Oh, Canada

Leonard Fife, célèbre réalisateur de documentaires, va bientôt mourir. Mais juste avant, il doit raconter la vérité. SA vérité. Il la doit à Emma, sa femme, absolument. C'est sa dernière obsession. Pour cela, il a demandé l'aide de son ancien élève, Malcolm. Malcolm sera chargé de tout filmer, tandis que Leonard racontera sa vie, par bribes, dans le noir, en s'assurant toujours qu'Emma est là, derrière lui, et qu'elle l'écoute. Russell Banks nous touche en plein cœur avec cette histoire qui va au plus profond de l'âme humaine tout en douceur...

Au crépuscule de sa vie, un cinéaste raconte, face caméra, son passé. Raconte ce qu'il croit être ses crimes et ses trahisons. Il les raconte pour son épouse. Car il veut rétablir la vérité, la vérité sur lui – sa vérité à lui. Il veut, avant son départ, se racheter et être pardonné. Mais qu'est-ce que la vérité ? Qu'est-ce que le réel ? La réalité et le réel seraient-ils des synonymes ? Et quelle différence entre la réalité et la fiction, la réalité et le rêve ? Surtout : comment raconter une histoire ? comment se raconter soi-même, afin que notre existence ait finalement un sens, du moins à nos yeux ? Douloureux, grandiose portrait d'un homme en souffrance physique et morale, ce dernier Russel Banks – digne d'un Orson Welles – nous met devant ce miroir – la condition humaine – qu'on aimerait bien briser à grands coups de marteau.

Crépusculaire, Oh Canada, emprunte les chemins de l’âge, de la confession et de la mémoire pour dessiner le portrait d’un homme au seuil de sa vie, une vie remplie de faiblesses et de coups de génie, d’amours ratés et de trahison de soi. Dans le secret de l’œil de la caméra, l’histoire se fait documentaire de l’homme. Crépusculaire et cathartique. Comme un miroir que l’on tient dans la main, mais un miroir qui voit plus loin que le visage, derrière le visage : dans l’âme. Un texte impressionnant d’un écrivain majeur. Que dis-je ? : une masterclass made by Russell Banks !