Personnellement, j'avoue avoir un peu de mal avec les nouvelles, car elles offrent généralement l'avantage d'une construction narrative très maîtrisée, mais au détriment parfois des personnages, qui perdent en consistance. C'est un peu ce que nj'ai retrouvé, comme je l'appréhendais, dans "La Rêveuse d'Ostende".
Néanmoins, c'est un excellent livre, car le fil rouge de ces cinq nouvelles, l'imagination, y est mangé à toutes les sauces..., et cela, pour notre plus grand bonheur !! C'est du pouvoir, fascinant, parfois incontrôlé voire mystérieux, qu'il s'agit dans ces cinq nouvelles
toutes très différentes, mais bien ficelées chacune.
C'est un livre qui se lit très vite, et il est vrai que l'on se demande comment de telles histoires ont pu être inventées, tout en s'y retrouvant partiellement !! C'est avec plaisir que dans chaque nouvelle, on se plonge dans une intrigue différente en se demandant quels tours nous jouera, cette fois, l'imagination débordante de son personnage principal... Et souvent, ce n'est pas là où l'on pourrait s'y attendre !!
Je recommande donc cet ouvrage, même s'il fait un peu les frais de son genre (les nouvelles) : je suis souvent restée sur ma faim, car les personnages et les univers dans lesquels ils évoluent sont attachants... et j'aurais aimé pouvoir bénéficier d'un peu plus de profondeur.
La puissance de l'imaginaire
Le recueil d'Eric-Emmanuel Schmitt regroupe 5 nouvelles autour de l'imaginaire et de ce qu'il peut provoquer chez l'être humain.
Il m'est difficile de dire quelle nouvelle je préfère car elles font toutes preuves d'originalités et tiens le lecteur en haleine.
Dans la rêveuse d'Ostende on se demande si la vieille femme a réellement vécue cette passion secrète ou si elle l'a seulement rêvé comme semble l'indiquer les témoignages de sa nièce.
Le suspens du crime parfait, 2ème nouvelle, tient dans ces boites dissimulées dans la maison auxquelles la criminelle n'aura accès qu'à la fin de l'histoire.
La guérison touche un thème intemporel, le supposé regard des autres qui façonne notre propre regard sur nous-même.
Les mauvaises lectures nous montrent comment l'imaginaire peut déformer la réalité.
Enfin, la femme au bouquet (réelle?) où l'imaginaire se déploie pour essayer de percer un mystère et révèle finalement des blessures intimes.
De quoi se régaler jusqu'au bout de sa lecture.