Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie. Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu\".","offers":{"@type":"Offer","priceCurrency":"EUR","price":20,"url":"/livres/dans-les-forets-de-siberie-9782070129256.html","availability":"https://schema.org/InStock"},"datePublished":"2011-09-01","isbn":"978-2-07-012925-6","publisher":{"@type":"Organization","name":"Gallimard"},"author":{"@type":"Person","name":"Sylvain Tesson","url":"/auteur/220390/sylvain+tesson"},"aggregateRating":{"@type":"AggregateRating","ratingValue":"3.8","ratingCount":"6"},"review":[{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Marie-Laure GC"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"2"},"reviewBody":"Un jeune gars, la trentaine part s'isoler aux confins du lac Baïkal en Russie. Le récit de ses journées, sa relation à la nature, ses lectures, sa vodka et les quelques personnes qu'il croise.\r\n\r\nPas réussi à finir ce roman à la charnière entre le documentaire et le récit de vie. Classé comme roman, je m'attendais à des rebondissements, à partager la vie intérieure et les pensées du personnage principal.\r\nJe lis je lis et cela ne vient pas, on ne sait rien de son histoire intime ni ce qu'il vit intérieurement. Je suis restée spectatrice d'un récit insipide à mon goût."},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"stephaaanie - 1"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"4"},"reviewBody":"Ce que j'ai le plus aimé, c'est de voir petit à petit alors que l'extrême solitude fait son oeuvre, combien l'intérêt que l'on porte aux choses change ; les plus petites, celles que le quotidien noie, deviennent le sel de la vie. 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Certes, je suis tout à fat convaincue du bien-fondé de la consommation locale, mais tout le monde ne peut pas aller se réfugier au fond des bois, il me semble même qu'il faut être un brin privilégié pour pouvoir le faire à plusieurs milliers de kilomètres de chez soi. J'ai, vous le comprendrez, été assez agacée par la condescendance dont fait preuve l'auteur, et par le manque relatif d'humour de son récit, un bon prétexte pour me dispenser de le terminer.\r\nJ'ai toutefois pris le temps de noter un maximum de citations, au début car elles collaient avec le livre que j'aurais aimé lire, ensuite parce qu'elles me confortaient dans l'idée que ce récit ne me plaisait pas vraiment. Je vous conseille de lire plutôt Indian Creek, de Pete Fromm, un hiver dans les Rocheuses qui a eu l'heur de me plaire à cent pour cent ! 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A lui le tutoiement de la nature, l'ombre bleutée et mouvante des cèdres sur la neige, le ballet des mésanges égayant les matinées de silence, la course folle des chiens arrachant son tribut de glace aux étendues gelées du lac...\n\nUn texte sublime.\n"},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Evelyne - 2"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":"En quête de liberté et de solitude, Sylvain Tesson a trouvé la solution idéale : partir loin, très loin (au bord du lac Baïkal) et surtout seul...\nAvec pour compagnons, de nombreux livres, de la vodka et un carnet de notes, il nous livre tous les moments passés à contempler la nature mais aussi à apprécier le temps qui passe.\nUn voyage presque immobile, hors du commun, qui permet à notre ermite, ainsi qu'à nous, lecteurs, de relativiser sur beaucoup, beaucoup de choses.\n\n"},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Aurélie Colomb"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":"\"Je venais de comprendre qu'il suffisait de demander à l'immobilité ce que le voyage ne m'apportait plus : la paix.\"\r\n\r\nDans ce journal de bord, Sylvain Tesson fait le récit de sa retraite sur les rives immenses du Lac Baïkal. A l'aube de la quarantaine, ce voyageur amoureux des grands espaces décide de passer 6 mois de sa vie dans une cabane avec pour seuls compagnons civilisés un poêle à bois, des bouquins, des litres de vodka et l'encadrement d'une fenêtre où river le regard sur la beauté grandiose et magnétique des lieux.\r\nChaque page est empreinte d'une poésie singulière et déploie avec précision l'évocation des plaisirs simples et rudes d'une vie d'homme détachée du matériel. A lui le tutoiement de la nature, l'ombre bleutée et mouvante des cèdres sur la neige, le ballet des mésanges égayant les matinées de silence, la course folle des chiens arrachant son tribut de glace aux étendues gelées du lac... Un texte sublime."}]}
"Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché d'être heureux. Je crois y être parvenu. Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie. Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu".
"Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché d'être heureux. Je crois y être parvenu. Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie. Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu".
Avis librairesCommentaires laissés par les libraires
En quête de liberté et de solitude, Sylvain Tesson a trouvé la solution idéale : partir loin, très loin (au bord du lac Baïkal) et surtout seul...
Avec pour compagnons, de nombreux livres, de la vodka et un carnet de notes, il nous livre tous les moments passés à contempler la nature mais aussi à apprécier le temps qui passe.
Un voyage presque immobile, hors du commun, qui permet à notre ermite, ainsi qu'à nous, lecteurs, de relativiser sur beaucoup, beaucoup de choses.
En quête de liberté et de solitude, Sylvain Tesson a trouvé la solution idéale : partir loin, très loin (au bord du lac Baïkal) et surtout seul...
Avec pour compagnons, de nombreux livres, de la vodka et un carnet de notes, il nous livre tous les moments passés à contempler la nature mais aussi à apprécier le temps qui passe.
Un voyage presque immobile, hors du commun, qui permet à notre ermite, ainsi qu'à nous, lecteurs, de relativiser sur beaucoup, beaucoup de choses.
"Je venais de comprendre qu'il suffisait de demander à l'immobilité ce que le voyage ne m'apportait plus : la paix."
Dans ce journal de bord, Sylvain Tesson fait le récit de sa retraite sur les rives immenses du Lac Baïkal. A l'aube de la quarantaine, ce voyageur amoureux des grands espaces décide de passer 6 mois de sa vie dans une cabane avec pour seuls compagnons civilisés un poêle à bois, des bouquins, des litres de vodka et l'encadrement d'une fenêtre où river le regard sur la beauté grandiose et magnétique des lieux.
Chaque page est empreinte d'une poésie singulière et déploie avec précision l'évocation des plaisirs simples et rudes d'une vie d'homme détachée du matériel. A lui le tutoiement de la nature, l'ombre bleutée et mouvante des cèdres sur la neige, le ballet des mésanges égayant les matinées de silence, la course folle des chiens arrachant son tribut de glace aux étendues gelées du lac... Un texte sublime.
"Je venais de comprendre qu'il suffisait de demander à l'immobilité ce que le voyage ne m'apportait plus : la paix."
Dans ce journal de bord, Sylvain Tesson fait le récit de sa retraite sur les rives immenses du Lac Baïkal. A l'aube de la quarantaine, ce voyageur amoureux des grands espaces décide de passer 6 mois de sa vie dans une cabane avec pour seuls compagnons civilisés un poêle à bois, des bouquins, des litres de vodka et l'encadrement d'une fenêtre où river le regard sur la beauté grandiose et magnétique des lieux.
Chaque page est empreinte d'une poésie singulière et déploie avec précision l'évocation des plaisirs simples et rudes d'une vie d'homme détachée du matériel. A lui le tutoiement de la nature, l'ombre bleutée et mouvante des cèdres sur la neige, le ballet des mésanges égayant les matinées de silence, la course folle des chiens arrachant son tribut de glace aux étendues gelées du lac... Un texte sublime.
Passionnant
XXe siècle
Sibérie
Lac Baïkal
Avis des lecteursCommentaires laissés par nos lecteurs
Un jeune gars, la trentaine part s'isoler aux confins du lac Baïkal en Russie. Le récit de ses journées, sa relation à la nature, ses lectures, sa vodka et les quelques personnes qu'il croise.
Pas réussi à finir ce roman à la charnière entre le documentaire et le récit de vie. Classé comme roman, je m'attendais à des rebondissements, à partager la vie intérieure et les pensées du personnage principal.
Je lis je lis et cela ne vient pas, on ne sait rien de son histoire intime ni ce qu'il vit intérieurement. Je suis restée spectatrice d'un récit insipide à mon goût.
Un jeune gars, la trentaine part s'isoler aux confins du lac Baïkal en Russie. Le récit de ses journées, sa relation à la nature, ses lectures, sa vodka et les quelques personnes qu'il croise.
Pas réussi à finir ce roman à la charnière entre le documentaire et le récit de vie. Classé comme roman, je m'attendais à des rebondissements, à partager la vie intérieure et les pensées du personnage principal.
Je lis je lis et cela ne vient pas, on ne sait rien de son histoire intime ni ce qu'il vit intérieurement. Je suis restée spectatrice d'un récit insipide à mon goût.
“ Seul dans une cabane en pleine taïga sibérienne, sur les bords du Baïkal, pendant six mois. ”
Ce que j'ai le plus aimé, c'est de voir petit à petit alors que l'extrême solitude fait son oeuvre, combien l'intérêt que l'on porte aux choses change ; les plus petites, celles que le quotidien noie, deviennent le sel de la vie. J'ai beaucoup aimé ce livre et j'espère vivre ça un jour.. peut-être pas aussi longtemps ni aussi loin, mais dans un endroit aussi beau et avec beaucoup de livres, sans oublier la neige, le froid, le thé et les chiens.
Ce que j'ai le plus aimé, c'est de voir petit à petit alors que l'extrême solitude fait son oeuvre, combien l'intérêt que l'on porte aux choses change ; les plus petites, celles que le quotidien noie, deviennent le sel de la vie. J'ai beaucoup aimé ce livre et j'espère vivre ça un jour.. peut-être pas aussi longtemps ni aussi loin, mais dans un endroit aussi beau et avec beaucoup de livres, sans oublier la neige, le froid, le thé et les chiens.
Un livre qui me tentait furieusement, commencé dans l'enthousiasme, m'est tombé des mains avant les 150 premières pages. J'aurais dû me méfier, je n'avais pas été tellement ravie à la lecture des nouvelles d'une vie à coucher dehors, mais les lecteurs de Dans les forêts de Sibérie en disaient tant de bien !
Je n'ai pas grand chose à en dire, l'idée de passer un hiver dans une cabane au bord du Lac Baïkal, avec pour toute compagnie des caisses pleines de livres, et d'autres de pâtes, de riz, de ketchup et de vodka (quoique mon estomac proteste rien qu'à la vue de ces deux derniers mots) me semblait plaisante et tout à faite intéressante. J'ai noté au début pas mal de passages qui me parlaient, puis l'aventure a fini par tourner en rond, les litres de vodka défilant plus vite que les lectures. Je m'attendais à en apprendre plus sur les quelques habitants de cette région de Sibérie, sur les animaux qui peuplent les lieux, j'ai eu droit à des réflexions philosophiques, assez répétitives, sur l'érémitisme, sur la solitude opposée à la vie urbaine et à la société de consommation. Certes, je suis tout à fat convaincue du bien-fondé de la consommation locale, mais tout le monde ne peut pas aller se réfugier au fond des bois, il me semble même qu'il faut être un brin privilégié pour pouvoir le faire à plusieurs milliers de kilomètres de chez soi. J'ai, vous le comprendrez, été assez agacée par la condescendance dont fait preuve l'auteur, et par le manque relatif d'humour de son récit, un bon prétexte pour me dispenser de le terminer.
J'ai toutefois pris le temps de noter un maximum de citations, au début car elles collaient avec le livre que j'aurais aimé lire, ensuite parce qu'elles me confortaient dans l'idée que ce récit ne me plaisait pas vraiment. Je vous conseille de lire plutôt Indian Creek, de Pete Fromm, un hiver dans les Rocheuses qui a eu l'heur de me plaire à cent pour cent !
Un livre qui me tentait furieusement, commencé dans l'enthousiasme, m'est tombé des mains avant les 150 premières pages. J'aurais dû me méfier, je n'avais pas été tellement ravie à la lecture des nouvelles d'une vie à coucher dehors, mais les lecteurs de Dans les forêts de Sibérie en disaient tant de bien !
Je n'ai pas grand chose à en dire, l'idée de passer un hiver dans une cabane au bord du Lac Baïkal, avec pour toute compagnie des caisses pleines de livres, et d'autres de pâtes, de riz, de ketchup et de vodka (quoique mon estomac proteste rien qu'à la vue de ces deux derniers mots) me semblait plaisante et tout à faite intéressante. J'ai noté au début pas mal de passages qui me parlaient, puis l'aventure a fini par tourner en rond, les litres de vodka défilant plus vite que les lectures. Je m'attendais à en apprendre plus sur les quelques habitants de cette région de Sibérie, sur les animaux qui peuplent les lieux, j'ai eu droit à des réflexions philosophiques, assez répétitives, sur l'érémitisme, sur la solitude opposée à la vie urbaine et à la société de consommation. Certes, je suis tout à fat convaincue du bien-fondé de la consommation locale, mais tout le monde ne peut pas aller se réfugier au fond des bois, il me semble même qu'il faut être un brin privilégié pour pouvoir le faire à plusieurs milliers de kilomètres de chez soi. J'ai, vous le comprendrez, été assez agacée par la condescendance dont fait preuve l'auteur, et par le manque relatif d'humour de son récit, un bon prétexte pour me dispenser de le terminer.
J'ai toutefois pris le temps de noter un maximum de citations, au début car elles collaient avec le livre que j'aurais aimé lire, ensuite parce qu'elles me confortaient dans l'idée que ce récit ne me plaisait pas vraiment. Je vous conseille de lire plutôt Indian Creek, de Pete Fromm, un hiver dans les Rocheuses qui a eu l'heur de me plaire à cent pour cent !
A propos de Sylvain Tesson
Voyager ou écrire, on peut se demander de quelle passion Sylvain Tesson se nourrit le plus. Ce Parisien, né en 1972, tombe très jeune dans l’amour du voyage et de la découverte. Il nous en livre aussitôt le récit. Moins jeune, c’est d’un toit qu’il tombe, car il est aussi épris d’escalade. Même là, il en retire une aventure humaine et la partage.
Géopolitique et expériences humaines
On peut dire de cet écrivain aventurier que ses origines familiales l’ont peut-être prédisposé : une mère spécialisée en médecine tropicale, un père journaliste, autant dire la double propension à explorer ce qui nous vient de l’étranger et à vouloir le raconter. Tant mieux pour nous, car sa bougeotte nous vaut de sillonner d’incroyables terres et de lointaines sociétés. Sous forme de carnet de voyage, d’essai, d’album photographique ou de documentaire, Sylvain Tesson fait chaque fois le récit de la rencontre non préméditée, avec soi-même, avec autrui, avec un environnement qui pousse à grandir.
Livres d’aventure
Encore étudiant en DEA géopolitique, Sylvain Tesson n’en reste pas aux livres de cours. À 19 ans, il enfourche déjà son vélo pour traverser le désert central d’Islande. Il enchaîne en rejoignant une expédition de spéléologie en Malaisie.
Aux côtés de son ami Alexandre Poussin, il se lance en 1993 dans un audacieux tour du monde à VTT. Mieux qu’un trophée, il nous rapporte « On a roulé sur la terre », le récit d’un périple de 25 000 kilomètres, qui reçoit le prix jeune IGN.
Plus jamais il ne s’arrête ! À 25 ans, il se rend à pied du Bouthan jusqu’au Tadjikistan, une aventure que retrace « La marche dans le ciel : 5 000 kilomètres à pied à travers l’Himalaya ».
L’expérience humaine en terre hostile
Fasciné par l’Asie, le voyageur décide deux ans plus tard de marcher dans les pas des grands explorateurs, comme Marco Polo ou Ella Maillard. Avec sa compagne, l'exploratrice Priscilla Telmon, il nous livre cette traversée des steppes à cheval, de la Chine à la mer d’Aral, sous la forme d’un roman, « La chevauchée des steppes », puis d’un carnet de voyage « Carnets de steppes : à cheval à travers l’Asie centrale ».
Pour Sylvain Tesson, ni l’exploit, ni le voyage ne sont une fin en soi. Ce qui le captive, c’est l’expérience humaine, la confrontation aux éléments naturels qui s’opposent à lui. « L’axe du loup », puis l’album photographique « Sous l’étoile de la liberté : six mille kilomètres à travers l’Eurasie sauvage » rendent hommage aux évadés du goulag. À pied, à cheval, à vélo, il refait leur trajet, en conditions extrêmes, de la Sibérie jusqu’en Inde, en passant par la Chine puis par le Tibet. En 2012, il recommence, en side-car. Il reproduit le périple « Berezina » jadis opéré par Napoléon pour replier sa Grande Armée, de Moscou à Paris.
Un regard sur la vie des hommes
Quand d’autres parleraient de retour à la nature, Sylvain Tesson nous propose plutôt un retour à l’essentiel. Souvent heurté par nos sociétés modernes, il nous interpelle : « Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence ? ». En 2010, il décide donc de s’établir, seul, pour six mois, sur les bords du lac Baïkal, au cœur de la Sibérie. Une tranche de vie en ermite, qui aboutit à « Dans les forêts de Sibérie », teinté d’émotions profondes.
L'accident qui changea tout : "S’extasier de l’instant"
D’expéditions en équipées, Sylvain Tesson multiplie les talents. En 24 ans, il signe neuf récits de voyage, sept nouvelles, dix albums photographiques et dix films qui retracent ses épopées. Il est aussi animateur en radio, présentateur sur France 3, journaliste, conférencier, souvent préfacier.
Son destin aurait pu s’arrêter en 2014, quand l’auteur intrépide, amateur de l’escalade des toitures, chute de dix mètres. Plongé dans un coma artificiel, il en réchappe, abîmé, au prix de longs mois de soins. C’est en traversant la France, « Sur les chemins noirs » du sud au nord, qu’il achèvera de se guérir, à pied. Plus que jamais, il invite à s’extasier de l’instant qui ne dure pas.
Un écrivain salué
Sylvain Tesson, pour « Une vie à coucher dehors », reçoit le prix Goncourt de la nouvelle 2009. Il est récompensé par le prix Nice Baie des Anges, en 2014, pour « S’abandonner à vivre ». En 2011, le prix Médicis essai salue « Dans les forêts de Sibérie ». « Berezina » est doublement primé en 2015, par le prix de la Page 112 et le prix des Hussards. En 2019, le prix Renaudot est décerné à « La panthère des neiges ».