Lecture et méthodes : tout ce que vous avez toujours voulu savoir

L’été est bien installé dans nos vies et avec lui, l’envie de se poser au calme et d’ouvrir un livre, au bord de la plage ou sur une terrasse ombragée. Mais avec la sollicitation permanente des appareils mobiles dans nos vie, notre concentration peut être affectée et nos repères déstabilisés. Ce que vous arriviez à faire naturellement hier, vous demande une attention redoublée aujourd’hui. Peut-être est-il l’heure de redécouvrir les joies saines de la lecture, et d’appréhender des méthodes simples pour vous replonger dans un roman. Pour tout savoir sur le livre et bien plus encore, suivez les quelques lignes ci-dessous !

Une histoire de la lecture en quelques périodes clés

La lecture est probablement aussi ancienne que l’histoire des civilisations, et se construit en même temps que l’écriture. C’est-à-dire : durant le IVe millénaire avant notre ère. L’existence de ce « besoin » coïncide réellement avec l’émergence de sociétés hiérarchisées, centralisées sur le plan politique avec un pouvoir religieux important. Les premières traces d’écriture sont découvertes par des chercheurs, dans les restes des temples des cités d’Uruk et de Lagash – autrement-dit, à l’époque des sumériens vers 3 300 ans avant JC. L’écriture d’alors était constituée de pictogrammes, c’est-à-dire des signes représentant un seul mot, ou un concept. On parlera plus volontiers ici « d’écriture analytique ».

Le système d’écriture cunéiforme, apparu durant la seconde moitié du IVe millénaire avant notre ère, intervient en renfort du sumérien pour approfondir l’idée de pictogramme. Celui-ci passe progressivement d’un « dessin » représentant un objet ou une action à la représentation d’une idée ou d’un son, ou « idéogramme ». La représentation graphique laisse alors de moins en moins de place à l’illustration primitive des origines.

<Fresque d'écriture cunéiforme en extérieur

Fresque d'écriture cunéiforme en extérieur

Plus proche de nous, il convient de rappeler que l’alphabet nous provient directement de la Grèce Antique – terme qui n’est ni plus ni moins que la conjonction des deux lettres grecques alpha et bêta. A cette époque comme au temps de la Rome antique, l’éducation (à la lecture, mais pas uniquement) revêt une dimension primordiale, car c’est elle qui permet aux enfants d’accéder au rang de futur citoyen et défenseur de la cité. La tâche n’est cependant pas simple, car la lecture fait apparaître des mots qui ne sont pratiquement pas séparés. Ainsi, l’apprentissage de la lecture précède souvent l’apprentissage de l’écriture, l’art de la rhétorique mettant davantage en valeur « la construction et la mise en action d’un discours ». Ce n’est que plus tard, à partir du XVIIe siècle, que la présentation des textes sera plus aérée, et où l’on pourra constater l’apparition de blancs typographiques qui permettent la respiration.

Actuellement, les méthodes d’apprentissage de l’écriture et de la lecture qui vont de pair sont confrontées à la concurrence des appareils mobiles et des nouveaux usages technologiques usant du tactile, plutôt que d’exercices jugés « contraignants et répétitifs ». Néanmoins, c’est par la sensibilisation des jeunes aux langues étrangères qu’il est démontré, encore aujourd’hui, l’importance du code graphique et de la calligraphie. Au-delà de la seule lisibilité, c’est la discipline du geste et la maîtrise de certains outils qui demeurent un impératif pour bien se faire comprendre.

Une petite définition de la lecture

L’action de « lire » peut revêtir plusieurs aspect, selon les multiples définitions recensées par le Petit Larousse. Habituellement et de manière pragmatique, cette activité consiste en le déchiffrement et la compréhension d’une information écrite. Plus spécifiquement, « l’acte de lire » instruit une capacité à établir des liens entre des signes graphiques et des signes linguistiques relatifs à une langue naturelle. Mais l’aspect qui nous intéresse le plus ici consiste, selon certaines recherches, en un « processus complexe et psychosensoriel qui convoque des traitements perceptifs, linguistiques et cognitifs ». Selon la définition donnée par l’Observatoire National de la Lecture en 2007, la lecture supposerait le développement de deux capacités fondamentales : l’identification des mots écrits et le traitement du sens, ou l’accès à la compréhension. En d’autres termes, lorsque nous lisons, nous « donnons du sens à des signes graphiques recueillis par la vision ».

Cette phase de « décodage » n’est pas nécessairement la plus simple pour tout le monde. En effet, l’identification des mots, si elle prend plus de temps dans certains cas, peut altérer lourdement la compréhension. Il en résulte une plus grande difficulté d’attention et de compréhension, notamment chez les personnes souffrant d’un trouble dyslexique. Pour citer Edmond Beaume, « Lire c’est d’abord comprendre » (Communication et langages, 1990). Et pour qui souhaite devenir lecteur expert, il est impératif de « reconnaître » les mots par un processus de décodage, pour mieux en comprendre le sens et consacrer ainsi le maximum de ressources à la compréhension du message. Or, pour devenir lecteur expert ou acquérir un certain niveau, il convient en quelque sort « d’apprendre à comprendre », ce qui est le sens-même de la lecture d’un ouvrage. Mais comment apprend-t-on à lire, et selon quelles méthodes ? Comment peut-on espérer acquérir un bon niveau ?

Les méthodes d’apprentissage de la lecture : une querelle historique !

A l’heure actuelle, on dénombre deux grandes écoles pour l’apprentissage de la lecture : la méthode syllabique et la méthode globale. Ces deux méthodes s’affrontent depuis des générations sur le terrain de la légitimité, et font régulièrement l’objet de querelles à caractère politique. Pourtant, et dès les années 1950, des tentatives d’hybridation existent entre les deux méthodes, afin d’en tirer le meilleur parti et de permettre aux aspirants lecteurs de découvrir tous les tous les aspects de la lecture. C’est l’apparition des méthodes mixtes ou méthodes « semi-globales », reposant sur plusieurs stratégies d’identification des mots. Mais pour l’heure, et malgré un certain entrelacement des méthodes, chaque camp semble avoir ses puristes.

La méthode syllabique

La méthode syllabique apparait en 1762, par l’entremise du pasteur Jean-Georges Stuber. On peut cependant retrouver des traces plus anciennes de cette méthode, du temps de la Grèce antique, lorsque les élèves devaient apprendre l’alphabet, puis composer avec des syllabes simples puis plus complexes. Plus connue sous l’expression de « B.a-ba » et particulièrement populaire vers la fin du 19e siècle, cette méthode vise avant tout l’apprentissage des lettres et des syllabes, dans le but de former des mots. C’est grâce à l’essor de l’école de Jules Ferry que cette méthode d’apprentissage dite « synthétique » va pouvoir se démocratiser, et gagner sa réputation de solidité et de fiabilité dans l’apprentissage de la lecture aux enfants. En d’autres termes, la méthode syllabique est celle qui souhaite privilégier l’entrée dans l’écrit par le signe écrit ou oral – au contraire de la méthode globale, qui cherche à privilégier le sens. Les détracteurs de la méthode syllabique lui reprochent de ne pas prendre assez en compte le rythme personnel de l’élève, ainsi qu’un certain côté rébarbatif.

La méthode globale

La méthode globale est apparu dans les premières années du XXe siècle en Belgique, par l’entremise du pédagogue Ovide Decroly. Celui-ci s’appuie sur les apports bénéfiques de la psychologie, en remettant au centre de l’apprentissage l’envie d’apprendre. Cette pédagogie nouvelle sera introduite plus tard en France dans les années 1920 grâce à une institutrice en école maternelle connue sous le nom de Madame C Rouquié qui publiera une description plus précise par la suite. En bref, si la méthode globale est perçue comme un puissant levier de développement par ses adeptes, elle commence à avoir très tôt des détracteurs qui lui reprochent de mettre de côté l’apprentissage de l’orthographe, voire de la lecture elle-même.

Différrent type de lecture pour différents usages

Une fois l'apprentissage de la lecture établi, il faut mettre en application ce savoir pour en tirer le maximum de la meilleure des manières. Différentes types de lecture ont été mise en place afin de vous faciliter l'effort en fonction de votre objectif de lecture.En effet, vous ne lisez pas de la même manière lorsque vous êtes sur la plage pour vous détendre, nous parlerons alors de lecteur plaisir ou bien au bureau avec une publication scientifique ou vous utiliserez une lecture beaucoup plus analytique.

Apprendre à lire, un processus long mais gratifiant !

Nous le voyons ici : la lecture est un processus long et complexe, dont l'histoire se mêle aux origines de l’humanité et des civilisations. Si certaines méthodes d’apprentissage sont plus anciennes que d’autres (de la méthode syllabique à la méthode globale), certaines oppositions entre syllabistes et globalistes paraissent désuètes, face aux enjeux réels de l’écriture et de la lecture. L’état de la recherche invite plus que jamais à s’interroger sur la possibilité de réaliser une synthèse des méthodes, afin de dépasser les clivages habituels.

Quant aux méthodes pratiques pour faciliter et améliorer ses lectures de jour en jour, plusieurs astuces simples peuvent être envisagées au quotidien : on conseillera en premier lieu de s'habituer à lire un peu plus chaque jour. Plus vous consacrerez du temps à cette activité, plus que vous serez susceptible d'enrichir et de varier votre vocabulaire. Les premiers temps, il convient de ne pas trop forcer surtout si vous éprouvez des difficultés à lire trop longtemps. Préférez des périodes de 5 à 10 minutes au départ, et instaurez des rendez-vous, de manière à donner un nouvel élan à votre envie de lecture. C'est à vous !