Coup de coeur

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  • Nombre de pages212
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.122 kg
  • Dimensions10,9 cm × 17,7 cm × 1,6 cm
  • ISBN978-2-7578-9971-7
  • EAN9782757899717
  • Date de parution25/08/2023
  • CollectionPoints
  • ÉditeurPoints

Résumé

Le destin poignant de trois petites filles prises dans la machine infernale de l'extermination des juifs, en France, sous l'Occupation. Entre 1942 et 1944, des milliers d'orphelins juifs ont été séquestrés par le gouvernement de Vichy, après la déportation de leurs familles. Connus des préfectures, ils vivaient sous la menace des prochaines rafles. Parmi eux, un groupe de fillettes, menées de camps d'internement en foyers d'accueil, de Beaune-la-Rolande à Paris.
L'écrivaine part sur les traces de Mireille, Jacqueline et Henriette, trois cousines de son père, qu'elle aurait dû connaître si elles n'avaient été assassinées à Auschwitz, et de leurs amies. C'est le récit des traces concrètes de Vichy dans la France d'aujourd'hui. Mais aussi celui du génie de l'enfance, du tremblement des possibles. Des formes de la révolte. "Un récit troublant et pudique qui nous perd entre sourire et détresse dans les méandres d'un royaume d'éternelle enfance".
Télérama Cloé Korman est née à Paris en 1983. Son premier roman, très remarqué, Les Hommes-Couleurs, a reçu le prix du Livre Inter et le prix Valéry Larbaud en 2010. Elle a publié ensuite Les Saisons de Louveplaine et Midi, également salués par la critique, et un essai sur le racisme, Tu ressembles à une juive. Les Presque Soeurs a été finaliste du prix Goncourt.
Le destin poignant de trois petites filles prises dans la machine infernale de l'extermination des juifs, en France, sous l'Occupation. Entre 1942 et 1944, des milliers d'orphelins juifs ont été séquestrés par le gouvernement de Vichy, après la déportation de leurs familles. Connus des préfectures, ils vivaient sous la menace des prochaines rafles. Parmi eux, un groupe de fillettes, menées de camps d'internement en foyers d'accueil, de Beaune-la-Rolande à Paris.
L'écrivaine part sur les traces de Mireille, Jacqueline et Henriette, trois cousines de son père, qu'elle aurait dû connaître si elles n'avaient été assassinées à Auschwitz, et de leurs amies. C'est le récit des traces concrètes de Vichy dans la France d'aujourd'hui. Mais aussi celui du génie de l'enfance, du tremblement des possibles. Des formes de la révolte. "Un récit troublant et pudique qui nous perd entre sourire et détresse dans les méandres d'un royaume d'éternelle enfance".
Télérama Cloé Korman est née à Paris en 1983. Son premier roman, très remarqué, Les Hommes-Couleurs, a reçu le prix du Livre Inter et le prix Valéry Larbaud en 2010. Elle a publié ensuite Les Saisons de Louveplaine et Midi, également salués par la critique, et un essai sur le racisme, Tu ressembles à une juive. Les Presque Soeurs a été finaliste du prix Goncourt.

Avis libraires
Commentaires laissés par les libraires

3 Coups de cœur
de nos libraires
Florence Guillermin Decitre Part-Dieu
5/5
enquête sur la rafle de six petites filles juives
Je lis peu de récits de guerre depuis que je me suis rendue à Auschwitz mais j'ai été captivée par ce bouleversant récit relatant l'histoire de six petites filles arrachées à leur famille.
Je lis peu de récits de guerre depuis que je me suis rendue à Auschwitz mais j'ai été captivée par ce bouleversant récit relatant l'histoire de six petites filles arrachées à leur famille.
La rafle des enfants
Amies et petites cousines de la narratrice, presque sœurs pendant sept mois, une petite bande de gosses prise dans les règles absurdes de la Shoa erre. Elles sont enfants, adolescentes, séparées de leurs parents. On les déporte, les place, les déplace, les sépare. « Je me demande ce qu’elles éprouvent à former ce groupe d’enfants qui se perdent et se quittent sans arrêt, alors que leurs parents ont disparus ». Les allemands ne veulent pas tout de suite des enfants alors les autorités ne savent plus qu’en faire une fois les parents raflés ou déportés. Quand ils les intègreront dans la machine de mort, ils serviront à compléter les trains. Il y a des histoires familiales qui commencent ainsi, trois petites filles et leurs amies. Les Korman, les Kaminski. Même si parfois encore le miracle survient, une actrice qui raconte des histoires, une dentiste qui fait passer des bonbons, un pédiatre passeur et les chewing-gums qui circulent, on est sidéré. On marche dans Paris à leur rencontre. Comme pour tout enfant, on espère leur trouver quelque chose à garder, à emporter, un vêtement chaud mais on ne fait qu’errer dans un labyrinthe où l’ogre se métamorphose et rêver d’évasion n’est plus un jeu d’enfant. Certains ne veulent pas grandir dans le cas où leurs parents ne les reconnaitraient pas quand d’autres, jeunes filles en fleur, se font photographier. L’innocence en sursis, un temps étrange et immense. Un récit, une enquête qui élargit le spectre du cauchemar.
Amies et petites cousines de la narratrice, presque sœurs pendant sept mois, une petite bande de gosses prise dans les règles absurdes de la Shoa erre. Elles sont enfants, adolescentes, séparées de leurs parents. On les déporte, les place, les déplace, les sépare. « Je me demande ce qu’elles éprouvent à former ce groupe d’enfants qui se perdent et se quittent sans arrêt, alors que leurs parents ont disparus ». Les allemands ne veulent pas tout de suite des enfants alors les autorités ne savent plus qu’en faire une fois les parents raflés ou déportés. Quand ils les intègreront dans la machine de mort, ils serviront à compléter les trains. Il y a des histoires familiales qui commencent ainsi, trois petites filles et leurs amies. Les Korman, les Kaminski. Même si parfois encore le miracle survient, une actrice qui raconte des histoires, une dentiste qui fait passer des bonbons, un pédiatre passeur et les chewing-gums qui circulent, on est sidéré. On marche dans Paris à leur rencontre. Comme pour tout enfant, on espère leur trouver quelque chose à garder, à emporter, un vêtement chaud mais on ne fait qu’errer dans un labyrinthe où l’ogre se métamorphose et rêver d’évasion n’est plus un jeu d’enfant. Certains ne veulent pas grandir dans le cas où leurs parents ne les reconnaitraient pas quand d’autres, jeunes filles en fleur, se font photographier. L’innocence en sursis, un temps étrange et immense. Un récit, une enquête qui élargit le spectre du cauchemar.
  • Enfance
  • famille
  • mémoire
  • shoa
  • rafle
  • Seuil
  • Cloé Korman
Mathilde B. - 9Decitre Chambéry
5/5
Bouleversant
Cloé Korman nous partage dans ce roman personnel et familial ses recherches pour remonter le fil de l'histoire des cousines de son père, victimes des rafles pendant la guerre et détenues dans le camp de Beaune-la-Rolande. Placées de foyers en maisons d'accueil, séparées de leurs parents et famille, leur destin tragique est celui de millier d'enfants. J'ai été très touché par l'histoire de ces petites filles, par leur courage, mais aussi effarée à la découverte de certaines décisions du gouvernement de Vichy et des conditions de vie et de détention de ces enfants. Un roman à la plume belle et fluide, mais avant tout un roman nécessaire et important!
Cloé Korman nous partage dans ce roman personnel et familial ses recherches pour remonter le fil de l'histoire des cousines de son père, victimes des rafles pendant la guerre et détenues dans le camp de Beaune-la-Rolande. Placées de foyers en maisons d'accueil, séparées de leurs parents et famille, leur destin tragique est celui de millier d'enfants. J'ai été très touché par l'histoire de ces petites filles, par leur courage, mais aussi effarée à la découverte de certaines décisions du gouvernement de Vichy et des conditions de vie et de détention de ces enfants. Un roman à la plume belle et fluide, mais avant tout un roman nécessaire et important!

Avis des lecteurs
Commentaires laissés par nos lecteurs

4.5/5
sur 2 notes dont 2 avis lecteurs
Devoir de famille
« Tout ce qu’elle a pu réunir en un récit qu’elle a écrit, et qu’elle m’a confié. » (p.12), c’est grâce cette phrase que Cloé Korman commence son nouveau roman, “Les Presque Sœurs”. C’est avec beaucoup d’impatience que les lecteurs de Cloé Korman attendaient son nouveau livre. En effet, son succès avec son premier livre, “Les Hommes-couleurs”, lui a fait gagner en popularité, à plus forte raison qu’elle a été récompensée plusieurs fois. Ce livre a un attrait particulier car c’est de l’histoire de sa famille et plus particulièrement celle de ses petites cousines qu’elle nous raconte. Même si le titre à première vu est peu éloquent sur le sujet traité, très vite on s’aperçoit qu’il est d’autant plus significatif. En 1942, des milliers d’enfants juifs se retrouvent seuls et orphelins suite à la déportation de leurs parents. C‘est aussi le destin que rencontrent les trois petites Korman, Mireille,Jacqueline et Henriette. « Trois autres petites filles sont avec elles, dans cette maison qui n’est pas la leur. Leurs parents aussi sont absents. » (p.13), avec ces deux phrases l’autrice nous plonge directement dans le quotidien de ces enfants juifs séparés de leurs parents et dont l’État français ne voulait pas. En plus de ses trois petites cousines, elle nous conte l’histoire de leurs trois autres “presque sœurs”, les Kaminsky, qui, elles aussi, on subit le même sort. Tout au long du livre, l’auteure nous raconte les dures épreuves qu’on dut surmonter ces fillettes, par exemple : « La nuit, elles sont six allongées sur la même planche ». Elle nous fait également part des conditions sanitaires dans lesquelles étaient ces six fillettes : « On leur tondra les cheveux, jugés plus utiles dans n’importe quel réemploi industriel ». On suit leur voyage du départ de leur ville natale : Montargis, en passant par le camp de Beaume-la-Rolande, pour finir par Paris et ces fameux centres pour les enfants juifs. J’ai beaucoup apprécié cette lecture, même si aucun livre n’est parfait et que donc j’y trouve quelques points négatifs. En écrivant ce livre, Cloé Korman s’engage sur une pente à risque ; car en effet, la Seconde Guerre Mondiale est un sujet sensible rempli d’incertitudes, surtout si on prend le point de vue des enfants. De ce fait, elle émet de nombreuses hypothèses sur ce qu’ont vraiment vu et vécu ses petites cousines. Pour autant, j’aime sa façon d’écrire sur le sujet, de plus que c’est un sujet que j’apprécie particulièrement. Ce livre met en lumière des éléments qu’ont vécu les enfants juifs que l’on nous apprends pas particulièrement à l’école ; ce livre m’a appris certaines choses sur le traitements des juifs à cette époque. Elle n’évoque pas la mort à proprement parlée, même si elle y fait référence à plusieurs reprises, car c’est ce qu’ont regardé en face ses petites cousines à de nombreuses reprises. A force de lecture, je me suis attaché aux personnages avec toute leur naïveté d’enfants qui ne comprennent pas ce qui leur arrive, et puis il y a aussi la protection de Madeleine et Andrée, les aînées, envers leurs petites sœurs. Ce que j’ai moins aimé en revanche, c’est le style de l’auteure concernant les transitions entre les deux périodes présentées. En effet, dans Les Presque Sœurs, l’auteure joue avec les deux périodes (1942/2019) et les différentes visions. Tout au long du roman elle nous raconte le voyage de ses petites cousines tout en retraçant leurs étapes à notre époque. Le deuxième point négatif est que l’arbre généalogique n’est pas indiqué ce qui le rend particulièrement difficile à suivre. De plus, de nombreux personnages se rajoutent tout au long de l’histoire que ce soit en 1942 ou en 2019. Enfin, le roman est assez lent, l’auteure répétant plusieurs fois des éléments, ce qui n’est parfois pas nécessaire. Mais surtout, je trouve la fin « bâclée » car les 60 dernières pages passent très vite et se concentrant principalement sur les Kaminsky, se désintéressant quelque peu de ses petites cousines. En conclusion, ce livre a été agréable à lire et je pense que l’auteure prend comme un devoir de transmettre cette histoire car que serait-il arrivé si elles avaient survécu ? Et bien, elle nous le dit : « Mon père ne serait jamais né en décembre 1946. »(p.19). On peut comprendre qu’en quelque sorte Cloé Korman doit la vie à ses petites cousines.
« Tout ce qu’elle a pu réunir en un récit qu’elle a écrit, et qu’elle m’a confié. » (p.12), c’est grâce cette phrase que Cloé Korman commence son nouveau roman, “Les Presque Sœurs”. C’est avec beaucoup d’impatience que les lecteurs de Cloé Korman attendaient son nouveau livre. En effet, son succès avec son premier livre, “Les Hommes-couleurs”, lui a fait gagner en popularité, à plus forte raison qu’elle a été récompensée plusieurs fois. Ce livre a un attrait particulier car c’est de l’histoire de sa famille et plus particulièrement celle de ses petites cousines qu’elle nous raconte. Même si le titre à première vu est peu éloquent sur le sujet traité, très vite on s’aperçoit qu’il est d’autant plus significatif. En 1942, des milliers d’enfants juifs se retrouvent seuls et orphelins suite à la déportation de leurs parents. C‘est aussi le destin que rencontrent les trois petites Korman, Mireille,Jacqueline et Henriette. « Trois autres petites filles sont avec elles, dans cette maison qui n’est pas la leur. Leurs parents aussi sont absents. » (p.13), avec ces deux phrases l’autrice nous plonge directement dans le quotidien de ces enfants juifs séparés de leurs parents et dont l’État français ne voulait pas. En plus de ses trois petites cousines, elle nous conte l’histoire de leurs trois autres “presque sœurs”, les Kaminsky, qui, elles aussi, on subit le même sort. Tout au long du livre, l’auteure nous raconte les dures épreuves qu’on dut surmonter ces fillettes, par exemple : « La nuit, elles sont six allongées sur la même planche ». Elle nous fait également part des conditions sanitaires dans lesquelles étaient ces six fillettes : « On leur tondra les cheveux, jugés plus utiles dans n’importe quel réemploi industriel ». On suit leur voyage du départ de leur ville natale : Montargis, en passant par le camp de Beaume-la-Rolande, pour finir par Paris et ces fameux centres pour les enfants juifs. J’ai beaucoup apprécié cette lecture, même si aucun livre n’est parfait et que donc j’y trouve quelques points négatifs. En écrivant ce livre, Cloé Korman s’engage sur une pente à risque ; car en effet, la Seconde Guerre Mondiale est un sujet sensible rempli d’incertitudes, surtout si on prend le point de vue des enfants. De ce fait, elle émet de nombreuses hypothèses sur ce qu’ont vraiment vu et vécu ses petites cousines. Pour autant, j’aime sa façon d’écrire sur le sujet, de plus que c’est un sujet que j’apprécie particulièrement. Ce livre met en lumière des éléments qu’ont vécu les enfants juifs que l’on nous apprends pas particulièrement à l’école ; ce livre m’a appris certaines choses sur le traitements des juifs à cette époque. Elle n’évoque pas la mort à proprement parlée, même si elle y fait référence à plusieurs reprises, car c’est ce qu’ont regardé en face ses petites cousines à de nombreuses reprises. A force de lecture, je me suis attaché aux personnages avec toute leur naïveté d’enfants qui ne comprennent pas ce qui leur arrive, et puis il y a aussi la protection de Madeleine et Andrée, les aînées, envers leurs petites sœurs. Ce que j’ai moins aimé en revanche, c’est le style de l’auteure concernant les transitions entre les deux périodes présentées. En effet, dans Les Presque Sœurs, l’auteure joue avec les deux périodes (1942/2019) et les différentes visions. Tout au long du roman elle nous raconte le voyage de ses petites cousines tout en retraçant leurs étapes à notre époque. Le deuxième point négatif est que l’arbre généalogique n’est pas indiqué ce qui le rend particulièrement difficile à suivre. De plus, de nombreux personnages se rajoutent tout au long de l’histoire que ce soit en 1942 ou en 2019. Enfin, le roman est assez lent, l’auteure répétant plusieurs fois des éléments, ce qui n’est parfois pas nécessaire. Mais surtout, je trouve la fin « bâclée » car les 60 dernières pages passent très vite et se concentrant principalement sur les Kaminsky, se désintéressant quelque peu de ses petites cousines. En conclusion, ce livre a été agréable à lire et je pense que l’auteure prend comme un devoir de transmettre cette histoire car que serait-il arrivé si elles avaient survécu ? Et bien, elle nous le dit : « Mon père ne serait jamais né en décembre 1946. »(p.19). On peut comprendre qu’en quelque sorte Cloé Korman doit la vie à ses petites cousines.
Enfants juifs dans la France de Vichy
« Certaines histoires sont comme des forêts, le but est d’en sortir. D’autres peuvent servir à atteindre des îles, des ailleurs. Qu’elles soient barques ou forêts, elles sont faites du même bois. » Si l’auteur est entrée dans la forêt obscure, sur les traces des enfants morts de la Shoah, c’est sur l’invitation de sa sœur Esther, qui, s’étant découverte voisine d’un témoin des faits, avait commencé à reconstituer l’histoire de leurs trois petites cousines, mortes en déportation à la toute fin de la guerre. Cloé Korman s’est alors lancée dans une enquête qui, du Loiret à Paris, l’a menée pas à pas là où la France de Vichy a fait passé les sœurs Korman – Mireille, Jacqueline et Henriette – et leurs « presque soeurs » – Andrée, Jeanne et Rose Kaminsky –, toutes les six raflées à Montargis en 1942, internées dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, puis plusieurs fois séparées et réunies au hasard de leurs affectations dans différents foyers d’accueil parisiens où, recensées sur les listes juives des préfectures, elles attendirent que leur sort, apparemment encore indécis, se scellât au bon vouloir des autorités. Aussi chaotique que le parcours de ces fillettes ballottées de lieux en lieux puissent paraître, le récit mène pourtant à un constat implacable : en fait de tergiversation quant à leur destin, il n’y eut jamais qu’une question d’organisation et de logistique. Si les enfants ne furent pas déportés dès le début avec leurs parents, restant orphelins à la charge d’un Etat français impatient de s’en débarrasser, ce fut uniquement pour ne pas encombrer les camps de travail en attendant que la machinerie d’extermination nazie eût atteint le niveau capacitaire requis. Alors, dans l’intervalle, on les casa, peu importe comment, dans des lieux d’attente, puisant dans leurs listes pour optimiser les convois d’adultes lorsqu’ils étaient incomplets… Pour les sœurs Korman, l’heure du départ fatal sonna en 1944, dénotant, de la part des responsables français, un « acharnement à faire des victimes alors que la défaite nazie était acquise ». Nous faisant « prendre la mesure des mensonges putrides dont est capable un État jusqu’à assassiner ceux dont il a la protection avec la bonne conscience qui s’autorise des tampons de commissaires, et la respectabilité des signatures de sous-préfets ayant l’honneur de s’adresser à leur préfet, ou de préfets déférant à leur ministre avec des listes de noms d’enfants », établissant tristement le rôle « de mise à feu du génocide » joué par la France, la narration s’éclaire aussi fugitivement des actes individuels de révolte, des coups de pouce rencontrés ça et là qui ont pu renverser la fatalité et sauver des vies, comme celles des sœurs Kaminsky, enfuies après six tentatives manquées. Ainsi, sur les « presque soeurs » promises au même destin par la barbarie des hommes, trois auront pu emprunter une traverse vers la vie... Moins introspectif et, du coup, peut-être moins chargé émotionnellement que la bouleversante Carte postale d’Anne Berest, le livre de Cloé Korman n’en frappe pas moins l’esprit en abordant la Shoah sous un angle demeuré méconnu : le sort très hypocritement réservé par la France de Vichy aux orphelins laissés par les adultes juifs déportés. Aussi soigneusement documenté qu’admirablement écrit, le récit très concret a de quoi ébranler profondément le lecteur, aussi averti soit-il déjà de la part de responsabilité de l’administration française dans le génocide. Et puis, déjà horrifié par le sujet dans son ensemble, comment ne pas rester songeur face aux bifurcations du destin, qui d’une pichenette condamne ou sauve, à partir de situations strictement identiques… Coup de coeur.
« Certaines histoires sont comme des forêts, le but est d’en sortir. D’autres peuvent servir à atteindre des îles, des ailleurs. Qu’elles soient barques ou forêts, elles sont faites du même bois. » Si l’auteur est entrée dans la forêt obscure, sur les traces des enfants morts de la Shoah, c’est sur l’invitation de sa sœur Esther, qui, s’étant découverte voisine d’un témoin des faits, avait commencé à reconstituer l’histoire de leurs trois petites cousines, mortes en déportation à la toute fin de la guerre. Cloé Korman s’est alors lancée dans une enquête qui, du Loiret à Paris, l’a menée pas à pas là où la France de Vichy a fait passé les sœurs Korman – Mireille, Jacqueline et Henriette – et leurs « presque soeurs » – Andrée, Jeanne et Rose Kaminsky –, toutes les six raflées à Montargis en 1942, internées dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, puis plusieurs fois séparées et réunies au hasard de leurs affectations dans différents foyers d’accueil parisiens où, recensées sur les listes juives des préfectures, elles attendirent que leur sort, apparemment encore indécis, se scellât au bon vouloir des autorités. Aussi chaotique que le parcours de ces fillettes ballottées de lieux en lieux puissent paraître, le récit mène pourtant à un constat implacable : en fait de tergiversation quant à leur destin, il n’y eut jamais qu’une question d’organisation et de logistique. Si les enfants ne furent pas déportés dès le début avec leurs parents, restant orphelins à la charge d’un Etat français impatient de s’en débarrasser, ce fut uniquement pour ne pas encombrer les camps de travail en attendant que la machinerie d’extermination nazie eût atteint le niveau capacitaire requis. Alors, dans l’intervalle, on les casa, peu importe comment, dans des lieux d’attente, puisant dans leurs listes pour optimiser les convois d’adultes lorsqu’ils étaient incomplets… Pour les sœurs Korman, l’heure du départ fatal sonna en 1944, dénotant, de la part des responsables français, un « acharnement à faire des victimes alors que la défaite nazie était acquise ». Nous faisant « prendre la mesure des mensonges putrides dont est capable un État jusqu’à assassiner ceux dont il a la protection avec la bonne conscience qui s’autorise des tampons de commissaires, et la respectabilité des signatures de sous-préfets ayant l’honneur de s’adresser à leur préfet, ou de préfets déférant à leur ministre avec des listes de noms d’enfants », établissant tristement le rôle « de mise à feu du génocide » joué par la France, la narration s’éclaire aussi fugitivement des actes individuels de révolte, des coups de pouce rencontrés ça et là qui ont pu renverser la fatalité et sauver des vies, comme celles des sœurs Kaminsky, enfuies après six tentatives manquées. Ainsi, sur les « presque soeurs » promises au même destin par la barbarie des hommes, trois auront pu emprunter une traverse vers la vie... Moins introspectif et, du coup, peut-être moins chargé émotionnellement que la bouleversante Carte postale d’Anne Berest, le livre de Cloé Korman n’en frappe pas moins l’esprit en abordant la Shoah sous un angle demeuré méconnu : le sort très hypocritement réservé par la France de Vichy aux orphelins laissés par les adultes juifs déportés. Aussi soigneusement documenté qu’admirablement écrit, le récit très concret a de quoi ébranler profondément le lecteur, aussi averti soit-il déjà de la part de responsabilité de l’administration française dans le génocide. Et puis, déjà horrifié par le sujet dans son ensemble, comment ne pas rester songeur face aux bifurcations du destin, qui d’une pichenette condamne ou sauve, à partir de situations strictement identiques… Coup de coeur.
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