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Au cours du premier jeudi de l'année 1981, un obus de grand calibre tombe par accident sur la maison de Kevork, y allumant un incendie qui ravage tout l'intérieur. Dans la demeure calcinée, qu'il est venu inspecter quelques jours plus tard, Kevork se rend compte qu'il vient de tout perdre. Toutes ses affaires, tous ses biens, ses archives personnelles, un nombre incalculable de pièces de collection et tous les objets qu'il avait achetés et rassemblés au fil des ans.
L'unique copie du film de fin d'études. Trois albums photos personnels qui contenaient des centaines d'images couvrant toutes les étapes de sa vie, des premiers âges à l'enfance et à l'adolescence, et jusqu'à ses années universitaires à Paris, où un étudiant l'avait photographié participant aux manifestations des étudiants et à leurs assemblées, en mai 1968. Les photos des femmes qui ont passé dans sa vie.
Des dizaines d'oeuvres de peintres libanais, palestiniens et syriens qui ornaient les murs de son luxueux appartement de Beyrouth. Même sa chatte siamoise, Samâher, a été carbonisée. Ses vêtements, ses montres, ses caméras, les titres de propriété des biens immobiliers et des terrains qu'il a hérités de son père, ainsi que de nombreuses ébauches inachevées de scénarios de films. Là, alors que Kevork se tient debout parmi les décombres de sa maison calcinée, l'idée d'un recommencement va le frapper à nouveau.
Il se dit qu'après tout ce qui vient de se produire, il n'y a pas de meilleure ou de plus appropriée incitation à un nouveau départ en bonne et due forme.