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  • Nombre de pages208
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.228 kg
  • Dimensions13,5 cm × 18,5 cm × 1,7 cm
  • ISBN978-2-7073-5592-8
  • EAN9782707355928
  • Date de parution02/01/2025
  • ÉditeurMinuit (Les Editions de)

Résumé

- Alors qu'est-ce que vous faites dans la région, dites-moi un peu, s'inquiète le commandant Parker. - Disons que c'est pour un film que je suis en train de tourner, indique Robert. Comme vous voyez. - On ne m'en avait pas averti, regrette le commandant, mais voilà qui m'intéresse beaucoup. Et quel genre de film, au juste ? - Toujours pareil, expose Robert, l'amour et l'aventure. Avec l'Afrique et ses mystères, vous voyez le genre.
- Ah oui, soupire le commandant Parker, je vois en effet très bien le genre. Et pour votre histoire d'amour, vous avez pris quelle actrice ? - Céleste, dit Robert. Céleste Oppen.
- Alors qu'est-ce que vous faites dans la région, dites-moi un peu, s'inquiète le commandant Parker. - Disons que c'est pour un film que je suis en train de tourner, indique Robert. Comme vous voyez. - On ne m'en avait pas averti, regrette le commandant, mais voilà qui m'intéresse beaucoup. Et quel genre de film, au juste ? - Toujours pareil, expose Robert, l'amour et l'aventure. Avec l'Afrique et ses mystères, vous voyez le genre.
- Ah oui, soupire le commandant Parker, je vois en effet très bien le genre. Et pour votre histoire d'amour, vous avez pris quelle actrice ? - Céleste, dit Robert. Céleste Oppen.

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4/5
sur 1 note dont 1 avis lecteur
Virtuosité complice et amusée
Il y avait eu Gérard Fulmar, il y a maintenant Robert Bristol, le tout dernier anti-héros dont Jean Echenoz s’amuse à mettre en scène la banale médiocrité avec tous les codes du roman d’action. Voici donc Bristol, cinéaste de bas étage pris par mégarde dans une presque affaire policière, ou quand le prosaïsme se déguise en film et en roman. Il faut bien du talent pour faire un tout à partir de rien, ou disons de peu. Echenoz est passé maître à ce jeu, mais pas son personnage, cinéaste à petits budgets et acteurs obscurs, qui avec « le moins doit faire imaginer le plus ». Tout à sa frugale préparation du tournage d’un navet en Afrique australe, le voilà qui ne prête guère attention à ce qui se passe dans son voisinage, à commencer par la défenestration d’un homme nu, à l’identité mystérieuse, depuis l’étage supérieur de son immeuble parisien. A vrai dire, ce triste fait divers n’aurait aucune raison de le concerner, si l’ennui ranci d’une voisine et la complaisance négligente d’un officier de police judiciaire ne venaient faire de lui, si terne et insignifiant soit-il, le possible méchant d’une histoire peut-être louche. Quand on disait qu’un rien peut devenir quelque chose… Ayant d’ores et déjà réussi la mise en abyme de deux non-histoires, celle d’un mauvais film dans un décor en toc et, pendant les pauses du tournage, les piètres tribulations d’un faux malfaiteur, l’auteur n’en a pas pourtant pas fini avec les jeux de mise en scène de son pas grand-chose de départ. Laissant régulièrement la narration au second plan, il multiplie les décalages, interpelle le lecteur, le prend à partie sur sa manière de raconter certaines scènes, commente ses choix et ses hésitations, ajoutant encore une couche à son mille-feuilles, celle qui nous en rend, lui et nous, partie prenante. Et puis, les détails comptant autant que la structure, il parfait jubilatoirement le tout en y glissant des allusions discrètes à d’autres œuvres, démentant aussitôt se prendre au sérieux en faisant en même temps assaut d’une érudition ostensiblement saugrenue. Un rien habille le creux, surtout les mots savants… De fausses histoires aux velléités d’intrigue, des losers mal déguisés en personnages, enfin des cinéastes et des écrivains jouant aux maquignons avec leurs œuvres : c’est avec la plus totale dérision, dans une connivence complice et amusée, que Jean Echenoz se joue des pires trivialités pour démontrer par l’absurde, en vrai virtuose de la langue et des mots, que l’on peut bien, en effet, faire du rien une œuvre d’art.
Il y avait eu Gérard Fulmar, il y a maintenant Robert Bristol, le tout dernier anti-héros dont Jean Echenoz s’amuse à mettre en scène la banale médiocrité avec tous les codes du roman d’action. Voici donc Bristol, cinéaste de bas étage pris par mégarde dans une presque affaire policière, ou quand le prosaïsme se déguise en film et en roman. Il faut bien du talent pour faire un tout à partir de rien, ou disons de peu. Echenoz est passé maître à ce jeu, mais pas son personnage, cinéaste à petits budgets et acteurs obscurs, qui avec « le moins doit faire imaginer le plus ». Tout à sa frugale préparation du tournage d’un navet en Afrique australe, le voilà qui ne prête guère attention à ce qui se passe dans son voisinage, à commencer par la défenestration d’un homme nu, à l’identité mystérieuse, depuis l’étage supérieur de son immeuble parisien. A vrai dire, ce triste fait divers n’aurait aucune raison de le concerner, si l’ennui ranci d’une voisine et la complaisance négligente d’un officier de police judiciaire ne venaient faire de lui, si terne et insignifiant soit-il, le possible méchant d’une histoire peut-être louche. Quand on disait qu’un rien peut devenir quelque chose… Ayant d’ores et déjà réussi la mise en abyme de deux non-histoires, celle d’un mauvais film dans un décor en toc et, pendant les pauses du tournage, les piètres tribulations d’un faux malfaiteur, l’auteur n’en a pas pourtant pas fini avec les jeux de mise en scène de son pas grand-chose de départ. Laissant régulièrement la narration au second plan, il multiplie les décalages, interpelle le lecteur, le prend à partie sur sa manière de raconter certaines scènes, commente ses choix et ses hésitations, ajoutant encore une couche à son mille-feuilles, celle qui nous en rend, lui et nous, partie prenante. Et puis, les détails comptant autant que la structure, il parfait jubilatoirement le tout en y glissant des allusions discrètes à d’autres œuvres, démentant aussitôt se prendre au sérieux en faisant en même temps assaut d’une érudition ostensiblement saugrenue. Un rien habille le creux, surtout les mots savants… De fausses histoires aux velléités d’intrigue, des losers mal déguisés en personnages, enfin des cinéastes et des écrivains jouant aux maquignons avec leurs œuvres : c’est avec la plus totale dérision, dans une connivence complice et amusée, que Jean Echenoz se joue des pires trivialités pour démontrer par l’absurde, en vrai virtuose de la langue et des mots, que l’on peut bien, en effet, faire du rien une œuvre d’art.
Jean Echenoz
Né le 26 décembre 1947 à Orange dans un milieu familial favorisé, Jean Echenoz suit des études de sociologie et de génie civil dans différentes villes de province avant de décider de s'installer à Paris en 1970. Il collabore quelque temps à l'Humanité et à l'AFP avant de commencer à écrire. Son premier roman "Le méridien de Greenwich" paraît aux Editions de Minuit en 1979. Depuis il est resté fidèle à la maison créée par Jérôme Lindon ; il rédige d'ailleurs un petit opuscule après la disparition de ce dernier en 2001. Y sont notamment publiés "L’Equipée malaise" (1987), "Lac" (1989) "Nous trois" (1992), "Les grandes blondes" (1995), "Au piano" (2003), ou "Des éclairs" (2010), mais aussi "Cherokee" (1983) récompensé par le Prix Fémina, et "Je m'en vais" pour lequel il reçoit le Prix Goncourt en 1999.
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