Après une énième crise de violence de la part de Batman, le Joker n'est plus. Débarrassé de sa folie, le voilà redevenu Jack Napier ! En pleine possession de ses moyens, celui-ci attaque les dirigeants de Gotham en justice afin de combattre légalement les méfaits du Chevalier Noir sur la ville, ses habitants et leur liberté... et se propose de devenir leur Chevalier Blanc.
Sur le papier, l'idée est au bas mot audacieuse. Comme souvent chez Batman, les scènes d'action ne sont pas uniquement physiques. C'est ici sur le plan de la politique que va briller son adversaire en soulevant tout
un tas de problèmes récurrents et, malheureusement, toujours actuel : racisme, abandon des milieux défavorisés, corruption des élites, etc. Peut-être est-ce justement à cause de cette volonté d'être crédible que l'écriture m'a laissé ce léger goût de manque ? Manque d'originalité, manque de ce grain de folie qui fait tout le personnage du Joker ? Qu'on se rassure cependant : en plus de 200 pages, ce sentiment s'estompe vite et laisse à la place de quoi admirer les superbes planches de Murphy, dont la maîtrise graphique n'est plus à prouver.
Un bon Batman, tout de même, à ne pas réserver qu'aux amateurs éclairés !
Sean Murphy
Le Joker a soigné sa folie. Face à un Batman trop violent, trop destructeur, il décide de se lancer en politique pour ramener l'ordre et le calme - de devenir le Chevalier Blanc de Gotham City.
Sean Murphy (à lire également : l'excellent Punk Rock Jesus) propose un one-shot résolument moderne dans les thématiques qu'il explore, plus psychologique, avec un scénario et un dessin maîtrisés de bout en bout.