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Sensible et nuancé, ce roman vient enrichir l'histoire littéraire de la désindustrialisation.
Du début des années 1970 à la fin des années 1980, Narval travaille aux Chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. Ce temps restera celui de sa jeunesse et de la construction de son identité ouvrière. Quand se répand le bruit de la fermeture des Chantiers pour des raisons économiques, ses camarades et lui entrent en lutte, sans cesser de pratiquer leur métier avec la même application, tandis que l'amiante empoisonne lentement leur corps.
Dans un subtil mélange de lyrisme et de sobriété, Christian Astolfi compose la chronique d'une existence qui traverse l'évolution politique et sociale de la France de l'époque, tout en révélant les désirs et les peines d'un homme habité par les rêves d'un père qui aura voué sa vie à ce monde emporté.
De notre monde emporté
Une chronique sociale et politique d’une infinie sensibilité qu’on empoigne comme un poumon pressé,
La Seyne-sur-Mer et la fermeture des chantiers navals, radiographie intime et collective d’une époque, les années 70 et 80 et d’un scandale, celui de l’amiante.
L'Utopie broyée d’un monde, ouvrier, plein d’une mélancolie suintée d’humanité, de fraternités noyées dans l'oubli, autant d’évocations vibrantes convoquées tout en pudeur.
De notre monde emporté touche par la grâce de sa simplicité, sa colère douce et sensible qui fait rejaillir des voix, des corps et des présences, des bruits comme des gestes, tout un monde de luttes et de désillusions, autant d’histoires qui résonnent avec force d’une architecture et d'une mémoire scellée d’amitiés, de rêves déchus, de rouille et d’acier.
Un très beau texte percé d'échos intenses et d'héritages, magnifique de justesse, en forme d’hommage, à un père, à un monde et une condition, brisée de silences, étouffé de promesses, les veines gonflées d'images et de fragments comme d’un poison, sourd et latent.
De ces embruns qu'on oublie pas.