20 ème place_Bel ami_Maupassant
Je classe ce livre 20 ème sur 100 mais si les places n'étaient pas déjà prises, il figurerait aisément dans le top 10.
Ce livre, certainement, parlera à beaucoup car il a été étudié par nombre d'écoliers.
Maupassant, c'est à mon sens une version Flaubert effrénée, autant Flaubert est capable dans la lenteur de décrire et de créer une ambiance large, autant Maupassant est capable de décrire rapidement émotions, décors et personnages. Maupassant insistera encore plus sur l'aspect psychologique et intentionnel de ses héros, notamment dans Bel ami.
Si je ne me trompe pas, Flaubert et lui étaient très proches et Maupassant nourrissait une grande admiration pour ce dernier.
D'ailleurs, Maupassant fait partie de ces artistes célèbres qui se seront suicidés comme Nerval, Zweig ou Hemingway.
Pour ceux qui ne le savent pas, l'écriture et la littérature peuvent oppresser la sensibilité de l'artiste qui rentre dedans comme dans un brasier qui exacerbe ses sens, sa sensibilité qui est son outil de travail, au point de le faire souffrir atrocement devenant parfois incapable des choses banales du quotidien, il est dans les nuages et trop proche du soleil, il brûle. Beaucoup d'œuvres et de poèmes abordent cette incapacité de l'artiste à mener une vie "normale", le poème, de mémoire, l'alabatros de Baudelaire ou encore ce magnifique récit de Thomas Mann Tonio Kröger.
Revenons à Bel ami, c'est l'histoire de l'ambition sale, poisseuse, celle qui se sert des femmes, des hommes, des opportunités, pour arriver à sa fin, à savoir ici une position sociale très élevée. L'autre n'est qu'un escabeau qui nous sert de marche-pied.
On rencontre encore de nos jours ces types de personnages qui, comme on le dit ont les dents qui rayent le parquet et qui sont souvent l'objet de l'expression "capable de vendre sa mère". Duroy, lui, a vendu ses valeurs morales, il les a piétinées et n'a pour obssession que de réussir, monter.
Ce sont des profils qui sont parfois si rongés par l'ambition qu'ils du mal à cacher non pas leur ambition, car l'ambition en soi est noble, mais les moyens, illimités, cruels, manipulateurs ou hypocrites qu'ils sont capables de mettre en œuvre pour atteindre leur but.
Les gens, que je nommerai animaux, ils marchent au rapport de force et non au respect de tous quelque soit son métier, "force" mentale ou physique, ce sont des hyènes qui écrasent celui qu'il juge brebis et s'écrasent devant celui qu'ils estiment tigre.
Ils mangent car pour eux on est soit la dent soit l'herbe dans ce monde, le loup ou l'agneau, manichéisme des médiocres.
C'est là une affaire de conscience, certains ont pour religion le pouvoir et la fin justifie tous les moyens.
C'est une œuvre magnifique qui étudie avec une poétique simplicité les relations humaines vues du prisme d'un ambitieux arriviste.
Ce qui me plaît chez Maupassant, c'est un compromis fin réussi entre le scénario destiné à divertir avec un rythme rapide mais aussi de la culture, de l'idée et de la profondeur, il réussit dans cet ouvrage le juste équilibre au dessous duquel le livre est juste un amusement qu'on oublie et au dessus duquel il est trop tarabiscoté et pompeux.
Un roman que je relis souvent et qui mérite très facilement la 20 ème place. De ces livres qui concilient vivacité, plaisir d'esprit et qui captivent en même temps qu'ils éduquent.
Adil Salouane
20 ème place_Bel ami_Maupassant
Je classe ce livre 20 ème sur 100 mais si les places n'étaient pas déjà prises, il figurerait aisément dans le top 10.
Ce livre, certainement, parlera à beaucoup car il a été étudié par nombre d'écoliers.
Maupassant, c'est à mon sens une version Flaubert effrénée, autant Flaubert est capable dans la lenteur de décrire et de créer une ambiance large, autant Maupassant est capable de décrire rapidement émotions, décors et personnages. Maupassant insistera encore plus sur l'aspect psychologique et intentionnel de ses héros, notamment dans Bel ami.
Si je ne me trompe pas, Flaubert et lui étaient très proches et Maupassant nourrissait une grande admiration pour ce dernier.
D'ailleurs, Maupassant fait partie de ces artistes célèbres qui se seront suicidés comme Nerval, Zweig ou Hemingway.
Pour ceux qui ne le savent pas, l'écriture et la littérature peuvent oppresser la sensibilité de l'artiste qui rentre dedans comme dans un brasier qui exacerbe ses sens, sa sensibilité qui est son outil de travail, au point de le faire souffrir atrocement devenant parfois incapable des choses banales du quotidien, il est dans les nuages et trop proche du soleil, il brûle. Beaucoup d'œuvres et de poèmes abordent cette incapacité de l'artiste à mener une vie "normale", le poème, de mémoire, l'alabatros de Baudelaire ou encore ce magnifique récit de Thomas Mann Tonio Kröger.
Revenons à Bel ami, c'est l'histoire de l'ambition sale, poisseuse, celle qui se sert des femmes, des hommes, des opportunités, pour arriver à sa fin, à savoir ici une position sociale très élevée. L'autre n'est qu'un escabeau qui nous sert de marche-pied.
On rencontre encore de nos jours ces types de personnages qui, comme on le dit ont les dents qui rayent le parquet et qui sont souvent l'objet de l'expression "capable de vendre sa mère". Duroy, lui, a vendu ses valeurs morales, il les a piétinées et n'a pour obssession que de réussir, monter.
Ce sont des profils qui sont parfois si rongés par l'ambition qu'ils du mal à cacher non pas leur ambition, car l'ambition en soi est noble, mais les moyens, illimités, cruels, manipulateurs ou hypocrites qu'ils sont capables de mettre en œuvre pour atteindre leur but.
Les gens, que je nommerai animaux, ils marchent au rapport de force et non au respect de tous quelque soit son métier, "force" mentale ou physique, ce sont des hyènes qui écrasent celui qu'il juge brebis et s'écrasent devant celui qu'ils estiment tigre.
Ils mangent car pour eux on est soit la dent soit l'herbe dans ce monde, le loup ou l'agneau, manichéisme des médiocres.
C'est là une affaire de conscience, certains ont pour religion le pouvoir et la fin justifie tous les moyens.
C'est une œuvre magnifique qui étudie avec une poétique simplicité les relations humaines vues du prisme d'un ambitieux arriviste.
Ce qui me plaît chez Maupassant, c'est un compromis fin réussi entre le scénario destiné à divertir avec un rythme rapide mais aussi de la culture, de l'idée et de la profondeur, il réussit dans cet ouvrage le juste équilibre au dessous duquel le livre est juste un amusement qu'on oublie et au dessus duquel il est trop tarabiscoté et pompeux.
Un roman que je relis souvent et qui mérite très facilement la 20 ème place. De ces livres qui concilient vivacité, plaisir d'esprit et qui captivent en même temps qu'ils éduquent.
Adil Salouane