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1535. Thomas Cromwell a affronté l'Eglise catholique et la noblesse anglaise pour permettre à son souverain, Henri VIII, de divorcer de Catherine d'Aragon afin d'épouser Anne Boleyn. Nommé ministre en chef, il doit maintenant gouverner un royaume isolé en Europe, au bord de la guerre civile, tout en faisant face à l'opposition de l'aristocratie et du clergé. Sa tâche est d'autant plus complexe qu'Henri VIII, devant l'incapacité d'Anne Boleyn à lui donner un héritier mâle, convoite désormais la jeune Jeanne Seymour.
Manipulations, trahisons et intrigues : Cromwell, en fin stratège, va devoir employer tous les moyens pour satisfaire les désirs du roi, sauver la nation… et sa tête par la même occasion. La Cour devient alors le théâtre d'une véritable tragédie sanguinaire, celle des derniers mois d'Anne Boleyn, dont personne ne sortira indemne.
Très instructif
Je n'avais pas lu le premier tome qui pourtant me tentait beaucoup et j'ai donc un peu appréhendé cette lecture. A tort car si ce tome est la suite du premier qui raconte l'enfance et l'adolescence de Cromwell, il n'est pas nécessaire à la compréhension de ce second tome. Et si vous avez vu la première saison de la série sur Les Tudors, c'est amplement suffisant pour comprendre ce qui s'est passé avant. Je n'avais pas lu de roman purement historique depuis quatre ans environ, et il s'agissait d'un Antonia Fraser donc la barre était haute. Ce roman-ci m'a donné envie de me replonger dans ce genre tant il est bien écrit (et traduit) et passionnant. Hilary Mantel ne prétend pas raconter des faits rigoureusement exacts car il y a peu de source sur ce moment précis où il a fallu écarter Anne du roi, mais l'ambiance de l'époque, les coups-bas et les intrigues me semblent très bien retranscrits. Hilary Mantel réussit à rendre Cromwell, qui n'est généralement pas épargné dans les films ou séries sur les Tudor, comme un personnage attachant et étrange , qui a donné à ses faucons le prénom de sa fille et de sa femme décédées et à qui sa femme manque encore. Sa relation avec son fils Grégory, ainsi que le fait qu'il sache à quel point sa condition de secrétaire du roi est précaire l'humanisent. Il est dépaysant pour le lecteur de se retrouver à une époque où les filles récupèrent la tête de leur père décapité comme le fit la fille de Thomas Moore. Et on découvre qu'Henry était assez pingre pour recycler un cadeau offert à sa première femme deux fois, l'une pour se seconde et l'autre pour sa troisième femme.