La réflexion grammaticale en France a connu deux époques fastes : celle qui culmine dans la "grammaire générale" et la grammaire philosophique (liées à Port-Royal et à l'Encyclopédie), et la période contemporaine marquée parle fonctionnalisme, le structuralisme et la grammaire générative et transformationnelle (d'origine américaine, il est vrai). Entre les deux, un long XIXe siècle, pendant lequel la grammaire du français a été littéralement happée par le système scolaire, pour répondre aux nécessités de l'apprentissage des "éléments de la langue française" (selon l'expression pudique de la loi Guizot de 1833), c'est-à-dire surtout de l'orthographe.
La scolarisation de la grammaire a pratiquement stérilisé toute la pensée grammaticale de type "synchronique ", les linguistes du temps se réfugiant dans la grammaire historique et comparée, dans la dialectologie ou dans la phonétique. La production grammaticale se cantonne donc alors, pour l'essentiel, dans l'élaboration de manuels, caractérisés par les contraintes du marché éditorial et la pratique du plagiat.
Mais, si elle apporte peu à la réflexion grammaticale, elle ouvre sur le système éducatif et sur la fonction culturelle des disciplines scolaires des perspectives d'une rare clarté : à travers cette énorme accumulation de manuels, il se crée une théorie grammaticale scolaire (scolaire non seulement dans sa finalité, mais dans ses origines) qui chasse de la culture française toute la linguistique qui l'avait précédée, et lui impose désormais ses catégories.
C'est ce corpus dont on donne ici un descriptif exhaustif, entre 1800 et 1914.
La réflexion grammaticale en France a connu deux époques fastes : celle qui culmine dans la "grammaire générale" et la grammaire philosophique (liées à Port-Royal et à l'Encyclopédie), et la période contemporaine marquée parle fonctionnalisme, le structuralisme et la grammaire générative et transformationnelle (d'origine américaine, il est vrai). Entre les deux, un long XIXe siècle, pendant lequel la grammaire du français a été littéralement happée par le système scolaire, pour répondre aux nécessités de l'apprentissage des "éléments de la langue française" (selon l'expression pudique de la loi Guizot de 1833), c'est-à-dire surtout de l'orthographe.
La scolarisation de la grammaire a pratiquement stérilisé toute la pensée grammaticale de type "synchronique ", les linguistes du temps se réfugiant dans la grammaire historique et comparée, dans la dialectologie ou dans la phonétique. La production grammaticale se cantonne donc alors, pour l'essentiel, dans l'élaboration de manuels, caractérisés par les contraintes du marché éditorial et la pratique du plagiat.
Mais, si elle apporte peu à la réflexion grammaticale, elle ouvre sur le système éducatif et sur la fonction culturelle des disciplines scolaires des perspectives d'une rare clarté : à travers cette énorme accumulation de manuels, il se crée une théorie grammaticale scolaire (scolaire non seulement dans sa finalité, mais dans ses origines) qui chasse de la culture française toute la linguistique qui l'avait précédée, et lui impose désormais ses catégories.
C'est ce corpus dont on donne ici un descriptif exhaustif, entre 1800 et 1914.