Revue du MAUSS N° 50, second semestre 2017
Quand dire c'est donner. Langage, parole et don

Par : Philippe Chanial
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  • Nombre de pages272
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.348 kg
  • Dimensions13,6 cm × 22,1 cm × 2,2 cm
  • ISBN978-2-7071-9749-8
  • EAN9782707197498
  • Date de parution30/11/2017
  • ÉditeurLa Découverte

Résumé

Plus que le silence, la parole est d'or. Et si elle l'est, n'est-ce pas, fondamentalement, parce que la parole est don ? Qu'est-ce, en effet, qu'une conversation, une simple salutation, sinon un flux de paroles données, reçues et rendues ? Bavarder, plaisanter, n'est-ce pas s'adonner, par jeu, au pur plaisir de l'échange des mots ? Au fond, pour détourner la formule fameuse de John Austin, dire n'est pas seulement faire, mais donner.
Une telle hypothèse ouvre une perspective audacieuse, insuffisamment explorée. Elle est ici déployée tant pour esquisser une conception résolument relationnelle du langage qu'une approche généreuse de la parole : parole-offrande, telles la parole poétique, la prière, la confidence ; parole-alliance, celle du serment et de la promesse ; mais aussi, notamment en psychanalyse, parole salvatrice, parole qui soigne en permettant de revenir à soi.
Comme si les personnes et les sociétés humaines avaient besoin, pour s'affirmer, se manifester et perdurer, de se nourrir sans cesse de ces liens ténus, fragiles, que constituent ces mots qui s'échangent de bouche à oreille. Pour autant, la parole qui se donne possède autant de charmes que de dangers. Elle est aussi lourde de violence potentielle. Ce pourquoi il faut apprendre à " tenir sa langue "...
Plus que le silence, la parole est d'or. Et si elle l'est, n'est-ce pas, fondamentalement, parce que la parole est don ? Qu'est-ce, en effet, qu'une conversation, une simple salutation, sinon un flux de paroles données, reçues et rendues ? Bavarder, plaisanter, n'est-ce pas s'adonner, par jeu, au pur plaisir de l'échange des mots ? Au fond, pour détourner la formule fameuse de John Austin, dire n'est pas seulement faire, mais donner.
Une telle hypothèse ouvre une perspective audacieuse, insuffisamment explorée. Elle est ici déployée tant pour esquisser une conception résolument relationnelle du langage qu'une approche généreuse de la parole : parole-offrande, telles la parole poétique, la prière, la confidence ; parole-alliance, celle du serment et de la promesse ; mais aussi, notamment en psychanalyse, parole salvatrice, parole qui soigne en permettant de revenir à soi.
Comme si les personnes et les sociétés humaines avaient besoin, pour s'affirmer, se manifester et perdurer, de se nourrir sans cesse de ces liens ténus, fragiles, que constituent ces mots qui s'échangent de bouche à oreille. Pour autant, la parole qui se donne possède autant de charmes que de dangers. Elle est aussi lourde de violence potentielle. Ce pourquoi il faut apprendre à " tenir sa langue "...