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Juliah

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Les dernières notes et avis

Notes et avis 1 à 8 sur un total de 50
Mon greffon s'appelle Godot
Avis posté le 2020-05-04
    Un récit fort et un témoignage important
    Attendre, sans savoir quand cette attente s’arrêtera, ni ce qu’on découvrira, après… De cette période hors du temps, sa vie suspendue à l’attente, littéralement, l’auteure fait émerger des réflexions tantôt brutales et désarmantes, tantôt profondes et existentielles sur le simple fait de respirer, sur le poids des mots, sur le regard de l’autre, sur le corps et sur la vie. De cette fermentation du temps jaillit un levain riche dans lequel des bulles d’introspection éclatent en grandes interrogations. Un regard intérieur unique et mordant sur l’attente de la greffe, important, rare et précieux. Cette lecture, rapide sans être simpliste, et d'une grande qualité littéraire, résonne longtemps.
    Attendre, sans savoir quand cette attente s’arrêtera, ni ce qu’on découvrira, après… De cette période hors du temps, sa vie suspendue à l’attente, littéralement, l’auteure fait émerger des réflexions tantôt brutales et désarmantes, tantôt profondes et existentielles sur le simple fait de respirer, sur le poids des mots, sur le regard de l’autre, sur le corps et sur la vie. De cette fermentation du temps jaillit un levain riche dans lequel des bulles d’introspection éclatent en grandes interrogations. Un regard intérieur unique et mordant sur l’attente de la greffe, important, rare et précieux. Cette lecture, rapide sans être simpliste, et d'une grande qualité littéraire, résonne longtemps.
    Double jeu
    Avis posté le 2013-09-20
      Percutant et intelligent
      Dans la même veine que "Blog", on retrouve ici un texte court, percutant, avec peu de protagonistes, mais auxquels on s'attache vite. Jean-Philippe Blondel a le génie des mots, et il sait, avec peu, transmettre beaucoup. Quentin, un jeune issu d'une famille modeste, doit à son attitude trop nonchalante et désabusée d'être renvoyé de son établissement. La rentrée s'annonce difficile sur deux points, il quitte son meilleur ami et l'ambiance de son ancien lycée, pour se retrouver dans l'établissement huppé du coin, avec les fils à papa et autres filles sophistiquées. Mais bien sûr, au-delà du choc des "classes", Quentin va faire des rencontres humaines fortes, dont une jeune fille, et une prof passionnée de théâtre qui va remarquer son potentiel et lui proposer de participer à une pièce. Quentin découvre le théâtre, et se heurte à lui-même quant il s'agit de jouer. Lui qui aime tant la franchise, l'honnêteté, va apprendre à être un autre, à se fondre dans la pièce, et découvrir par là-même que cette faculté peut dépasser le cadre du théâtre... Un très bon roman sur l'adolescence, qui pousse à une belle réflexion sur l'identité, l'appartenance à une classe sociale, les codes sociaux, la découverte du théâtre, des autres et de soi.
      Dans la même veine que "Blog", on retrouve ici un texte court, percutant, avec peu de protagonistes, mais auxquels on s'attache vite. Jean-Philippe Blondel a le génie des mots, et il sait, avec peu, transmettre beaucoup. Quentin, un jeune issu d'une famille modeste, doit à son attitude trop nonchalante et désabusée d'être renvoyé de son établissement. La rentrée s'annonce difficile sur deux points, il quitte son meilleur ami et l'ambiance de son ancien lycée, pour se retrouver dans l'établissement huppé du coin, avec les fils à papa et autres filles sophistiquées. Mais bien sûr, au-delà du choc des "classes", Quentin va faire des rencontres humaines fortes, dont une jeune fille, et une prof passionnée de théâtre qui va remarquer son potentiel et lui proposer de participer à une pièce. Quentin découvre le théâtre, et se heurte à lui-même quant il s'agit de jouer. Lui qui aime tant la franchise, l'honnêteté, va apprendre à être un autre, à se fondre dans la pièce, et découvrir par là-même que cette faculté peut dépasser le cadre du théâtre... Un très bon roman sur l'adolescence, qui pousse à une belle réflexion sur l'identité, l'appartenance à une classe sociale, les codes sociaux, la découverte du théâtre, des autres et de soi.
      La chimie des larmes
      Note donnée le 2013-09-20
      • Eblouissant
      • XXe siècle
      Un récit poignant à l'élégance rare !
      Ce livre est le premier roman de Paola Pigani, qui écrivait jusqu'alors des nouvelles et des poèmes. Sa plume s'en ressent fortement, et c'est tout d'abord ce style fin, poétique et émouvant qui marque à la lecture, dès les premiers mots. Ce texte est avant tout un petit bijou de littérature. Chaque chapitre, comme le dit l'éditeur, est comme un tableau, un instant pris sur le quotidien, une émotion capturée sur le vif. En cela on retrouve la force des nouvellistes qui proposent en quelques lignes un décor, des personnages, une émotion qui débordent du cadre des mots. L'auteur s'inspire de la vie d'une femme manouche, Alexienne, la belle-mère de son frère, pour créer le personnage d'Alba, jeune adolescente lors de la Seconde Guerre Mondiale. On découvre à travers ce récit fictif, mais néanmoins fortement inspiré de la réalité, le quotidien des familles tziganes qui ont du, pendant la guerre, être regroupées dans des camps fermés, sous la surveillance des soldats français. La privation de liberté est terrible pour ces hommes du "mouvement" permanent : la maladie, la mort, les humiliations, rien ne leur a été épargné. En lisant ce récit, j'ai souvent pensé au superbe film de Tony Gatlif "Liberté". On ne peut qu'être frappé par la force de ces femmes et de ces hommes, leur courage et leur ténacité; et à la fois par la manière dont ces épreuves leur ont comme brisé les ailes. Quitter les roulottes, perdre les chevaux, ne plus vivre les soirées au coin du feu, être coupé de la nature... tout cela participe à la souffrance des manouches. Mais au-delà de cet épisode historique, ce roman-témoin nous donne à voir d'un peu plus près "l'âme" de ce peuple à la fois si proche et si méconnu de la communauté française dont il fait pourtant partie. J'ai adoré en apprendre plus sur la manière de penser, de vivre, d'aimer, des manouches. Le titre de ce livre est un proverbe tzigane qui prend tout son sens au fur et à mesure de la lecture. Paola Pigani parvient à merveille cette approche douce mais directe et profonde des personnages, les rendant attachants, vrais et bouleversants d'humanité. Une fois encore, je ne peut que souligner la superbe plume de l'auteur, et je vous incite fortement à plonger dans ce roman historique poignant et marquant.
      Ce livre est le premier roman de Paola Pigani, qui écrivait jusqu'alors des nouvelles et des poèmes. Sa plume s'en ressent fortement, et c'est tout d'abord ce style fin, poétique et émouvant qui marque à la lecture, dès les premiers mots. Ce texte est avant tout un petit bijou de littérature. Chaque chapitre, comme le dit l'éditeur, est comme un tableau, un instant pris sur le quotidien, une émotion capturée sur le vif. En cela on retrouve la force des nouvellistes qui proposent en quelques lignes un décor, des personnages, une émotion qui débordent du cadre des mots. L'auteur s'inspire de la vie d'une femme manouche, Alexienne, la belle-mère de son frère, pour créer le personnage d'Alba, jeune adolescente lors de la Seconde Guerre Mondiale. On découvre à travers ce récit fictif, mais néanmoins fortement inspiré de la réalité, le quotidien des familles tziganes qui ont du, pendant la guerre, être regroupées dans des camps fermés, sous la surveillance des soldats français. La privation de liberté est terrible pour ces hommes du "mouvement" permanent : la maladie, la mort, les humiliations, rien ne leur a été épargné. En lisant ce récit, j'ai souvent pensé au superbe film de Tony Gatlif "Liberté". On ne peut qu'être frappé par la force de ces femmes et de ces hommes, leur courage et leur ténacité; et à la fois par la manière dont ces épreuves leur ont comme brisé les ailes. Quitter les roulottes, perdre les chevaux, ne plus vivre les soirées au coin du feu, être coupé de la nature... tout cela participe à la souffrance des manouches. Mais au-delà de cet épisode historique, ce roman-témoin nous donne à voir d'un peu plus près "l'âme" de ce peuple à la fois si proche et si méconnu de la communauté française dont il fait pourtant partie. J'ai adoré en apprendre plus sur la manière de penser, de vivre, d'aimer, des manouches. Le titre de ce livre est un proverbe tzigane qui prend tout son sens au fur et à mesure de la lecture. Paola Pigani parvient à merveille cette approche douce mais directe et profonde des personnages, les rendant attachants, vrais et bouleversants d'humanité. Une fois encore, je ne peut que souligner la superbe plume de l'auteur, et je vous incite fortement à plonger dans ce roman historique poignant et marquant.
      Seuls au monde Tome 1
      Note donnée le 2013-09-13