Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
L'épistolaire serait un genre féminin, tout de grâce, de naturel et de négligence, c'est là une conviction fortement enracinée dans la tradition...
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L'épistolaire serait un genre féminin, tout de grâce, de naturel et de négligence, c'est là une conviction fortement enracinée dans la tradition littéraire française depuis les propos de La Bruyère sur le sujet, et surtout depuis la publication des lettres de Mme de Sévigné.
Les auteurs de ce livre, spécialistes de littérature, d'histoire ou de stylistique, ont étudié la permanence et les transformations de cette idée du XVIIe siècle, période au cours de laquelle se modifient considérablement le statut de la correspondance comme celui des femmes dans la société et la culture. Leurs lectures de correspondances littéraires (lettres réelles ou fictives), non-littéraires (familiales ou politiques) et de textes normatifs (Secrétaires et critiques littéraires) révèlent combien sont fragiles les fondements de cette conviction. Impossible à asseoir sur des bases statistiques, la supposée féminité du genre épistolaire (qui affecterait à la fois son contenu, sa fonction, et son écriture) apparaît largement dictée par les représentations de la femme et informée par des normes sociales et des modèles littéraires.
C'est donc la construction et la transmission d'un mythe qui sont analysées ici, mythe dont la résistance met en jeu les idées qu'on se fait des femmes et de leur place dans la culture, la hiérarchie des genres et une conception de la littérature - dont les lettres sont souvent rêvées à la fois comme une en dehors et comme une obscure part féminine.