J’aime beaucoup la verve de Jean Teulé, qui a par exemple su m’instruire et m’amuser dans Charly 9. Dans Fleur de Tonnerre qui raconte l’histoire d’une célèbre empoisonneuse bretonne, Hélène Jegado, tout commence bien pour moi avec la vie campagnarde au coin du feu où l’on se raconte les légendes qui font peur avec "des korrigans, fées, sirènes, Poulpiquets velus, qui ont fait le coup…ou je ne sais quelle autre créature folklorique sortie de ces terres druidiques. Les dernières phrases de ce discours plaisent peu à Fleur de tonnerre justement élevée au lait enchanté,
terrifiant, des veillées et à l’énergie des menhirs contre lesquels elle s’adossait, enfant, pour ressentir l’âme des pierres levées."
Pourtant, déjà, je perçois l’exagération. Certes, il faut bien que cette enfance marque la future empoisonneuse effrayée par l’ankou, l’ouvrier de la mort.
Mais ensuite, je me suis vraiment lassée de cette succession d’empoisonnement. J’ai suivi Hélène dans son périple, sans jamais rien trouvé de nouveau, si ce n’est un épisode amusant dans un couvent ou une rencontre amoureuse avec un joli veuf.
J’y ai retrouvé quelques histoires intéressantes comme le défilé de Mardi gras ou l’origine du nom de Penn ar Bed’ mais ce fut trop peu pour ressusciter mon intérêt.
Et je crois avoir du mal à réagir à l’humour lorsque les situations sont aussi macabres et le personnage aussi inhumain (un peu comme dans L’éternel de Joann Sfar).
Peut-être, les Bretons seront-ils plus sensibles à l’humour, quoique..
" La France ? Mais je ne sais même pas où ça se trouve. Est-ce en Bretagne? "
très bon
Bonjour,étant une grande fan de cet écrivain, lorsque j'ai vu ce livre qui en plus se passe en Bretagne , j'ai succombé.
Nous découvrons la vie de Hélène Jegado , une cuisinière qui avait la fâcheuse habitude de mettre de " la reusenic'h " dans ses préparations (sa fameuse soupe aux herbes et son gâteau à l'angélique ).
Tout au long du récit on se dit qu'il est impossible que cette histoire soit réelle. Comment a-t-elle pu tuer autant de personnes pendant des années ( parfois plusieurs dans la même maison ) sans être inquiétée?
Puis en se renseignant, on découvre que a cette période les gens mourraient du choléra et que lorsqu'on la soupçonnait trop elle changeait tout simplement de ville.
J'ai beaucoup aimé , comme habituellement , le style de l'auteur . Dans toute cette horreur se mêle de la poésie et de l'humour. J'ai particulièrement aimé les passages avec les deux Normands , le veuf ainsi que la légende de l'Ankou qui racontée à une enfant trop influençable en aurait fait le plus grand criminel de tous les temps .
En bref , si vous avez le cœur bien accroché , allez-y ,ce livre est une vraie perle.J'attends avec impatience le prochain livre de cet auteur.