Profil Lecteur

Virginy Faury

Retour

Les dernières notes et avis

Notes et avis 1 à 8 sur un total de 12
Hitchcock, roman
Avis posté le 2013-09-13
  • Alfred Hitchcock
Hitchcock, roman
Alfred Hitchcock est une figure incontournable du cinéma. Ayant vu "Les Oiseaux" et "Fenêtre sur cour", ce roman était l’occasion d’en savoir un peu plus sur ce réalisateur. Mais attention, il ne s’agit pas d’un livre sur le cinéma! Ici, René Bonnell fait passer l’homme de l’ombre au premier plan de cette fiction. En effet, le rôle principal est tenu par Hitchcock dont on découvre la face cachée: un homme torturé par son éducation et son apparence, névrosé, meurtri dans son corps et dans son rapport avec les femmes. Son intimité ainsi dévoilée, on se fait une autre image de cette personnalité. J’ignorais les rapports qu’il avait eu avec certaines de ses actrices, notamment Tippi Hedren, héroïne de "Pas de printemps pour Marnie" et "Les Oiseaux". Transposer de tels faits dans une fiction est un exercice ici réussi, bien que le lecteur novice en cinématographie (dont je fais partie) puisse parfois être un peu perdu. Les références au cinéma sont omniprésentes, que ce soit en citant des titres de film d’Hitchcock ou lorsque l’auteur décrit une scène du point de vue du réalisateur comme si celui-ci était en train de tenir une caméra. René Bonnell nous fait redécouvrir grâce à ce roman le maître du suspense de façon intime. Monsieur Hitchcock sort de l’ombre et nous découvrons le côté sombre de sa personnalité. À découvrir, même si l’on n’est pas un grand cinéphile.
Alfred Hitchcock est une figure incontournable du cinéma. Ayant vu "Les Oiseaux" et "Fenêtre sur cour", ce roman était l’occasion d’en savoir un peu plus sur ce réalisateur. Mais attention, il ne s’agit pas d’un livre sur le cinéma! Ici, René Bonnell fait passer l’homme de l’ombre au premier plan de cette fiction. En effet, le rôle principal est tenu par Hitchcock dont on découvre la face cachée: un homme torturé par son éducation et son apparence, névrosé, meurtri dans son corps et dans son rapport avec les femmes. Son intimité ainsi dévoilée, on se fait une autre image de cette personnalité. J’ignorais les rapports qu’il avait eu avec certaines de ses actrices, notamment Tippi Hedren, héroïne de "Pas de printemps pour Marnie" et "Les Oiseaux". Transposer de tels faits dans une fiction est un exercice ici réussi, bien que le lecteur novice en cinématographie (dont je fais partie) puisse parfois être un peu perdu. Les références au cinéma sont omniprésentes, que ce soit en citant des titres de film d’Hitchcock ou lorsque l’auteur décrit une scène du point de vue du réalisateur comme si celui-ci était en train de tenir une caméra. René Bonnell nous fait redécouvrir grâce à ce roman le maître du suspense de façon intime. Monsieur Hitchcock sort de l’ombre et nous découvrons le côté sombre de sa personnalité. À découvrir, même si l’on n’est pas un grand cinéphile.
Shâb ou la nuit
Avis posté le 2013-08-14
  • Emouvant
  • XXe siècle
  • Iran
  • Cécile Ladjali
Shâb ou la nuit
Enfant adoptée, Cécile Ladjali grandit dans un foyer aimant mais dans lequel les silences et les non-dits ont une place importante. Avec son visage mat, ses cheveux noirs et son nom de famille kabyle "qui ne sonne pas français", elle a du mal à se construire, d’autant qu’elle ne sait rien ou presque de sa mère biologique, mis à part qu’elle est iranienne. C’est un texte fort par sa justesse et son honnêteté. Ici pas d’apitoiement, l’auteure nous dévoile son passé et ses origines de façon non déguisés, de manière assez brutale parfois, comme elle l’a elle-même découvert. C’est en effet lorsqu’elle deviendra mère à son tour qu’elle découvrira qu’avant de se prénommer Cécile (comme la Sainte aveugle), elle s’appelait Roshan qui signifie "lumière" en perse. De là va s’imposer à elle une quête d’identité, une recherche de ce qui dépend de l’inné et de l’acquis. Elle nous montre également son parcours atypique: alors que chez elle, tout n’est que silence et parole retenue concernant ses origines afin de ne pas s’attirer les foudres d’un père violent bien qu’aimant car ne sachant pas comment dire les choses, ce sont pourtant les mots qui vont lui permettre de se construire pour aborder la vie d’adulte et de se reconstruire face aux révélations de ses origines. Shâb ou la nuit est un roman autobiographique dévoilant les difficultés diverses de l’adoption, perçues par les adoptants et les adoptés, et nous montrant également le pouvoir constructif des mots et celui plutôt destructeur du silence.
Enfant adoptée, Cécile Ladjali grandit dans un foyer aimant mais dans lequel les silences et les non-dits ont une place importante. Avec son visage mat, ses cheveux noirs et son nom de famille kabyle "qui ne sonne pas français", elle a du mal à se construire, d’autant qu’elle ne sait rien ou presque de sa mère biologique, mis à part qu’elle est iranienne. C’est un texte fort par sa justesse et son honnêteté. Ici pas d’apitoiement, l’auteure nous dévoile son passé et ses origines de façon non déguisés, de manière assez brutale parfois, comme elle l’a elle-même découvert. C’est en effet lorsqu’elle deviendra mère à son tour qu’elle découvrira qu’avant de se prénommer Cécile (comme la Sainte aveugle), elle s’appelait Roshan qui signifie "lumière" en perse. De là va s’imposer à elle une quête d’identité, une recherche de ce qui dépend de l’inné et de l’acquis. Elle nous montre également son parcours atypique: alors que chez elle, tout n’est que silence et parole retenue concernant ses origines afin de ne pas s’attirer les foudres d’un père violent bien qu’aimant car ne sachant pas comment dire les choses, ce sont pourtant les mots qui vont lui permettre de se construire pour aborder la vie d’adulte et de se reconstruire face aux révélations de ses origines. Shâb ou la nuit est un roman autobiographique dévoilant les difficultés diverses de l’adoption, perçues par les adoptants et les adoptés, et nous montrant également le pouvoir constructif des mots et celui plutôt destructeur du silence.
Le coeur d'une autre
Avis posté le 2013-08-08
  • Emouvant
Le coeur d'une autre
Bruce mène une vie pleine de vices et d’excès. Alors quand on lui annonce qu’il lui faut une greffe de cœur, son monde bascule. D’une vie terne, grise et sans relief, notre homme va devenir sensible aux couleurs et à l’art. Tel un papillon sortant de sa chrysalide, Bruce renaît. Finie sa vie d’ours mal léché, son train-train morne. Désormais, chaque jour est comme une aventure. Après s’être interrogé sur l’identité de son donneur, qui s’avère être une donneuse, il va tenter de découvrir qui elle était. Guidé par son cœur, comme si l’organe avait conservé une mémoire, il va rencontrer sa famille dont il va apaiser la peine, et va terminer ce que la jeune femme avait entrepris. Ce roman m’a fait découvrir Tatiana de Rosnay. Il s’agit d’une histoire vraiment intéressante et émouvante d’une renaissance possible grâce au don d’organe. J’ai vraiment passé un bon moment avec ce récit. Et puis, il nous sensibilise au don d’organe, ce qui est une excellente chose, sans jamais être donneur de leçon. C’est léger tout en traitant d’un sujet sérieux, le style et l’écriture sont agréables. Un roman à découvrir.
Bruce mène une vie pleine de vices et d’excès. Alors quand on lui annonce qu’il lui faut une greffe de cœur, son monde bascule. D’une vie terne, grise et sans relief, notre homme va devenir sensible aux couleurs et à l’art. Tel un papillon sortant de sa chrysalide, Bruce renaît. Finie sa vie d’ours mal léché, son train-train morne. Désormais, chaque jour est comme une aventure. Après s’être interrogé sur l’identité de son donneur, qui s’avère être une donneuse, il va tenter de découvrir qui elle était. Guidé par son cœur, comme si l’organe avait conservé une mémoire, il va rencontrer sa famille dont il va apaiser la peine, et va terminer ce que la jeune femme avait entrepris. Ce roman m’a fait découvrir Tatiana de Rosnay. Il s’agit d’une histoire vraiment intéressante et émouvante d’une renaissance possible grâce au don d’organe. J’ai vraiment passé un bon moment avec ce récit. Et puis, il nous sensibilise au don d’organe, ce qui est une excellente chose, sans jamais être donneur de leçon. C’est léger tout en traitant d’un sujet sérieux, le style et l’écriture sont agréables. Un roman à découvrir.
La théorie Gaïa
Avis posté le 2013-08-06
  • Terrifiant
  • Pic du Midi
  • Polynésie Française
La théorie Gaïa
Homo homini lupus est (L’homme est un loup pour l’homme). Cette locution latine résume parfaitement La Théorie Gaïa. C’est un thriller angoissant, dans le sens où il fait écho à la réalité. En effet, difficile de ne pas faire le rapprochement entre ce que l’auteur nous décrit et les terribles faits divers du journal télévisé: des phénomènes météo de plus en plus dévastateurs, des hommes de plus en plus violents. Ainsi le docteur Emma De Vonck, paléoanthropologue, son mari Peter De Vonck, biologiste, et son frère Benjamin Clarin, sociologue, se retrouvent embarqués bien malgré eux pour une "urgence" de la Commission Européenne. Alors qu’Emma s’envole pour la Polynésie Française, les hommes se rendent au Pic du Midi, ignorant tout de ce qui les attend. Menant les deux "enquêtes" en parallèle, nous passons d’un chapitre à l’autre du froid à la chaleur, des Pyrénées à Fatu Hiva, suivant ainsi les évènements qui se succèdent, faisant augmenter notre rythme cardiaque à chaque page tournée . La situation vécue par Emma est particulièrement angoissante, et le huis clos du Pic du Midi nous fait sentir comme un lion en cage.
Homo homini lupus est (L’homme est un loup pour l’homme). Cette locution latine résume parfaitement La Théorie Gaïa. C’est un thriller angoissant, dans le sens où il fait écho à la réalité. En effet, difficile de ne pas faire le rapprochement entre ce que l’auteur nous décrit et les terribles faits divers du journal télévisé: des phénomènes météo de plus en plus dévastateurs, des hommes de plus en plus violents. Ainsi le docteur Emma De Vonck, paléoanthropologue, son mari Peter De Vonck, biologiste, et son frère Benjamin Clarin, sociologue, se retrouvent embarqués bien malgré eux pour une "urgence" de la Commission Européenne. Alors qu’Emma s’envole pour la Polynésie Française, les hommes se rendent au Pic du Midi, ignorant tout de ce qui les attend. Menant les deux "enquêtes" en parallèle, nous passons d’un chapitre à l’autre du froid à la chaleur, des Pyrénées à Fatu Hiva, suivant ainsi les évènements qui se succèdent, faisant augmenter notre rythme cardiaque à chaque page tournée . La situation vécue par Emma est particulièrement angoissante, et le huis clos du Pic du Midi nous fait sentir comme un lion en cage.
La mémoire fantôme
Avis posté le 2013-07-26
  • thriller
  • Lucie Hennebelle
La mémoire fantôme
Bien qu’ayant déjà lu un thriller abordant le thème de la mémoire défaillante (Avant d’aller dormir de S.J. Watson), je me suis plongée dans ce thriller à la française sans préjugé. J’ai été de suite happée dans une ambiance sombre et angoissante, les pages se sont tournées seules (ou presque!) tant j’étais absorbée par l’intrigue. Chaque personnage a sa part d’ombre: même le lieutenant Hennebelle cache des choses étranges dans son placard… Il y a des meurtres vraiment sordides, mais comme parfois la réalité dépasse la fiction, rien de dérangeant, sauf peut-être pour les petites natures dégoûtées pour un rien! Je me suis prise d’affection pour Lucie Hennebelle: mère de jumelles, célibataire, un emploi plutôt prenant, des monstres dans les placards, elle connait le doute. Sa vie n’est pas simple, son passé semble bien sombre! De même que ses lectures, avec un sympathique clin d’oeil de l’auteur à l’un de ses propres titres, Conscience animale. Elle a des démons à exorciser et elle se jette à corps perdu dans son boulot pour s’y essayer. L’intrigue est menée à une allure folle, et bien que la fin ressemble à un scenario hollywoodien tant elle est spectaculaire, c’est un roman qui se lit facilement, même si certains aspects scientifiques m’ont paru un peu indigeste (je ne suis pas vraiment une scientifique…).
Bien qu’ayant déjà lu un thriller abordant le thème de la mémoire défaillante (Avant d’aller dormir de S.J. Watson), je me suis plongée dans ce thriller à la française sans préjugé. J’ai été de suite happée dans une ambiance sombre et angoissante, les pages se sont tournées seules (ou presque!) tant j’étais absorbée par l’intrigue. Chaque personnage a sa part d’ombre: même le lieutenant Hennebelle cache des choses étranges dans son placard… Il y a des meurtres vraiment sordides, mais comme parfois la réalité dépasse la fiction, rien de dérangeant, sauf peut-être pour les petites natures dégoûtées pour un rien! Je me suis prise d’affection pour Lucie Hennebelle: mère de jumelles, célibataire, un emploi plutôt prenant, des monstres dans les placards, elle connait le doute. Sa vie n’est pas simple, son passé semble bien sombre! De même que ses lectures, avec un sympathique clin d’oeil de l’auteur à l’un de ses propres titres, Conscience animale. Elle a des démons à exorciser et elle se jette à corps perdu dans son boulot pour s’y essayer. L’intrigue est menée à une allure folle, et bien que la fin ressemble à un scenario hollywoodien tant elle est spectaculaire, c’est un roman qui se lit facilement, même si certains aspects scientifiques m’ont paru un peu indigeste (je ne suis pas vraiment une scientifique…).
La Reine des lectrices
Avis posté le 2013-07-24
  • Drôle
  • Inattendu
  • Elizabeth II
La reine des lectrices
J’avoue que l’idée de rendre la Reine d’Angleterre accro à la lecture m’a séduite. Ce court roman ( 122 pages) est drôle et décrit de façon sarcastique le protocole royal et son côté rigide, où tout est millimétré et minuté. Alors quand un grain de sable sous forme de livre vient se glisser dans un rouage qui fonctionne depuis des siècles, ça coince!! Ainsi, la Reine aura parfois quelques minutes de retard, elle s’intéressera aux lectures des gens qu’elle croisera. Oui, la lecture est un élément perturbateur. Certains diront qu’il s’agit d’une occupation égoïste, d’autres au contraire affirmeront qu’elle permet de découvrir beaucoup de choses sur le monde, sur les autres, mais aussi sur soi et que le partage autour d’un livre est tout à fait possible. C’est ainsi que la Reine va se lier d’amitié avec un simple commis de cuisine et rendre Sir Kevin, son secrétaire particulier, quelque peu jaloux par l’attention qu’elle va porter à son nouveau "protégé". Qu’apprenons-nous à travers ce roman? Que la lecture, c’est bien, mais trop, c’est dangereux! Le trop de lecture entraîne forcément un repli sur soi (difficile de lire avec attention tout en discutant avec quelqu’un: soit on lâche le livre, soit on lâche notre interlocuteur!), mais la réflexion qu’elle entraîne peut nous amener à nous dépasser et à nous lancer dans une entreprise que l’on n’aurait jamais envisagé. Le ton drôle de ce court roman est un régal, et, même s’il critique le protocole royal et prend la Reine comme personnage principal de cette fiction, on sent qu’Alan Bennett est un peu retenu par la bienséance et le respect que l’on doit à Sa Majesté. L’auteur fait de la Reine une personne comme les autres, avec les occupations de tout un chacun, la rendant ainsi "accessible". Bref, une réflexion intéressante traitée avec légèreté, que du plaisir.
J’avoue que l’idée de rendre la Reine d’Angleterre accro à la lecture m’a séduite. Ce court roman ( 122 pages) est drôle et décrit de façon sarcastique le protocole royal et son côté rigide, où tout est millimétré et minuté. Alors quand un grain de sable sous forme de livre vient se glisser dans un rouage qui fonctionne depuis des siècles, ça coince!! Ainsi, la Reine aura parfois quelques minutes de retard, elle s’intéressera aux lectures des gens qu’elle croisera. Oui, la lecture est un élément perturbateur. Certains diront qu’il s’agit d’une occupation égoïste, d’autres au contraire affirmeront qu’elle permet de découvrir beaucoup de choses sur le monde, sur les autres, mais aussi sur soi et que le partage autour d’un livre est tout à fait possible. C’est ainsi que la Reine va se lier d’amitié avec un simple commis de cuisine et rendre Sir Kevin, son secrétaire particulier, quelque peu jaloux par l’attention qu’elle va porter à son nouveau "protégé". Qu’apprenons-nous à travers ce roman? Que la lecture, c’est bien, mais trop, c’est dangereux! Le trop de lecture entraîne forcément un repli sur soi (difficile de lire avec attention tout en discutant avec quelqu’un: soit on lâche le livre, soit on lâche notre interlocuteur!), mais la réflexion qu’elle entraîne peut nous amener à nous dépasser et à nous lancer dans une entreprise que l’on n’aurait jamais envisagé. Le ton drôle de ce court roman est un régal, et, même s’il critique le protocole royal et prend la Reine comme personnage principal de cette fiction, on sent qu’Alan Bennett est un peu retenu par la bienséance et le respect que l’on doit à Sa Majesté. L’auteur fait de la Reine une personne comme les autres, avec les occupations de tout un chacun, la rendant ainsi "accessible". Bref, une réflexion intéressante traitée avec légèreté, que du plaisir.