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L'inconscient parle toujours une langue étrangère, y compris à celui qui en est l'hôte. Et il ne parle pas toujours... C'est d'abord comme " corps étranger ", coupé de " la vie de représentation " que Freud l'évoque. Etranger (fremd), étranger au moi (ichfremd), corps étranger (Fremfkörper), le devenir-étranger (Entfremdung), étrangeté (Fremdartigkeit), inquiétante étrangeté (Unheimlich)... le lexique freudien, et avec lui l'expérience de la psychanalyse, déclinent " l'étranger " sur tous les tons.
" Le dehors, l'étranger, l'ennemi furent jadis des concepts identiques ". Au-dehors comme au-dedans le plus intime, l'étranger est ce qui nous est le plus proche. Il menace nos frontières, alors qu'il vit déjà au plus secret de nous-mêmes.