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Polémique
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Eblouissant
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XXe siècle
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Royaume-Uni
Dans une communauté pakistanaise en Angleterre, un homme et une femme qui vivaient ensemble sans être mariés ont disparus ; on soupçonne un « crime d’honneur ». Shamas, le frère de l’homme disparu, attend et espère.
La Cité des amants perdus dépeint la vie au quotidien d'une communauté musulmane, notamment la famille de Shalmas, fils agnostique d’un homme né hindou mais élevé comme musulman; sa femme, pieuse fille d’imam; et leurs enfants, élevés en Angleterre et cherchant à échapper aux étouffantes traditions de leur communauté.
C’est un livre très dur envers
l’Islam et la misogynie traditionaliste qui fait que la réputation d’une femme est sa seule richesse, et ne tient qu’à un fil. De tous les mariages représentés, le seul qui soit parfaitement heureux est celui des parents de Shalmas. Tous les autres sont faits de faux-semblants et de mensonges, quand ce n’est pas de violence et de tragédie.
On retrouve les mêmes caractéristiques que dans La Vaine Attente : un style très poétique, hyper-travaillé, qui file une métaphore tout au long du roman, ici sur les papillons (cf la couverture), dont l’homme disparu était spécialiste. J'en profite au passage pour remercier Claude Demanuelli pour son excellente traduction.
Bien que le roman soit découpé en quatre parties correspondant aux quatre saisons, les retours en arrière abondent, faisant de la Cité des amants perdus un roman complexe. Comme dans la Vaine Attente, Nadeem Aslam nous montre certains événements sous différents points de vue, autorisant au lecteur une vision globale de la situation qui échappe aux personnages.
Un très, très beau texte, dérangeant, qui confirme Nadeem Aslam comme un excellent auteur qui n’a pas peur de s’attaquer à des sujets controversés.
Dans une communauté pakistanaise, en Angleterre, Jugnu et Chanda vivaient ensemble sans être mariés. Quand ils disparaissent, on pense tout de suite à un crime d’honneur.
Shamas, le frère de Jugnu, attend. Il attend le retour des deux amants ; il attend de savoir ce qu’il s’est passé ; il attend que les coupables soient punis.
Nadeem Aslam, avec cette écriture poétique, très travaillée qui le caractérise, dépeint une communauté renfermée sur elle-même, prisonnière de ses traditions ancestrales jusqu’à en détruire ses membres.
Le propos est noir, très noir, et on en ressort bouleversé.