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Arrivé à Paris à l'âge de dix-neuf ans, Cheng, né en 1929 dans une famille de " lettrés " chinois, a très vite décidé de réaliser son oeuvre d'écrivain et, surtout, de poète, dans la langue de son pays d'accueil, ce qui n'a pu se faire qu'après un long apprentissage de celle-ci et, avec elle, de la culture occidentale. En même temps, parce que l'homme venu de "l'orient de tout" n'a rien oublié de son fond natif, il est parvenu à mettre en symbiose, au prix d'une réflexion profonde, deux univers radicalement différents.
La France a reconnu le caractère exceptionnel de ce parcours lorsqu'en juin 2003, plus de 30 ans après sa naturalisation (avec le prénom de François qui renvoyait à son baptême en 1969), l'écrivain a été reçu à l'Académie française. Pour pénétrer dans les secrets de sa création et de sa pensée, plutôt qu'un colloque international au sens habituel de l'expression, une rencontre entre Français et Chinois s'imposait : un dialogue (mot qui lui est cher) autour d'une ceuvre nourrie de spiritualité et riche de messages.
Celui-ci s'est produit en novembre 2011, à l'initiative, pour Paris, de la Bibliothèque nationale de France et de l'ADIREL ; et pour Shanghai, de l'Université Fudan. Ce volume contient une sélection des communications (faites toutes en français) entendues dans ces deux villes. Les éditeurs y ont assemblé seize études selon une logique qui va de la quête d'identité liée à la perte des premiers repères aux traductions chinoises des livres de François Cheng, en passant par sa conception de la poésie et ses réflexions sur la peinture.
Initiateurs du colloque, ils ont complété cet ensemble par une introduction et une postface à quatre mains de caractère, surtout la seconde, plus personnel. L'édition chinoise fournie par les Presses de Fudan offre une sélection partiellement différente et, pour les titres communs, de nombreuses variantes, ce qui justifie cette double publication.