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Porté aux nues par les plus grands - d'Octavio Paz à Roman Jakobson et António Tabucchi -, Pessoa compte aujourd'hui, avec un Rilke, un Joyce ou un Kafka, comme l'un des sommets de la culture européenne de ce siècle.
Ce premier volume des proses publiées de son vivant par l'auteur réunit, parmi d'autres, certains des textes dont le style provocateur lui valut d'être remercié par les rédacteurs des journaux où ils furent publiés.
Pessoa y soutenait « le contradictoire comme thérapeutique de libération », allant jusqu'à prétendre qu'« une créature de nerfs modernes, d'intelligence sans niveaux et de sensibilité éraillée a l'obligation cérébrale de changer d'opinion et de certitude plusieurs fois dans la même journée ».
Pour Pessoa, écrire, c'est comme fabriquer une bombe : il entoure sa dynamite d'une enveloppe de raisonnement, il lui met une traînée de poudre d'humour.
Au lecteur d'allumer la mèche !
Pour approfondir
Après une première partie sur les rapports entre mouvements littéraires et politiques en Europe pour en faire ressortir des logiques permettant de situer la poésie et société portugaise en ce début de 20ème siècle, la deuxième partie du livre est constituée d’autres chroniques publiées du vivant de l’auteur toujours la plupart du temps sur la poésie portugaise par exemple pour défendre son renouveau ou donner son avis sur de nouvelles revues. Il s’agit ici de contenus souvent théoriques la lecture en est parfois ardue de par les thèmes abordés, le livre est plutôt fait pour ceux qui cherchent à approfondir la personnalité de cet auteur ou les thèmes spécifiques abordés. On note tout de même la nouvelle « Dans la forêt de l’absence » et une pièce de théâtre dans ces chroniques, plus facile d’accès, et magnifiquement écrites. Le livre m'a été envoyé par les éditions Belles Lettres par l'intermédiaire de Gleeph pour la publication de cet avis.