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C'est pour l'enfant auquel il n'a jamais voulu donner naissance qu'Imre Kertész prononce ici le kaddish — la prière des morts de la religion juive. D'une densité et d'une véhémence peu communes, ce monologue intérieur est le récit d'une existence confisquée par le souvenir de la tragédie concentrationnaire. Proférée du fond de la plus extrême souffrance, la magnifique oraison funèbre affirme l'impossibilité d'assumer le don de la vie dans un monde définitivement traumatisé par l'Holocauste.
Ce que pleure le narrateur, ce n'est pas seulement "l'enfant qui ne naîtra pas" : c'est l'humanité tout entière.
Une lecture en apnée
Nous retenons notre souffle tout au long de ce texte d'Imre Kertesz, aussi bien par l'évocation de l'annihilation de l'homme par l'homme dans les camps de la mort, que par cette verve, ce style d'écriture remarquable.
Un soliloque époustouflant qui se compose de très longues phrases gonflées de digressions. Les virgules nous emportent, ne remarquant même pas que nous ne respirons plus.