-
XXe siècle
-
italie
-
exil
-
printemps arabe
-
Tripoli Libye
-
Colonialisme italien
Jamila, jeune mère libyenne et son fils Farid fuient par mer leur pays en guerre civile contre Kadhafi, dictateur détesté.
Depuis les rivages italiens, Vito et sa mère Angelina, regardent vers Tripoli, ancienne terre d'accueil et de souvenirs des colons italiens dont ils sont issus, ces colons expropriés et chassés par Kadhafi en 1970 et rapatriés de force en Italie.
Le déplacement des populations entraine toujours les mêmes effets: exode, exil, improbable réadaptation, difficultés économiques et solitude morale. Sacrifiés de l' Histoire, la vie en mode pause...et ce grand désir
de survie des plus jeunes, d'aller de l'avant, de secouer les chaines des regrets stériles, sans pour autant en oublier le devoir de mémoire.
Ecrit avec une grande simplicité, le récit se déroule, minimaliste et factuel, par phrases courtes et limpides. Cette sobriété d'écriture rend le propos dramatique encore plus aigu, les personnages encore plus fantomatiques et muets, comme dépouillés d'eux même. C'est un livre nostalgique, sans bande son, sans couleur, immobile, très beau et attachant,dans son témoignage des vies interrompues.
La mer est faite de larmes
Des rives de la Sicile aux plages de la Lybie, deux voix entrent en résonance. Une mer immense sépare ces deux langues de terre profondément unies par l'Histoire. Chaque nuit, des embarcations de fortune tentent la traversée pour un rêve, un souffle de vie. De la colonisation au printemps arabe, la narration déploie son éventail de miroirs où se répondent les images de deux pays, deux cultures, deux femmes, deux enfants.
Avec justesse et sobriété, Margaret Mazzantini donne corps à la mémoire douloureuse des exilés et chante le coeur des mères où l'amour prend racine. On est emporté par la puissance de la tragédie, touché par l'obstination désoeuvrée de ce jeune italien qui hante les plages en quête de reliques des barques naufragées comme autant de larmes répandues sur le sable.