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Marie-Laure GC

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La Sieste Assassinee
Avis posté le 2014-04-06
  • XXIe siècle
  • observation
  • Poésie
  • Attendrissant
  • Tranche de vie
  • vie quotidienne
  • regard
Saisir la vie de tous les jours pour en faire du bonheur en mots
EXTRAIT : "Cet air un peu penché" "La joue droite s’incline à peine vers l’épaule. C’est drôle. C’est un geste qu’on voyait faire en couple, avant, quand l’un semblait réclamer quelque chose sans les mots, une caresse, un baiser, l’enveloppement par le bras de l’autre. Un geste comme de lassitude et d’abandon, d’imperceptible bouderie mais de tristesse aussi, l’inclinaison légère de la nuque voulait dire tout ça. Et maintenant, voilà qu’on fait ce geste seul, au milieu d’une place, au hasard d’un trottoir, en marchant plus lentement mais sans s’arrêter de marcher, ou bien assis sur une plage, à la terrasse d’un café, partout. Partout cet aveu de faiblesse, ce besoin d’une voix, d’une présence qu’on n’a pas. C’est juste pour parler dans le portable, bien sûr, et le message est souvent bien banal, je suis à l’angle de la rue d’Amsterdam, dans vingt minutes je serai à la maison, il y a des tomates et un concombre dans le bac à légumes. C’est peut-être simplement une contrainte technique, quand il y a du bruit tout autour il faut tenir le portable bien collé contre l’oreille et le cacher dans l’encolure du manteau, ou à l’abri du vent. Oui... Peut-être... Mais ça ressemble quand même à ce geste d’enfant qu’on faisait pour écouter la mer au fond d’un coquillage. Rien à voir, c’est entendu, on communique dynamique dans le présent tendu. Mais il y a cet air un peu penché, qui navigue sur les trottoirs en solitudes parallèles. Comme si on était tous exilés de l’enfance, un peu perdus."
EXTRAIT : "Cet air un peu penché" "La joue droite s’incline à peine vers l’épaule. C’est drôle. C’est un geste qu’on voyait faire en couple, avant, quand l’un semblait réclamer quelque chose sans les mots, une caresse, un baiser, l’enveloppement par le bras de l’autre. Un geste comme de lassitude et d’abandon, d’imperceptible bouderie mais de tristesse aussi, l’inclinaison légère de la nuque voulait dire tout ça. Et maintenant, voilà qu’on fait ce geste seul, au milieu d’une place, au hasard d’un trottoir, en marchant plus lentement mais sans s’arrêter de marcher, ou bien assis sur une plage, à la terrasse d’un café, partout. Partout cet aveu de faiblesse, ce besoin d’une voix, d’une présence qu’on n’a pas. C’est juste pour parler dans le portable, bien sûr, et le message est souvent bien banal, je suis à l’angle de la rue d’Amsterdam, dans vingt minutes je serai à la maison, il y a des tomates et un concombre dans le bac à légumes. C’est peut-être simplement une contrainte technique, quand il y a du bruit tout autour il faut tenir le portable bien collé contre l’oreille et le cacher dans l’encolure du manteau, ou à l’abri du vent. Oui... Peut-être... Mais ça ressemble quand même à ce geste d’enfant qu’on faisait pour écouter la mer au fond d’un coquillage. Rien à voir, c’est entendu, on communique dynamique dans le présent tendu. Mais il y a cet air un peu penché, qui navigue sur les trottoirs en solitudes parallèles. Comme si on était tous exilés de l’enfance, un peu perdus."
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