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1809. Les guerres napoléoniennes font rage. Alors qu'ils croyaient être rapatriés en France, cinq mille prisonniers se retrouvent captifs sur l'îlot de Cabrera, dans les Baléares. Pour survivre, un maigre filet d'eau douce, des rations insuffisantes, des abris précaires qu'il leur faut bâtir eux-mêmes. Vingt et une femmes les accompagnent, parmi lesquelles Héloïse, vivandière de dix-huit ans dont le mari a succombé en mer, emportant avec lui l'insouciance et la légèreté de la jeune femme.
Si la guerre avait déjà meurtri les hommes, le désespoir leur fait bientôt perdre la raison. Par chance, Henri, chirurgien de l'armée, se prend d'affection pour Héloïse. Entre privations, épidémies et tempêtes, les morts s'accumulent, l'espoir s'amenuise, et Héloïse ne songe qu'à se libérer enfin de cet enfer - jusqu'à l'arrivée de nouveaux prisonniers, et de Louis qui fait tout chavirer.
Une romance plus qu'un roman historique
La thématique de La prisonnière de la mer est a priori intéressante, car elle fait découvrir un épisode historique méconnu : de 1809 à 1814, des milliers d’hommes et une poignée de femmes, capturés par les Espagnols après la défaite des armées napoléoniennes à Baylen, en Andalousie, sont relégués sur l’île de Cabrera, dans l’archipel des Baléares. Faute de soins et de nourriture suffisante, beaucoup périssent dans ce qui peut être considéré comme l’un des premiers camps de concentration de l’histoire.
Hélas, la déception est rapidement au rendez-vous de cette lecture, quand, malgré toute sa documentation sur le sujet, l’auteur nous enferme peu à peu dans une romance insipide aux personnages sans profondeur : vivandière dans l’unité de son soldat de mari, bientôt veuve et contrainte de se mettre sous la protection d’un officier afin d’échapper à la promiscuité échauffée de l’île, la jolie narratrice se retrouve déchirée entre sa loyauté envers son gentil protecteur, et son coup de foudre pour un bel et ombrageux lieutenant. Qui plus est, de paysanne illettrée, elle va se transformer en dame appréciée pour son éducation…
J’attendais bien davantage que cette gentille bluette, d’autant plus décevante que son thème historique était intriguant.