Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de…
Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec.
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Martial Kermeur, père célibataire, licencié des chantiers navals, relate son passage devant un juge , car cet homme calme a jeté à la mer Antoine Lazenec.
Antoine Lazenec est un entrepreneur qui a arnaqué beaucoup d'habitants de cette petite ville déshéritée de Bretagne et qui comble de l'humiliation, continue de mener une vie dispendieuse sous leur nez.
Magnifique roman dans lequel Tanguy Viel aborde de nombreux sujets difficiles mais toujours avec beaucoup de sensibilité et un brin d'optimisme sur ce que peut être la justice
Dura Lex Sed Lex, oui mais bon...
Martial Kermeur, père célibataire, licencié des chantiers navals, relate son passage devant un juge , car cet homme calme a jeté à la mer Antoine Lazenec.
Antoine Lazenec est un entrepreneur qui a arnaqué beaucoup d'habitants de cette petite ville déshéritée de Bretagne et qui comble de l'humiliation, continue de mener une vie dispendieuse sous leur nez.
Magnifique roman dans lequel Tanguy Viel aborde de nombreux sujets difficiles mais toujours avec beaucoup de sensibilité et un brin d'optimisme sur ce que peut être la justice
Dura Lex Sed Lex, oui mais bon...
Bretagne
justice
Tanguy Viel
Avis des lecteursCommentaires laissés par nos lecteurs
Parce qu’au cours d’une partie de pêche au large de Brest, il a jeté et abandonné un homme à la mer, le narrateur Martial Kermeur a été déféré devant un juge. Il est auditionné, mais, dans le huis clos qui le place face à lui-même autant qu’au magistrat, sa confession se mue en implacable réquisitoire, et, sous les traits du meurtrier, se profile bientôt la victime d’une insupportable machination. L’on ne devient pas assassin du jour au lendemain. Victimes ou coupables, tout est parfois question de point de vue...
Son quasi monologue s’ouvre sur l’horizon modeste d’un ouvrier de l’arsenal de Brest, horizon encor…
Parce qu’au cours d’une partie de pêche au large de Brest, il a jeté et abandonné un homme à la mer, le narrateur Martial Kermeur a été déféré devant un juge. Il est auditionné, mais, dans le huis clos qui le place face à lui-même autant qu’au magistrat, sa confession se mue en implacable réquisitoire, et, sous les traits du meurtrier, se profile bientôt la victime d’une insupportable machination. L’on ne devient pas assassin du jour au lendemain. Victimes ou coupables, tout est parfois question de point de vue...
Son quasi monologue s’ouvre sur l’horizon modeste d’un ouvrier de l’arsenal de Brest, horizon encore raccourci par quelques vents contraires : opportunité manquée, divorce, chômage, et voilà notre homme seul avec son fils de onze ans et une prime de licenciement, de quoi investir dans un bateau de pêche et enfiler le ciré jaune, seule reconversion plausible dans cette région sans avenir économique. C’est dans cette grisaille que surgit une perspective inespérée, en la très avenante personne d’Antoine Lazenec, un promoteur immobilier vendeur de rêve et de standing, plein de projets dynamisants que plus personne ici n’aurait osé imaginer. Séduit comme beaucoup d’autres par la promesse d’un « Saint-Tropez du Finistère », Kermeur lui confie tout son argent. Le temps passe, mais aucun complexe immobilier ni touristique ne sort de cette terre fatiguée, usée jusqu’à la moelle par les vents et les flots.
Comme souvent les victimes de grosses arnaques, si bien prises à leurs espérances qu’elles préfèrent s’enfermer dans le déni malgré les évidences, les pigeons vont se laisser leurrer des années durant. Jusqu’à ce que les drames s’enchaînent, dans une cascade n’épargnant que l’escroc, plus que jamais plastronnant et occupé de son grand train, sans remords ni conscience dans son aplomb inoxydable et dans son intouchable toute-puissance. Enfin revenu de sa crédulité, dépouillé, trahi et humilié, mais surtout blessé au travers de son fils, victime collatérale, et désespérant d’une quelconque « justice naturelle qui ne tombera peut-être jamais », Kermeur décide, dans sa colère, d’entrer en révolution pour inverser, ne serait-ce qu’une fois, le sempiternel cours de l’histoire qui veut qu’une poignée de puissants menteurs et corrompus impose ses dés pipés à une majorité d’éternels perdants.
Se dévidant en longues phrases qui reflètent à merveille les efforts d’ordonnancement de la pensée, entre incrédulité, lassitude et sentiment de délivrance, d’un homme droit, mené au meurtre par les circonstances, le texte est d’une virtuosité confondante, chaque tournure renversante de justesse, d’originalité et de vraie beauté. Et c’est l’âme troublée, qu’à la fois dans la tête du prévenu et dans la peau de son juge, on l’observe tenter de tracer « la ligne droite des faits », en réalité « la somme des omissions et renoncements et choses inaccomplies » et « comme l’enchaînement de mauvaises réponses à un grand questionnaire » qui ont fait déraillé sa vie. A moins que le dénouement ne réserve quelque surprise… Coup de coeur.
Je pourrais vous dire que dans cette lecture, il n'y a aucun suspens. On connaît le coupable immédiatement, idem pour la victime. Oui, mais ce serait aller un peu vite en besogne et surtout ce serait réducteur pour ce roman qui n'est d'ailleurs pas un polar.
Le narrateur sera le "meurtrier" avec quelques interventions du juge qui l'entend juste après son interpellation qui fut rapide car Kermeur Martial n'a pas cherché à se cacher, ni même de se soustraire de quelques façons à la justice. Son ton, sa voix aurais-je envie de dire peut surprendre un peu au début et puis, très vite, on plonge dans sa narration qui…
Je pourrais vous dire que dans cette lecture, il n'y a aucun suspens. On connaît le coupable immédiatement, idem pour la victime. Oui, mais ce serait aller un peu vite en besogne et surtout ce serait réducteur pour ce roman qui n'est d'ailleurs pas un polar.
Le narrateur sera le "meurtrier" avec quelques interventions du juge qui l'entend juste après son interpellation qui fut rapide car Kermeur Martial n'a pas cherché à se cacher, ni même de se soustraire de quelques façons à la justice. Son ton, sa voix aurais-je envie de dire peut surprendre un peu au début et puis, très vite, on plonge dans sa narration qui remonte loin dans le temps (quelques années avant le drame, le dernier ?) pour que tout soit bien clair.
Martial Kermeur, c'est un homme simple, avec juste ce qu'il faut comme instruction. C'est aussi un père touché dans sa chair. C'est un français moyen, banal pourrait-on dire.
Le juge est la représentation de la justice, un univers complexe, assez éloigné de tout ce que connaît Kermeur qui a pourtant déjà eu affaire à elle indirectement. Il est sage, attentif comme on voudrait que cela soit. D'ailleurs, on se met volontiers dans sa peu à ce juge car comme lui, on écoute le récit de Kermeur. On l'aide à trouver les mots justes, on veut comprendre ce qui s'est passé, sa vie, son drame le plus important...
La "victime", on a de moins en moins de compassion pour elle déjà que... Certes, c'était un homme, mais quel homme ?!
Et puis, il y a les autres personnages qui apparaissent, qui donnent du corps à cette histoire presque trop banale.
Ce livre se découvre, se dévore, vous laissera des traces car même si tous ces faits fictifs remontent à la fin des années 90, c'est tellement criant de véracité que l'on ne peut pas rester de marbre.
Attention avis de tempête, pour votre prochaine lecture, dans vos neurones.
Sur les côtes bretonnes, un ex-employé de l'arsenal de Brest raconte à un juge d'instruction comment il est devenu un meurtrier, lui, l'homme las qui a vu sa vie se désagréger depuis son licenciement en 1990. Car le promoteur immobilier qu'il a poussé à la mer lui a pris ce qui lui restait : une prime de licenciement conséquente, mais surtout son orgueil, sa dignité d'homme et de père.
Tanguy Viel nous livre un roman noir sur fond de luttes sociales, mais surtout, d'une écriture sublime, il raconte les faiblesses, l'espoir, l'amour filial dans une relation père fils poignante, les paysages magnifiques aux nuances…
Sur les côtes bretonnes, un ex-employé de l'arsenal de Brest raconte à un juge d'instruction comment il est devenu un meurtrier, lui, l'homme las qui a vu sa vie se désagréger depuis son licenciement en 1990. Car le promoteur immobilier qu'il a poussé à la mer lui a pris ce qui lui restait : une prime de licenciement conséquente, mais surtout son orgueil, sa dignité d'homme et de père.
Tanguy Viel nous livre un roman noir sur fond de luttes sociales, mais surtout, d'une écriture sublime, il raconte les faiblesses, l'espoir, l'amour filial dans une relation père fils poignante, les paysages magnifiques aux nuances de gris, et ménage un suspense qui éclate dans un final totalement bluffant!!
Ouvrez ce livre, vous y trouverez un beau supplément d'humanité et de fraternité...
Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de…
Parce qu’au cours d’une partie de pêche au large de Brest, il a jeté et abandonné un homme à la mer, le narrateur Martial Kermeur a été déféré devant un juge. Il est auditionné, mais, dans le huis clos qui le place face à lui-même autant qu’au magistrat, sa confession se mue en implacable réquisitoire, et, sous les traits du meurtrier, se profile bientôt la victime d’une insupportable machination. L’on ne devient pas assassin du jour au lendemain. Victimes ou coupables, tout est parfois question de point de vue...
Son quasi monologue s’ouvre sur l’horizon modeste d’un ouvrier de l’arsenal de Brest, horizon encor…
Je pourrais vous dire que dans cette lecture, il n'y a aucun suspens. On connaît le coupable immédiatement, idem pour la victime. Oui, mais ce serait aller un peu vite en besogne et surtout ce serait réducteur pour ce roman qui n'est d'ailleurs pas un polar.
Le narrateur sera le "meurtrier" avec quelques interventions du juge qui l'entend juste après son interpellation qui fut rapide car Kermeur Martial n'a pas cherché à se cacher, ni même de se soustraire de quelques façons à la justice. Son ton, sa voix aurais-je envie de dire peut surprendre un peu au début et puis, très vite, on plonge dans sa narration qui…
Sur les côtes bretonnes, un ex-employé de l'arsenal de Brest raconte à un juge d'instruction comment il est devenu un meurtrier, lui, l'homme las qui a vu sa vie se désagréger depuis son licenciement en 1990. Car le promoteur immobilier qu'il a poussé à la mer lui a pris ce qui lui restait : une prime de licenciement conséquente, mais surtout son orgueil, sa dignité d'homme et de père.
Tanguy Viel nous livre un roman noir sur fond de luttes sociales, mais surtout, d'une écriture sublime, il raconte les faiblesses, l'espoir, l'amour filial dans une relation père fils poignante, les paysages magnifiques aux nuances…