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Si la question identitaire alimente toujours plus désormais la rhétorique conservatrice, voire la plus réactionnaire, elle traverse aussi le discours progressiste et critique au nom de la défense des "minorités" discriminées. Comme si elle était désormais la question, avec en arrière-plan l'islam, le genre, la race, la nation, etc. Pourtant, il 'est guère de notion plus confuse. Et ce n'est pas sans on que les sciences sociales nous invitent à nous méfier de l'essentialisme identitaire et de ses implications politiques douteuses.
Néanmoins les identités ont la peau dure. On interroge ici ce "retour" fracassant des thématiques identitaires. Assistons-nous à l'avènement d'une "société des identités" dans laquelle la dynamique égalitaire propre à la démocratie exigerait légitimement que chacun soit "reconnu" dans sa singularité ? Ou plutôt à la constitution d'un "marché des identités" sur lequel celles-ci pourraient être librement choisies, conformément à la valeur cardinale du néolibéralisme ? Ou encore, et aussi, au déchaînement d'une guerre symbolique de tous contre tous - dont les minorités pourraient bien-être les premières victimes ? Peut-être est-il (encore) temps de cesser d'en découdre, pour mieux apprendre à tisser les identités.