Prix littéraire Fénéon

Les méduses n'ont pas d'oreilles

Par : Adèle Rosenfeld
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  • Nombre de pages211
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.142 kg
  • Dimensions11,0 cm × 17,8 cm × 1,2 cm
  • ISBN978-2-253-94071-5
  • EAN9782253940715
  • Date de parution07/06/2023
  • CollectionLe Livre de Poche
  • ÉditeurLGF/Livre de Poche

Résumé

Au seuil de l'âge adulte, alors que son audition l'abandonne, Louise s'accroche aux derniers sons qui lui parviennent et les compile méticuleusement dans un herbier sonore. Les mots, eux, se transforment désormais en de fabuleux personnages : un soldat de la Première Guerre mondiale, un chien nommé Cirrus, une botaniste mystérieuse. Elle passe ainsi un entretien d'embauche à la mairie sans bien comprendre ce qu'on lui demande, et déchiffre pour la première fois des mots d'amour sur la bouche d'un garçon.
Lorsqu'on lui propose un implant, opération irréversible et lourde de conséquences, son univers de songes et d'ombres poétiques se met soudain à vaciller. Avec cette vertigineuse plongée dans les failles du langage, Adèle Rosenfeld tient en joue la peur du silence. Un premier roman éblouissant. Mélancolique et espiègle. Le ton est juste, le charme indéniable, l'imagination, une insurrection. Une entrée admirable en littérature.
Sarah Gastel, Page des libraires.
Au seuil de l'âge adulte, alors que son audition l'abandonne, Louise s'accroche aux derniers sons qui lui parviennent et les compile méticuleusement dans un herbier sonore. Les mots, eux, se transforment désormais en de fabuleux personnages : un soldat de la Première Guerre mondiale, un chien nommé Cirrus, une botaniste mystérieuse. Elle passe ainsi un entretien d'embauche à la mairie sans bien comprendre ce qu'on lui demande, et déchiffre pour la première fois des mots d'amour sur la bouche d'un garçon.
Lorsqu'on lui propose un implant, opération irréversible et lourde de conséquences, son univers de songes et d'ombres poétiques se met soudain à vaciller. Avec cette vertigineuse plongée dans les failles du langage, Adèle Rosenfeld tient en joue la peur du silence. Un premier roman éblouissant. Mélancolique et espiègle. Le ton est juste, le charme indéniable, l'imagination, une insurrection. Une entrée admirable en littérature.
Sarah Gastel, Page des libraires.

Avis des lecteurs
Commentaires laissés par nos lecteurs

4/5
sur 1 note dont 1 avis lecteur
Un émouvant témoignage sur la surdité, mais aussi une bien jolie création littéraire
Louise est malentendante depuis la naissance. Restée longtemps sourde moyenne, elle est parvenue jusqu’ici à le cacher en lisant sur les lèvres de ses interlocuteurs. Mais l’aggravation de son handicap la met désormais au pied au mur. Maintenant sourde sévère, elle ne comprend plus ce qu’on lui dit et ne peut plus tromper personne. Il lui faut prendre une décision : accepter la pose d’un implant et perdre immédiatement ce qui lui reste d’audition naturelle, ou assumer une surdité bientôt totale et irréversible. L’histoire de Louise est tout droit inspirée de celle de l’auteur. A ses côtés, l'on découvre les difficultés directement liées à la surdité, mais aussi, les répercussions psychologiques et sociales du handicap, dans une restitution qui questionne notre rapport à la normalité. Honteuse de sa différence, Louise s'est longtemps appliquée à la gommer dans sa relation à autrui, s'appliquant farouchement à donner le change pour ne pas sembler déficiente parmi les entendants. Ses efforts pour paraître comme tout le monde deviennent contre-productifs, lorsque, son audition se détériorant encore et personne ne prenant la peine de comprendre la véritable raison de ses difficultés relationnelles et professionnelles, Louise s’enfonce dans un malentendu - quoi de plus pré-destiné – propre à la faire passer pour demeurée. C'est ainsi que, très insidieusement, la pression normative de la société mène la jeune femme à se condamner, quasi de fait, à l'échec, instituant une inadaptation sociale qui n'avait pourtant aucune raison d'être. Pour Louise qui, dans sa situation intermédiaire de malentendante, avait toujours pu (se) convaincre de faire partie de l’univers "normal" des entendants, se pose soudain la question de son identité et de son rapport au monde. Rejoindra-t-elle la communauté des sourds ? Un implant lui permettra-t-il de continuer à s’assimiler aux entendants ? Quoi qu’il en soit, Louise doit faire le deuil de toute perception auditive naturelle et n’envisage qu'avec angoisse cette nouvelle interaction avec ce qui l’entoure. A vrai dire, le rapport au monde qu’entretient la jeune malentendante est déjà très particulier. Sa mauvaise audition favorise distorsions et malentendus, et, au fur et à mesure que son imagination comble les trous de sa compréhension, se développent en elle d’étranges images, qui confèrent au récit poésie, onirisme et fantaisie. Cette singularité se fait souvent touchante, comme lorsque Louise s’évertue à la construction d’un herbier sonore, dans l’espoir d’emmener une trace des sons dans son futur monde du silence. En même temps qu’un émouvant témoignage sur la surdité, empli d’un questionnement plein d’humour sur notre rapport au monde et à la normalité, ce premier roman est une bien jolie création littéraire, toute en originalité et poésie, qui mérite qu’on s’y attarde.
Louise est malentendante depuis la naissance. Restée longtemps sourde moyenne, elle est parvenue jusqu’ici à le cacher en lisant sur les lèvres de ses interlocuteurs. Mais l’aggravation de son handicap la met désormais au pied au mur. Maintenant sourde sévère, elle ne comprend plus ce qu’on lui dit et ne peut plus tromper personne. Il lui faut prendre une décision : accepter la pose d’un implant et perdre immédiatement ce qui lui reste d’audition naturelle, ou assumer une surdité bientôt totale et irréversible. L’histoire de Louise est tout droit inspirée de celle de l’auteur. A ses côtés, l'on découvre les difficultés directement liées à la surdité, mais aussi, les répercussions psychologiques et sociales du handicap, dans une restitution qui questionne notre rapport à la normalité. Honteuse de sa différence, Louise s'est longtemps appliquée à la gommer dans sa relation à autrui, s'appliquant farouchement à donner le change pour ne pas sembler déficiente parmi les entendants. Ses efforts pour paraître comme tout le monde deviennent contre-productifs, lorsque, son audition se détériorant encore et personne ne prenant la peine de comprendre la véritable raison de ses difficultés relationnelles et professionnelles, Louise s’enfonce dans un malentendu - quoi de plus pré-destiné – propre à la faire passer pour demeurée. C'est ainsi que, très insidieusement, la pression normative de la société mène la jeune femme à se condamner, quasi de fait, à l'échec, instituant une inadaptation sociale qui n'avait pourtant aucune raison d'être. Pour Louise qui, dans sa situation intermédiaire de malentendante, avait toujours pu (se) convaincre de faire partie de l’univers "normal" des entendants, se pose soudain la question de son identité et de son rapport au monde. Rejoindra-t-elle la communauté des sourds ? Un implant lui permettra-t-il de continuer à s’assimiler aux entendants ? Quoi qu’il en soit, Louise doit faire le deuil de toute perception auditive naturelle et n’envisage qu'avec angoisse cette nouvelle interaction avec ce qui l’entoure. A vrai dire, le rapport au monde qu’entretient la jeune malentendante est déjà très particulier. Sa mauvaise audition favorise distorsions et malentendus, et, au fur et à mesure que son imagination comble les trous de sa compréhension, se développent en elle d’étranges images, qui confèrent au récit poésie, onirisme et fantaisie. Cette singularité se fait souvent touchante, comme lorsque Louise s’évertue à la construction d’un herbier sonore, dans l’espoir d’emmener une trace des sons dans son futur monde du silence. En même temps qu’un émouvant témoignage sur la surdité, empli d’un questionnement plein d’humour sur notre rapport au monde et à la normalité, ce premier roman est une bien jolie création littéraire, toute en originalité et poésie, qui mérite qu’on s’y attarde.