Un livre qui me tentait furieusement, commencé dans l'enthousiasme, m'est tombé des mains avant les 150 premières pages. J'aurais dû me méfier, je n'avais pas été tellement ravie à la lecture des nouvelles d'une vie à coucher dehors, mais les lecteurs de Dans les forêts de Sibérie en disaient tant de bien !
Je n'ai pas grand chose à en dire, l'idée de passer un hiver dans une cabane au bord du Lac Baïkal, avec pour toute compagnie des caisses pleines de livres, et d'autres de pâtes, de riz, de ketchup et de vodka (quoique mon estomac proteste rien qu'à la vue de ces deux derniers
mots) me semblait plaisante et tout à faite intéressante. J'ai noté au début pas mal de passages qui me parlaient, puis l'aventure a fini par tourner en rond, les litres de vodka défilant plus vite que les lectures. Je m'attendais à en apprendre plus sur les quelques habitants de cette région de Sibérie, sur les animaux qui peuplent les lieux, j'ai eu droit à des réflexions philosophiques, assez répétitives, sur l'érémitisme, sur la solitude opposée à la vie urbaine et à la société de consommation. Certes, je suis tout à fat convaincue du bien-fondé de la consommation locale, mais tout le monde ne peut pas aller se réfugier au fond des bois, il me semble même qu'il faut être un brin privilégié pour pouvoir le faire à plusieurs milliers de kilomètres de chez soi. J'ai, vous le comprendrez, été assez agacée par la condescendance dont fait preuve l'auteur, et par le manque relatif d'humour de son récit, un bon prétexte pour me dispenser de le terminer.
J'ai toutefois pris le temps de noter un maximum de citations, au début car elles collaient avec le livre que j'aurais aimé lire, ensuite parce qu'elles me confortaient dans l'idée que ce récit ne me plaisait pas vraiment. Je vous conseille de lire plutôt Indian Creek, de Pete Fromm, un hiver dans les Rocheuses qui a eu l'heur de me plaire à cent pour cent !
En quête de liberté et de solitude, Sylvain Tesson a trouvé la solution idéale : partir loin, très loin (au bord du lac Baïkal) et surtout seul...
Avec pour compagnons, de nombreux livres, de la vodka et un carnet de notes, il nous livre tous les moments passés à contempler la nature mais aussi à apprécier le temps qui passe.
Un voyage presque immobile, hors du commun, qui permet à notre ermite, ainsi qu'à nous, lecteurs, de relativiser sur beaucoup, beaucoup de choses.