L'Occupation des sols

Par : Jean Echenoz

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  • Nombre de pages21
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.045 kg
  • Dimensions13,5 cm × 18,3 cm × 0,3 cm
  • ISBN2-7073-1164-2
  • EAN9782707311641
  • Date de parution01/02/1996
  • ÉditeurMinuit (Les Editions de)

Résumé

Ce petit livre, tout frais sorti de la machine à écrire de Jean Echenoz, est, n'ayons pas peur des mots, une petite merveille. Cela s'intitule L'occupation des sols. [...] On est ébloui par l'inspiration, par le style, par la cocasserie, par l'impressionnante efficacité narrative d'Echenoz. Si quelqu'un vous propose d'échanger 90 % des romans français publiés depuis un an contre ces seize pages là, n'hésitez pas, acceptez, c'est une bonne affaire.
Ce petit livre, tout frais sorti de la machine à écrire de Jean Echenoz, est, n'ayons pas peur des mots, une petite merveille. Cela s'intitule L'occupation des sols. [...] On est ébloui par l'inspiration, par le style, par la cocasserie, par l'impressionnante efficacité narrative d'Echenoz. Si quelqu'un vous propose d'échanger 90 % des romans français publiés depuis un an contre ces seize pages là, n'hésitez pas, acceptez, c'est une bonne affaire.

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4/5
sur 1 note dont 1 avis lecteur
Brève histoire de temps qui passe et use jusqu’aux souvenirs
Que reste-t-il après la mort ? De Sylvie, un incendie a détruit jusqu’à la dernière photographie et l’ultime objet usuel. Pour son époux Fabre et son fils Paul, il devient de plus en plus difficile de se la représenter précisément, les mots sont impuissants à l’incarner et de leurs efforts ne naissent que « des hologrammes que dégonfle la moindre imprécision ». En vérité, une image de la disparue subsiste quand même : figurée en pied dans une fresque publicitaire couvrant tout le pignon d’un immeuble parisien, en surplomb d’un square formant le coin d’une rue, elle sourit, pour l’éternité semble-t-il, la main tendant en offrande un flacon de parfum. Alors, le père et le fils prennent l’habitude, en un cérémonial réglé et réconfortant aux presque allures de culte marial, de venir se recueillir devant cette effigie, qui, le bras tendu dans sa robe bleue, semble leur accorder son inaltérable et bénévolente bénédiction. Il n’est pas jusqu’au ravalement de façade de l’immeuble, pour, par contraste avec sa nouvelle modernité, donner comme plus de prix encore à ce témoignage patiné, survivant au temps et à l’oubli. Pourtant, d’éternité il n’est plus guère question longtemps : devenu friche puis dépotoir, le square abandonné cache un temps sa honte derrière des palissades taggées, mais finit par laisser libre champ à un nouveau projet d’occupation de son sol. L’image souriante qui, bravement, résistait au lent effacement programmé par les intempéries, se retrouve progressivement recouverte, comme le Zouave du Pont de l’Alma à la crue montante, par l’élévation des étages d’un nouvel immeuble résidentiel, destiné à combler le trou qui béait si vilainement dans la gencive de la rue. Il semble à Paul que la Sylvie de la fresque va suffoquer lorsque le catafalque de béton se referme enfin sur son visage et c’est comme une seconde mort qui survient, enfermant dans un sépulcre le dernier vestige concret de sa mère. Mais les Fabre n’ont pas dit leur dernier mot. Le père s’étant rendu acquéreur de l’appartement occultant les narines de Sylvie, les deux hommes s’empressent de gratter le mur, pour, tels des restaurateurs de fresques à Pompéi, permettre à l‘image de reprendre vie… Une vingtaine de pages suffisent à Jean Echenoz pour camper magnifiquement cette histoire de temps qui passe et use jusqu’aux souvenirs, défiant les hommes, depuis toujours préoccupés d’éternité et de traces de leur passage. Des pyramides égyptiennes à toutes les œuvres d’art, les générations humaines qui se succèdent, occupant chacune leur tour le sol de cette terre, ont ainsi inventé la seule chose qui leur permettent de traverser symboliquement les âges : ces réalisations que les archéologues et les conservateurs de musées s’emploient avec passion à préserver…
Que reste-t-il après la mort ? De Sylvie, un incendie a détruit jusqu’à la dernière photographie et l’ultime objet usuel. Pour son époux Fabre et son fils Paul, il devient de plus en plus difficile de se la représenter précisément, les mots sont impuissants à l’incarner et de leurs efforts ne naissent que « des hologrammes que dégonfle la moindre imprécision ». En vérité, une image de la disparue subsiste quand même : figurée en pied dans une fresque publicitaire couvrant tout le pignon d’un immeuble parisien, en surplomb d’un square formant le coin d’une rue, elle sourit, pour l’éternité semble-t-il, la main tendant en offrande un flacon de parfum. Alors, le père et le fils prennent l’habitude, en un cérémonial réglé et réconfortant aux presque allures de culte marial, de venir se recueillir devant cette effigie, qui, le bras tendu dans sa robe bleue, semble leur accorder son inaltérable et bénévolente bénédiction. Il n’est pas jusqu’au ravalement de façade de l’immeuble, pour, par contraste avec sa nouvelle modernité, donner comme plus de prix encore à ce témoignage patiné, survivant au temps et à l’oubli. Pourtant, d’éternité il n’est plus guère question longtemps : devenu friche puis dépotoir, le square abandonné cache un temps sa honte derrière des palissades taggées, mais finit par laisser libre champ à un nouveau projet d’occupation de son sol. L’image souriante qui, bravement, résistait au lent effacement programmé par les intempéries, se retrouve progressivement recouverte, comme le Zouave du Pont de l’Alma à la crue montante, par l’élévation des étages d’un nouvel immeuble résidentiel, destiné à combler le trou qui béait si vilainement dans la gencive de la rue. Il semble à Paul que la Sylvie de la fresque va suffoquer lorsque le catafalque de béton se referme enfin sur son visage et c’est comme une seconde mort qui survient, enfermant dans un sépulcre le dernier vestige concret de sa mère. Mais les Fabre n’ont pas dit leur dernier mot. Le père s’étant rendu acquéreur de l’appartement occultant les narines de Sylvie, les deux hommes s’empressent de gratter le mur, pour, tels des restaurateurs de fresques à Pompéi, permettre à l‘image de reprendre vie… Une vingtaine de pages suffisent à Jean Echenoz pour camper magnifiquement cette histoire de temps qui passe et use jusqu’aux souvenirs, défiant les hommes, depuis toujours préoccupés d’éternité et de traces de leur passage. Des pyramides égyptiennes à toutes les œuvres d’art, les générations humaines qui se succèdent, occupant chacune leur tour le sol de cette terre, ont ainsi inventé la seule chose qui leur permettent de traverser symboliquement les âges : ces réalisations que les archéologues et les conservateurs de musées s’emploient avec passion à préserver…
Jean Echenoz
Né le 26 décembre 1947 à Orange dans un milieu familial favorisé, Jean Echenoz suit des études de sociologie et de génie civil dans différentes villes de province avant de décider de s'installer à Paris en 1970. Il collabore quelque temps à l'Humanité et à l'AFP avant de commencer à écrire. Son premier roman "Le méridien de Greenwich" paraît aux Editions de Minuit en 1979. Depuis il est resté fidèle à la maison créée par Jérôme Lindon ; il rédige d'ailleurs un petit opuscule après la disparition de ce dernier en 2001. Y sont notamment publiés "L’Equipée malaise" (1987), "Lac" (1989) "Nous trois" (1992), "Les grandes blondes" (1995), "Au piano" (2003), ou "Des éclairs" (2010), mais aussi "Cherokee" (1983) récompensé par le Prix Fémina, et "Je m'en vais" pour lequel il reçoit le Prix Goncourt en 1999.
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