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...Les yeux que le temps abreuve, sont-ils le creuset unique des fatigues et du mystère ? Ils renferment, au-delà même des livres lus et des images englouties, le retournement des choses, leur anxiété, leur galop. Ils se ferment tout en s'ouvrant sur une vie épurée. La vraie vie est imaginaire, elle est image indissociable de ce fleuve de sang, de ce ciel de neurones et ces vaisseaux des mers intérieures.
C'est ainsi que savent le percevoir les enfants pour qui le conte du soir est le médiateur du grand large, où leurs forces rassemblées en font les créatures et les maîtres de l'univers. Autant la parole et l'écriture sont souvent le privilège de l'âge et de l'expérience, autant les yeux ne connaissent pas les limites conventionnelles. L'enfant y a autant le droit au ravissement, à la conquête et à la connaissance que le vieillard.
Le privilège de l'activité n'en n'est plus un, seul résonne ce mélange de curiosité et de rêve. Et le rêve a la peau plus résistante que le corps, il est quelquefois inaltérable et survit à la fatigue, au carcan social...