"Etre sans destin" est un livre bouleversant, de ceux qu'on ne lâche pas tant qu'on ne l'a pas terminé, et fondamental pour comprendre la Shoah. Ce voyage au bout de l'enfer qui, contre toute attente, d'après le narrateur, n'en était pas tout à fait un, tant l'humanité va se réfugier dans des recoins inattendus au sein de l'horreur, constitue à coup sur un des grands textes majeurs du XXème siècle.
Le style est direct, presque parlé et non dénué d'humour, pour nous narrer l'histoire déchirante de ce jeune garçon tout simple de 15 ans qui est le double d'imre Kertesz, lorsqu'il
subit la déportation à Auschvvitz, puis Buchenvvald ; nous le suivons dans son quotidien jusqu'à sa libération le coeur battant, pénétrés par sa réalité cauchemardesque.
"Etre sans destin" est à coup sur un livre à ne pas manquer.
Perdre et gagner son corps
L'expérience des camps racontée à travers le regard d'un adolescent, voilà le pari de ce récit unique qui ne tombe jamais dans le manichéisme.
Sa réussite est totale : toute la complexité du système concentrationnaire mis en place par le nazisme, nous est restituée dans son immédiateté, telle que l'adolescent l'a vécue, telle que nous la vivons – interdits – au fil des pages.