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Je m'appelle Corneille. Quand je n'étais qu'un bébé, quelqu'un m'a déposée dans un vieux rafiot et m'a poussée en haute mer. Je me suis échouée sur une toute petite île, comme une graine apportée par la marée. C'est Osh qui m'a trouvée et qui m'a recueillie dans son cabanon. Pendant longtemps, j'ai été pleinement heureuse de vivre avec lui, d'apprendre à pêcher et aussi à lire avec Miss Maggie, notre voisine.
Et puis une nuit, l'année de mes douze ans, j'ai vu brûler un feu au loin, sur l'île de Penikese où personne n'allait jamais. J'ai décidé que le temps était venu pour moi de savoir qui j'étais, pourquoi j'avais été envoyée sur les flots. Et aussi pourquoi tant d'habitants de l'île m'évitaient comme s'ils avaient peur...
Lauren Wolk, le rerour...
Pour la deuxième fois, (après « La combe aux loups » que j'avais adoré), Lauren Wolk réussit à me chambouler dans ce roman initiatique, qui entraîne le lecteur dans l'archipel des Iles Elisabeth, au milieu des années '20.
Il raconte la quête d'identité d'une fillette d'une douzaine d'années, et réussit le tour de force d'offrir, en plus du dépaysement, l'aventure et le suspens, propres aux livres haletants.
C'est aussi un roman puissant par son atmosphère liée à l'omniprésence de l'océan, à la rudesse de la vie sur une petite île battue par le vent et la pluie, un roman d'une grande sensualité, le lecteur ressent les éléments avec une intensité rare, que seule la plume de Lauren Wolk fine, ciselée, poétique, arrive à adoucir.
Elle a l'art de donner vie à des personnages dont le charme, l' »épaisseur », qu'ils soient affectueux, mystérieux, menaçants, cruels, ombrageux ou plein d'humour, apportent une présence prodigieuse, et ne laissent de toute façon pas le lecteur indifférent.
Corneille est une gamine réfléchie, profonde, tellement attachante qu'elle me rappelle avec nostalgie l' Annabelle de "La combe aux loups"...
Un nouveau chef-d'oeuvre en somme, que j'ai une réelle envie de partager avec vous...