comment en sortir ? Parvenu au stade où la toxine crée plus de souffrance que de soulagement - étant devenue un système de dépendance sans issue, puisque l'augmentation des doses conduit à la diminution de leurs effets -, le toxicomane 1) voudrait se désintoxiquer, ayant identifié et éprouvé les conséquences de l'intoxication comme telle, et cependant 2) ne peut pas et ne veut pas actuellement cesser de consommer le poison. Comment faire pour que ce toxicomane en souffrance, c'est-à-dire en puissance de se réindividuer, et qui voudrait se désintoxiquer, c'est-à-dire cesser de se désindividuer, trouve le courage de passer à l'acte ? Telle est la question politique comme procédure thérapeutique - entendons par là : comme dispositif de soins, cura, mélétè, therapeuma, souci de soi entendu comme gouvernement de soi et des autres (Michel Foucault), bref, otium, et otium du peuple s'il est vrai que le demos est à la fois malade et puissant d'une doxa (d'une opinion publique) toxique, mais aussi tonique de toutes ses possibilités de passer à l'acte (comme le montre Maurice Blanchot dans L'Entretien infini). Intoxiqué, le capitalisme est aujourd'hui ce qui doit être défendu (contre lui-même) et non ce qui doit être combattu : il faut l'empêcher de très mal finir, et trouver la voie pour que cette époque de l'individuation se poursuive et finisse bien : conduise à autre chose. Une nouvelle société industrielle doit être pensée, selon un autre modèle industriel, qui repose sur une socialisation des technologies issues de la grammatisation, que Platon appelait déjà des pharmaka - à la fois poisons et remèdes. Il n'y aura un avenir de la société industrielle que dans la mesure où celle-ci saura cultiver à nouveau un otium du peuple comme sublimation : que dans la mesure où elle saura se constituer en une nouvelle économie libidinale qui ne peut être qu'une écologie libidinale des pharmaka de notre temps. Le fait, c'est la désublimation. Et le problème, c'est ce que le processus d'individuation psychique et collective suppose de sublimation étayant le surmoi nécessité lui-même par ce que j'appelle l'être en défaut, et qui ne peut faire lui-même défaut sans que la barbarie ne règne - car c'est alors que, comme l'a écrit Sigmund Freud dans L'Avenir d'une illusion, " les créations de l'homme sont aisées à détruire et [que] la science et la technique qui les ont édifiées peuvent aussi servir à leur anéantissement ".

Sommaire

  • SOCIOPATHOLOGIE DE 1968
    • Le paradoxe du surmoi dans les transformations du capitalisme
    • La question de l'esprit est celle du nous
    • Savoirs et surmoi - Vers un nouvel esprit du capitalisme
    • Technicité, hostilité contre la civilisation, et intermittence du passage à l'acte noétique
    • La crise du capitalisme comme " désarroi idéologique " et comme crise de l'esprit après mai 1968
    • " Critique artiste " et " critique sociale ", ou le jargon de l'authenticité
    • La récupération des " idées de 68 " par le capitalisme français et la mise en place de la société de contrôle
    • Digression sur les prédictions météorologiques chez les Indiens d'Alaska
    • Faux problèmes intéressant l'action
    • Authenticité et singularité - Le fantasme et l'oubli de ce qui n'existe pas
    • Supports et rapports de production
  • L'AUTOMATISATION DU SURMOI ET LE PASSAGE DU DESIR EN TANT QUE DETOURNEMENT ORIGINEL DE L'ENERGIE LIBIDINALE
    • L'historicité des catégories psychanalytiques et l'illusion du désir comme état de nature
    • De la psychopathologie à la sociopathologie
    • Contradiction du marxisme et du freudisme de Marcuse à propos de la lutte (éris) face au risque de la décomposition - Aller au-delà de la culpabilité
    • Technique, surmoi et désublimation
    • Processus d'adoption et détournements de libido : Marcuse et la baisse tendancielle de l'énergie libidinale
    • " Libération des instincts ", technèse et passage du désir - à coups de couteau
    • Le meurtre du père, l'ouverture du temps, la culpabilité et " l'instant de ma mort désormais toujours en instance "
    • Détournements et décompositions L'automatisation du surmoi
    • L'opposition de Narcisse à Prométhée
    • Ontologie et principe de réalité
    • L'écologie libidinale

Caractéristiques

  • Date de parution
    01/04/2006
  • Editeur
  • Collection
  • ISBN
    2-7186-0715-7
  • EAN
    9782718607153
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    127 pages
  • Poids
    0.25 Kg
  • Dimensions
    15,0 cm × 24,0 cm × 1,2 cm

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