De Pierre-Daniel Huet à Mikhaïl Bakhtine, le roman grec (IIe-Ve siècles après J.-C.) est censé avoir causé le renouvellement du genre romanesque qui se produit en Europe à partir de la seconde moitié du XVIe siècle, le passage des Amadis au Grand Cyrus. "Homère des romanciers", Héliodore est le "père" du roman des XVIe et XVIIe siècles selon Guez de Balzac, Charles Sorel ou Mlle de Scudéry. Il inspire la dernière oeuvre de Cervantès.
Il hante encore la mémoire de Jean-Jacques Rousseau et de Samuel Richardson. Mais, quels textes antiques sont connus ? Comment sont-ils lus ? Leur influence est-elle la même et s'exerce-t-elle de la même manière dans chaque pays ? Quelles sont les oeuvres qui les imitent ? L'étude comparée, en France et en Angleterre, de ce phénomène capital de l'histoire littéraire permet d'élucider une étape fondatrice du genre romanesque et de restituer un pan méconnu de la littérature de fiction.
Sous l'impulsion de Jacques Amyot, les auteurs français forgent une esthétique romanesque au service de la prose d'art qui s'épanouit d'Henri III à la création de l'Académie Française. L'imitation des romans grecs participe étroitement de ce mouvement contrairement à une idée répandue, roman et belles-lettres ont cause commune. En Angleterre, la matière du récit retient plus que sa manière. Philip Sidney emploie le modèle antique pour nourrir une méditation désenchantée sur l'éducation du prince et la place du héros dans le monde.
Il ouvre la voie au roman politique et allégorique. De l'analyse d'un processus particulier de la traduction aux poétiques du roman moderne, cette enquête invite à réfléchir sur l'imitation comme mode de la création littéraire.
De Pierre-Daniel Huet à Mikhaïl Bakhtine, le roman grec (IIe-Ve siècles après J.-C.) est censé avoir causé le renouvellement du genre romanesque qui se produit en Europe à partir de la seconde moitié du XVIe siècle, le passage des Amadis au Grand Cyrus. "Homère des romanciers", Héliodore est le "père" du roman des XVIe et XVIIe siècles selon Guez de Balzac, Charles Sorel ou Mlle de Scudéry. Il inspire la dernière oeuvre de Cervantès.
Il hante encore la mémoire de Jean-Jacques Rousseau et de Samuel Richardson. Mais, quels textes antiques sont connus ? Comment sont-ils lus ? Leur influence est-elle la même et s'exerce-t-elle de la même manière dans chaque pays ? Quelles sont les oeuvres qui les imitent ? L'étude comparée, en France et en Angleterre, de ce phénomène capital de l'histoire littéraire permet d'élucider une étape fondatrice du genre romanesque et de restituer un pan méconnu de la littérature de fiction.
Sous l'impulsion de Jacques Amyot, les auteurs français forgent une esthétique romanesque au service de la prose d'art qui s'épanouit d'Henri III à la création de l'Académie Française. L'imitation des romans grecs participe étroitement de ce mouvement contrairement à une idée répandue, roman et belles-lettres ont cause commune. En Angleterre, la matière du récit retient plus que sa manière. Philip Sidney emploie le modèle antique pour nourrir une méditation désenchantée sur l'éducation du prince et la place du héros dans le monde.
Il ouvre la voie au roman politique et allégorique. De l'analyse d'un processus particulier de la traduction aux poétiques du roman moderne, cette enquête invite à réfléchir sur l'imitation comme mode de la création littéraire.