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Pendant dix, quinze, vingt ans parfois, pour chacun de leurs enfants les parents sont confrontés à l'école, à ses exigences, à ses jugements, aux émotions et aux contraintes qu'elle apporte chaque jour. Envahissante ou discrète, menaçante ou génératrice d'espoirs, l'école fait partie de la vie quotidienne des familles. Selon les textes, parents et enseignants sont censés collaborer harmonieusement pour le plus grand bien de l'enfant.
Leur dialogue devrait être permanent, ouvert, constructif. En réalité, il est parfois difficile, parfois inexistant. Il est surtout inégal et fragile. Ce livre tente de montrer pourquoi. Ecrit dans une perspective sociologique, il ne cherche ni à juger, ni à prescrire. Il situe d'abord les relations entre les familles et l'école dans le cadre de leurs transformations respectives au cours des dernières décennies ; l'ouvrage analyse ensuite le rôle de l'enfant comme "go-between", messager et message entre parents et enseignants ; puis il dresse la liste de ce que l'école fait aux familles ; enfin, il met en évidence la diversité des pratiques éducatives des parents et de leur rapport à l'école suivant le mode de fonctionnement familial.
Ouvrant la voie à une analyse sociologique du partage des tâches entre deux des principales instances éducatives, ce livre pourrait aussi aider parents et enseignants à examiner avec une certaine distance ce qui se joue quotidiennement entre eux, lors de contacts directs ou à travers l'enfant.
