Jacques Lob est né à Paris en 1932 et décédé en 1990. Lauréat du Grand Prix de la Ville d'Angoulême en 1986, c'est le seul auteur à avoir été récompensé pour ses scénarios. Ses oeuvres principales sont la série humoristique Superdupont (avec Marcel Gotlib, Alexis et Jean Solé) et la bande dessinée de science-fi ction Le Transperceneige (d'abord avec Alexis puis en 1983 avec Jean-Marc Rochette). Très prolifique, il a travaillé pour "Métal Hurlant" , "L'Echo des Savanes" , "Pilote" ou encore "(A SUIVRE)" avec des auteurs aussi divers que Jean-Claude Mézières, Jo-El Azara, Jijé, Druillet, Georges Pichard ou encore Edmond Baudoin.
---- Philippe Druillet est né en 1944 à Toulouse. C'est un artiste complet, protéiforme et précurseur dans de nombreux domaines. Dès 1966, la création du personnage de Lone Sloane marque une rupture dans le paysage de la bande dessinée mondiale. Au fil de parutions (La Nuit, Delirius, Yragaël, Urm le fou, Salammbô...) et de coups d'éclat restés fameux (Avec Jean Giraud/Moëbius, il claque la porte du journal "Pilote" en 1974 pour devenir l'un des fondateurs de "Métal Hurlant" et de la maison d'édition Les Humanoïdes Associés), il va faire exploser les cadres traditionnels du médium BD, et influencera durablement plusieurs générations d'auteurs.
Mais ses talents ne s'arrêtent pas là : depuis ses débuts, Druillet s'est toujours plu à emprunter les passerelles tendues entre les différentes formes d'expression artistique. Il a ainsi exploré avec réussite des domaines aussi divers que la photographie - son premier métier -, la peinture, la sculpture, l'opéra-rock, l'architecture ou l'infographie. En 1996, il réalise le court métrage en images de synthèse, La Bataille de Salammbô, spectacle multimédia.
En 2005, il conçoit la totalité des décors de la mini-série télévisée Les Rois Maudits de Josée Dayan. Parmi de nombreuses récompenses, il est honoré en 1988 du Grand Prix de la Ville d'Angoulême, puis est élevé au rang de Commandeur des Arts et Lettres en 1998.
La planète aux cent mille plaisirs
Lone Sloane est poursuivit, sa tête est mise à prix, mais une menace nouvelle l'intrigue, le « néo-terrien aux yeux rouges » veut savoir par qui et pourquoi. Les 24 premières planches sont plutôt classiques dans dans l'organisation des cases, le style de Druillet semble plus foisonnant dans la représentation des détails et dans la description de Delirius. Ensuite, dans la scène des Arènes, plus aucune planche n'est architecturée comme la précédente, le dessin prend le pas, il explose sur les pages, les trames blanches disparaissent presque totalement, les rectangles des cases sont malmenés, leur géométrie subie des variations qui changent complètement la lecture de l'histoire. On commence à voir apparaître dans la représentation des personnages, une physionomie caractéristique du dessin de Druillet, une épaisseur des traits, des boursouflures, il y a de plus en plus de « pâte » dans l'encrage et la couleur, l'explosion s'exprime à plein, une noirceur pleine de couleurs, tout est possible. Le message politique sous-jacent est intéressant, Lone Sloane, dont les intentions et manigances ne sont jamais philanthropique, prend un malin plaisir à dynamiter de l'intérieur un système pourri où la corruption règne en maître, sa solution ne se trouve pas dans la révolution mais dans la table rase. Publié en collaboration avec Jacques Lob, dans la collection Histoires fantastiques de Dargaud, et maintenant chez Drugstore, qui publie un tome 2 dont la gestation fut longue et laborieuse (à suivre, donc).