Le phénomène érotique

Par : Jean-Luc Marion

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  • Nombre de pages280
  • FormatePub
  • ISBN2-246-55099-8
  • EAN9782246550990
  • Date de parution19/03/2003
  • Copier CollerNon Autorisé
  • Protection num.Adobe & CARE
  • Taille300 Ko
  • Infos supplémentairesepub
  • ÉditeurGrasset

Résumé

« L'amour, nous en parlons toujours, nous l'expérimentons souvent, mais nous n'y comprenons rien, ou presque. La preuve : nous ne pouvons plus en fixer un sens unique et le déchirons entre des contraires - eros et agapè, jouissance brute et charité abstraite, pornographie et sentimentalisme. Il en devient absurde ou insignifiant. Explication : la philosophie nous a persuadés de l'interpréter à partir de la conscience de soi (du cogito), comme une simple variante, dérivée et irrationnelle, de la claire pensée - il se rabaisse donc au rang de la « passion », maladive, irrationnelle, toujours douteuse. On conteste ici ce verdict.
L'amour nous atteint infiniment plus sérieusement, plus originairement, il ne dérive pas de l'ego, mais le précède et le donne à lui-même. Bien avant la question des philosophes, « être ou ne pas être », ou la question des savants, « connaître certainement ou ignorer », une autre question m'obsède : « m'aime-t-on ? y-a-t-il quelqu'un pour m'aimer ? » Sans réponse à cette question, tout être et toute certitude tombent sous le coup de la vanité, qui leur demande « à quoi bon ? » Je me découvre alors en état de réduction érotique. On doit tenter de décrire les figures de la conscience, dans cette situation originaire : la nécessité absolue qu'on m'aime, et mon incapacité radicale à ne pas me haïr moi-même ; mon avancée unilatérale dans le rôle de l'amant ; le serment entre les amants qui fait surgir le phénomène érotique, unique et pourtant commun ; l'échange où chacun donne à l'autre la chair érotisée, que lui-même n'a pas, mais reçoit en retour ; l'acte sans fin, et pourtant toujours fini, de s'avancer chacun dans l'autre sans résistance ; la contradiction objective entre le temps court de jouir et le temps long de promettre, qui rend estimable la jalousie et raisonnable la perversion ; enfin, l'attente jusqu'à la fin des temps d'un tiers témoin, qui part et qui s'anticipe. L'amour, dans toutes ces figures, ne se dit et ne se fait qu'en un seul sens.
Le même pour tous, Dieu compris. Car l'amour se déploie aussi logiquement que le plus rigoureux des concepts. Il précède tout et tout dépend de lui - les raisons des philosophes, les connaissances des savants et les choses du monde. Sans lui, tout est, mais tout est vain. Avec lui, tout devient possible, même et surtout l'impossible. » J. L. M.
« L'amour, nous en parlons toujours, nous l'expérimentons souvent, mais nous n'y comprenons rien, ou presque. La preuve : nous ne pouvons plus en fixer un sens unique et le déchirons entre des contraires - eros et agapè, jouissance brute et charité abstraite, pornographie et sentimentalisme. Il en devient absurde ou insignifiant. Explication : la philosophie nous a persuadés de l'interpréter à partir de la conscience de soi (du cogito), comme une simple variante, dérivée et irrationnelle, de la claire pensée - il se rabaisse donc au rang de la « passion », maladive, irrationnelle, toujours douteuse. On conteste ici ce verdict.
L'amour nous atteint infiniment plus sérieusement, plus originairement, il ne dérive pas de l'ego, mais le précède et le donne à lui-même. Bien avant la question des philosophes, « être ou ne pas être », ou la question des savants, « connaître certainement ou ignorer », une autre question m'obsède : « m'aime-t-on ? y-a-t-il quelqu'un pour m'aimer ? » Sans réponse à cette question, tout être et toute certitude tombent sous le coup de la vanité, qui leur demande « à quoi bon ? » Je me découvre alors en état de réduction érotique. On doit tenter de décrire les figures de la conscience, dans cette situation originaire : la nécessité absolue qu'on m'aime, et mon incapacité radicale à ne pas me haïr moi-même ; mon avancée unilatérale dans le rôle de l'amant ; le serment entre les amants qui fait surgir le phénomène érotique, unique et pourtant commun ; l'échange où chacun donne à l'autre la chair érotisée, que lui-même n'a pas, mais reçoit en retour ; l'acte sans fin, et pourtant toujours fini, de s'avancer chacun dans l'autre sans résistance ; la contradiction objective entre le temps court de jouir et le temps long de promettre, qui rend estimable la jalousie et raisonnable la perversion ; enfin, l'attente jusqu'à la fin des temps d'un tiers témoin, qui part et qui s'anticipe. L'amour, dans toutes ces figures, ne se dit et ne se fait qu'en un seul sens.
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