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Chris - 7

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Notes et avis 1 à 8 sur un total de 12
Confiteor
Avis posté le 2013-11-03
    Confiteor de Jaume Cabré
    Difficile de présenter ce monument de 770 pages que son auteur a mis huit années à écrire et qui est extrêmement riche et assez complexe. Je sais que ces quelques lignes seront forcément incomplètes et n'aborderont que quelques aspects de ce roman, mais j'espère qu'elles vous inciteront à le lire, même si cela nécessite une certaine attention, le style et la construction étant assez déconcertants au début. Mais, persévérez, vous serez récompensé de vos efforts. Confiteor signifie je confesse en latin. C'est la confession que le narrateur, Adrià Ardevol, au soir de sa vie, adresse à la femme aimée, avant que sa mémoire s'efface, alors que la maladie le gagne et que son esprit devient confus. Le livre commence ainsi: "Ce n'est qu'hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallarca, que j'ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable. Tout à coup, j'ai vu clairement que j'avais toujours été seul, que je n'avais jamais pu compter sur mes parents ni sur un Dieu à qui confier la recherche de solutions, même si, au fur et à mesure que je grandissais, j'avais pris l'habitude de faire assumer par des croyances imprécises et des lectures très variées le poids de ma pensée et la responsabilité de mes actes. Hier, mardi soir, en revenant de chez Dalmau, tout en recevant l'averse, je suis arrivé à la conclusion que cette charge m'incombe à moi seul. Et que mes succès et mes erreurs sont de ma responsabilité. de ma seule responsabilité. Il m'a fallu soixante ans pour voir ça. J'espère que tu me comprendras et que tu sauras voir que je me sens désemparé, seul, et que tu me manques absolument. Malgré la distance qui nous sépare, tu me sers d'exemple. Malgré la panique, je n'accepte plus de planche pour me maintenir à flot. Malgré certaines insinuations, je demeure sans croyances, sans prêtres, sans codes consensuels pour m'aplanir le terrain vers je ne sais où. Je me sens vieux et la dame à la faux m'invite à la suivre. Je vois qu'elle a bougé le fou noir et qu'elle m'invite, d'un geste courtois, à poursuivre la partie. Elle sait que je n'ai plus beaucoup de pions. Malgré tout, ce n'est pas encore le lendemain et je regarde quelle pièce je peux jouer. Je suis seul devant le papier, ma dernière chance." Au milieu d'une suite de tableaux de sa vie jaillissent des éclats de l'Histoire de l'Europe, à travers ses pages les plus sombres, de l'Inquisition aux camps nazis en passant par le franquisme. Ces scènes en apparence décousues convergent peu à peu. Le personnage central est un violon d'un son et d'une valeur exceptionnels, un Storioni fabriqué en 1764, qui cristallise toutes les convoitises et autour duquel se rassemblent beaucoup de pièces du roman. Le récit ne suit aucune chronologie. C'est un va et vient à travers le temps, les lieux et les personnages. Parfois au sein de la même phrase, on glisse de l'un à l'autre, on passe du présent à 300 ans en arrière, à un moment le grand Inquisiteur devient le responsable du camp d'Auschwitz, souvent le narrateur s'exprime indifféremment à la 1ère ou à la 3ème personne. Mais à travers cette apparente confusion, il y a toujours un fil conducteur qui est l'expression du Mal. C'est aussi une réflexion sur la culpabilité, le pardon, la rédemption et la place de l'art dans un monde où l'inhumain est toujours présent. Et c'est une très belle histoire d'amour malgré TOUT, à vous de découvrir ce "tout". Jaume Cabré est également scénariste et j'imaginerais bien Confiteor porté à l'écran.
    Difficile de présenter ce monument de 770 pages que son auteur a mis huit années à écrire et qui est extrêmement riche et assez complexe. Je sais que ces quelques lignes seront forcément incomplètes et n'aborderont que quelques aspects de ce roman, mais j'espère qu'elles vous inciteront à le lire, même si cela nécessite une certaine attention, le style et la construction étant assez déconcertants au début. Mais, persévérez, vous serez récompensé de vos efforts. Confiteor signifie je confesse en latin. C'est la confession que le narrateur, Adrià Ardevol, au soir de sa vie, adresse à la femme aimée, avant que sa mémoire s'efface, alors que la maladie le gagne et que son esprit devient confus. Le livre commence ainsi: "Ce n'est qu'hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallarca, que j'ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable. Tout à coup, j'ai vu clairement que j'avais toujours été seul, que je n'avais jamais pu compter sur mes parents ni sur un Dieu à qui confier la recherche de solutions, même si, au fur et à mesure que je grandissais, j'avais pris l'habitude de faire assumer par des croyances imprécises et des lectures très variées le poids de ma pensée et la responsabilité de mes actes. Hier, mardi soir, en revenant de chez Dalmau, tout en recevant l'averse, je suis arrivé à la conclusion que cette charge m'incombe à moi seul. Et que mes succès et mes erreurs sont de ma responsabilité. de ma seule responsabilité. Il m'a fallu soixante ans pour voir ça. J'espère que tu me comprendras et que tu sauras voir que je me sens désemparé, seul, et que tu me manques absolument. Malgré la distance qui nous sépare, tu me sers d'exemple. Malgré la panique, je n'accepte plus de planche pour me maintenir à flot. Malgré certaines insinuations, je demeure sans croyances, sans prêtres, sans codes consensuels pour m'aplanir le terrain vers je ne sais où. Je me sens vieux et la dame à la faux m'invite à la suivre. Je vois qu'elle a bougé le fou noir et qu'elle m'invite, d'un geste courtois, à poursuivre la partie. Elle sait que je n'ai plus beaucoup de pions. Malgré tout, ce n'est pas encore le lendemain et je regarde quelle pièce je peux jouer. Je suis seul devant le papier, ma dernière chance." Au milieu d'une suite de tableaux de sa vie jaillissent des éclats de l'Histoire de l'Europe, à travers ses pages les plus sombres, de l'Inquisition aux camps nazis en passant par le franquisme. Ces scènes en apparence décousues convergent peu à peu. Le personnage central est un violon d'un son et d'une valeur exceptionnels, un Storioni fabriqué en 1764, qui cristallise toutes les convoitises et autour duquel se rassemblent beaucoup de pièces du roman. Le récit ne suit aucune chronologie. C'est un va et vient à travers le temps, les lieux et les personnages. Parfois au sein de la même phrase, on glisse de l'un à l'autre, on passe du présent à 300 ans en arrière, à un moment le grand Inquisiteur devient le responsable du camp d'Auschwitz, souvent le narrateur s'exprime indifféremment à la 1ère ou à la 3ème personne. Mais à travers cette apparente confusion, il y a toujours un fil conducteur qui est l'expression du Mal. C'est aussi une réflexion sur la culpabilité, le pardon, la rédemption et la place de l'art dans un monde où l'inhumain est toujours présent. Et c'est une très belle histoire d'amour malgré TOUT, à vous de découvrir ce "tout". Jaume Cabré est également scénariste et j'imaginerais bien Confiteor porté à l'écran.
    Plonger
    Avis posté le 2013-10-17
      Le grand bleu revisité par Christophe Ono-Dit-Biot
      Dès le début du livre, on en connaît l'issue, la mort de Paz, la femme aimée. César s'adresse à son fils, Hector, âgé de quatre ans, à qui il raconte sa rencontre avec sa mère, leur relation et qui était cette femme. Leur relation avait débuté par un malentendu. Journaliste, il avait rédigé un article sur son travail de photographe. Dans ses clichés de plage, il voyait la vie, là où elle voulait exprimer tout le contraire. Des différences fondamentales de perception ponctueraient constamment leur vie commune. Elle était jeune, énergique, déterminée et avait soif de découvrir le monde. Lui avait déjà connu le grand frisson du reporter. Il avait parcouru le monde et aspirait à une vie plus sédentaire et moins risquée. Il s'épanouissait dans son milieu parisien branché, au milieu des soirées, réceptions, expositions culturelles et artistiques, d'un monde un peu nombriliste et artificiel. Comme Paz, j'ai eu envie de fuir ces soirées et cette vie. Les digressions sur l'art et les considérations sur la vieille Europe m'ont un peu assommée et si le style ne m'avait pas retenue, je n'aurais peut-être pas poursuivi ma lecture. Mon attention s'est réveillée au moment où César embarque, dépassant ses phobies de quitter l'Europe, pour l'Arabie Saoudite où le corps de Paz a été retrouvé et où il va essayer de comprendre ce qui s'est passé et ce que sa femme était venue chercher. Finalement, j'ai plongé en apnée dans les derniers chapitres qui m'ont fait rapidement oublier l'ennui qui s'était abattu sur moi vers le milieu du livre. En conclusion, un avis en demi teintes: un début vif et captivant, une fin palpitante mais je pense que le roman aurait gagné à ce que la partie centrale soit allégée. Un grand merci aux Jeudis Critiques et à Entrée livre pour ce partenariat.
      Dès le début du livre, on en connaît l'issue, la mort de Paz, la femme aimée. César s'adresse à son fils, Hector, âgé de quatre ans, à qui il raconte sa rencontre avec sa mère, leur relation et qui était cette femme. Leur relation avait débuté par un malentendu. Journaliste, il avait rédigé un article sur son travail de photographe. Dans ses clichés de plage, il voyait la vie, là où elle voulait exprimer tout le contraire. Des différences fondamentales de perception ponctueraient constamment leur vie commune. Elle était jeune, énergique, déterminée et avait soif de découvrir le monde. Lui avait déjà connu le grand frisson du reporter. Il avait parcouru le monde et aspirait à une vie plus sédentaire et moins risquée. Il s'épanouissait dans son milieu parisien branché, au milieu des soirées, réceptions, expositions culturelles et artistiques, d'un monde un peu nombriliste et artificiel. Comme Paz, j'ai eu envie de fuir ces soirées et cette vie. Les digressions sur l'art et les considérations sur la vieille Europe m'ont un peu assommée et si le style ne m'avait pas retenue, je n'aurais peut-être pas poursuivi ma lecture. Mon attention s'est réveillée au moment où César embarque, dépassant ses phobies de quitter l'Europe, pour l'Arabie Saoudite où le corps de Paz a été retrouvé et où il va essayer de comprendre ce qui s'est passé et ce que sa femme était venue chercher. Finalement, j'ai plongé en apnée dans les derniers chapitres qui m'ont fait rapidement oublier l'ennui qui s'était abattu sur moi vers le milieu du livre. En conclusion, un avis en demi teintes: un début vif et captivant, une fin palpitante mais je pense que le roman aurait gagné à ce que la partie centrale soit allégée. Un grand merci aux Jeudis Critiques et à Entrée livre pour ce partenariat.
      Parabole du failli
      Avis posté le 2013-10-13
        "Parabole du failli" de Lyonel Trouillot
        Pedro menait une vie de bohème. Il était comédien. Mais un jour la vie a cessé de lui donné la réplique et il s'en est allé, de la pire des manières pour ses deux amis. Il s'est suicidé. Avec l'Estropié et le narrateur, ils formaient un trio qui semblait inséparable. et pourtant ces deux là n'ont rien vu venir. Le narrateur cherche à comprendre ce qui leur a échappé, un signe qui aurait pu les alerter, à travers leurs échanges, mais aussi les silences de leur ami. Il convoque les souvenirs en quête de ce qu'il n'a pas su entendre ou de ce que Pedro n'a pas su exprimer. Il nous raconte ce qu'a été leur vie dans le quartier pauvre de Peau-Noire, où Pedro déclamait des vers de Baudelaire, Apollinaire, Villon ou Pessoa à ceux qui voulaient l'entendre et aussi à ceux qui ne voulaient pas. Parce qu'il faisait descendre la poésie dans la rue. La poésie était pour lui une respiration qu'il tentait d'insuffler aux passants, aux gamins des quartiers déshérités de Port-au-Prince. Et quand il cessera de respirer, ce sont ces enfants qui lui rendront le plus beau des hommages, dans une scène finale éblouissante. Mais ce livre n'est pas seulement un livre sur l'amitié et le suicide, c'est aussi une immersion dans les quartiers populaires d'Haïti où on croise d'autres cabossés de la vie, comme Madame Armand ou Altagrace, personnages secondaires mais oh combien intéressants. "Dans la vie comme dans les romans, qui s'inquiète des tragédies qui hantent les petits destins des personnages secondaires?" Et finalement, s'il y a une leçon à tirer de cette histoire, c'est celle-ci: "Les vivants aussi méritent notre attention. Encore un paradoxe, cette maladie de n'écouter que les morts. Une personne se tient au bord de la falaise. Nous parle. Personne ne l'entend. Elle tombe. C'est alors seulement que le cri, dont il ne reste que l'écho, nous intéresse, pas besoin d'exégèse." Lyonel Trouillot a écrit ce livre suite au suicide de son ami, le comédien haïtien Karl Marcel Casséus, même s'il prévient "cette oeuvre de fiction ne raconte pas sa vie. Ni sa mort." Ce roman profondément humain et d'une très belle écriture est mon premier coup de coeur de cette rentrée littéraire.
        Pedro menait une vie de bohème. Il était comédien. Mais un jour la vie a cessé de lui donné la réplique et il s'en est allé, de la pire des manières pour ses deux amis. Il s'est suicidé. Avec l'Estropié et le narrateur, ils formaient un trio qui semblait inséparable. et pourtant ces deux là n'ont rien vu venir. Le narrateur cherche à comprendre ce qui leur a échappé, un signe qui aurait pu les alerter, à travers leurs échanges, mais aussi les silences de leur ami. Il convoque les souvenirs en quête de ce qu'il n'a pas su entendre ou de ce que Pedro n'a pas su exprimer. Il nous raconte ce qu'a été leur vie dans le quartier pauvre de Peau-Noire, où Pedro déclamait des vers de Baudelaire, Apollinaire, Villon ou Pessoa à ceux qui voulaient l'entendre et aussi à ceux qui ne voulaient pas. Parce qu'il faisait descendre la poésie dans la rue. La poésie était pour lui une respiration qu'il tentait d'insuffler aux passants, aux gamins des quartiers déshérités de Port-au-Prince. Et quand il cessera de respirer, ce sont ces enfants qui lui rendront le plus beau des hommages, dans une scène finale éblouissante. Mais ce livre n'est pas seulement un livre sur l'amitié et le suicide, c'est aussi une immersion dans les quartiers populaires d'Haïti où on croise d'autres cabossés de la vie, comme Madame Armand ou Altagrace, personnages secondaires mais oh combien intéressants. "Dans la vie comme dans les romans, qui s'inquiète des tragédies qui hantent les petits destins des personnages secondaires?" Et finalement, s'il y a une leçon à tirer de cette histoire, c'est celle-ci: "Les vivants aussi méritent notre attention. Encore un paradoxe, cette maladie de n'écouter que les morts. Une personne se tient au bord de la falaise. Nous parle. Personne ne l'entend. Elle tombe. C'est alors seulement que le cri, dont il ne reste que l'écho, nous intéresse, pas besoin d'exégèse." Lyonel Trouillot a écrit ce livre suite au suicide de son ami, le comédien haïtien Karl Marcel Casséus, même s'il prévient "cette oeuvre de fiction ne raconte pas sa vie. Ni sa mort." Ce roman profondément humain et d'une très belle écriture est mon premier coup de coeur de cette rentrée littéraire.
        Le quatrième mur
        Note donnée le 2013-10-10
        La saison de l'ombre
        Avis posté le 2013-10-09
        • Afrique
        La saison de l'ombre de Leonora Miano
        Habituellement, quand on évoque la traite négrière, on se place du côté de ceux qui ont été arrachés à leur terre. Dans cet ouvrage, Leonora Miano se situe sur le sol africain. Elle imagine à travers la vie d'un village, comment sa population a vécu la disparition de ses hommes avec sa culture, ses croyances. Bien sûr, la plupart des Africains ne pouvait pas imaginer les bateaux négriers, eux dont l'univers ne dépassait pas leur village,ou, pour les hommes qui faisaient du commerce, le village voisin. Dans cette vie de communauté, chacun avait son rôle. Les enlèvements mettaient donc gravement en cause son équilibre. Et ces razzias négrières bouleversaient aussi les rapports entre les différents villages. Leonora Miano ne tait rien des comportements de collaboration et de trahison au sein de la population africaine, mais décrit aussi des actes de courage et de résistance, particulièrement de femmes, bravant les interdits pour essayer de comprendre. En refermant ce livre, on envisage cette sombre période de l'histoire sous en autre angle et on mesure un peu plus les bouleversements et les mutations que la traite négrière a engendrés en Afrique. Un livre que je n'oublierai pas de sitôt, même si dans un premier temps, je me suis sentie un peu perdue par la multitude des personnages aux noms aux consonances très proches: Ebeise, Eleke, Eyabe,Ebusi, Ekesi ou Mukano, Mutango, Musima. Mais là n'est pas l'essentiel et l'intérêt du propos mérite largement de dépasser cette difficulté mineure.
        Habituellement, quand on évoque la traite négrière, on se place du côté de ceux qui ont été arrachés à leur terre. Dans cet ouvrage, Leonora Miano se situe sur le sol africain. Elle imagine à travers la vie d'un village, comment sa population a vécu la disparition de ses hommes avec sa culture, ses croyances. Bien sûr, la plupart des Africains ne pouvait pas imaginer les bateaux négriers, eux dont l'univers ne dépassait pas leur village,ou, pour les hommes qui faisaient du commerce, le village voisin. Dans cette vie de communauté, chacun avait son rôle. Les enlèvements mettaient donc gravement en cause son équilibre. Et ces razzias négrières bouleversaient aussi les rapports entre les différents villages. Leonora Miano ne tait rien des comportements de collaboration et de trahison au sein de la population africaine, mais décrit aussi des actes de courage et de résistance, particulièrement de femmes, bravant les interdits pour essayer de comprendre. En refermant ce livre, on envisage cette sombre période de l'histoire sous en autre angle et on mesure un peu plus les bouleversements et les mutations que la traite négrière a engendrés en Afrique. Un livre que je n'oublierai pas de sitôt, même si dans un premier temps, je me suis sentie un peu perdue par la multitude des personnages aux noms aux consonances très proches: Ebeise, Eleke, Eyabe,Ebusi, Ekesi ou Mukano, Mutango, Musima. Mais là n'est pas l'essentiel et l'intérêt du propos mérite largement de dépasser cette difficulté mineure.
        L'amour sans le faire
        Avis posté le 2013-09-27
          L'amour sans le faire de Serge Joncour
          C'est un livre tout en retenue, dans un monde de taiseux, où les sentiments ne s'expriment pas. Franck et Louise sont des êtres timides, mal à l'aise, pudiques qui ont quitté la ferme familiale pour des motifs différents. Lui a fui ses origines, sa classe sociale pour devenir cadreur. Mais il est dans la vie comme dans son travail, à l'extérieur, derrière sa caméra à observer les autres. Elle était la compagne d'Alexandre, le frère de Frank, le fils préféré qui est mort dans un accident de chasse. Elle a dû partir mais n'a pas trouvé sa place en ville. Le hasard réunit ces deux êtres qui ne se connaissaient pas dans la ferme des parents de Franck. Un petit garçon illumine ce livre. Il désarçonne par ses questions. Il insuffle de la vie, du bonheur. Il va aider Franck à renouer avec les siens et avec sa terre. C'est aussi un hymne à la nature. Un très bon moment de lecture. http://leslivresdechris.blogspot.com/2012/09/lamour-sans-le-faire-de-serge-joncour.html
          C'est un livre tout en retenue, dans un monde de taiseux, où les sentiments ne s'expriment pas. Franck et Louise sont des êtres timides, mal à l'aise, pudiques qui ont quitté la ferme familiale pour des motifs différents. Lui a fui ses origines, sa classe sociale pour devenir cadreur. Mais il est dans la vie comme dans son travail, à l'extérieur, derrière sa caméra à observer les autres. Elle était la compagne d'Alexandre, le frère de Frank, le fils préféré qui est mort dans un accident de chasse. Elle a dû partir mais n'a pas trouvé sa place en ville. Le hasard réunit ces deux êtres qui ne se connaissaient pas dans la ferme des parents de Franck. Un petit garçon illumine ce livre. Il désarçonne par ses questions. Il insuffle de la vie, du bonheur. Il va aider Franck à renouer avec les siens et avec sa terre. C'est aussi un hymne à la nature. Un très bon moment de lecture. http://leslivresdechris.blogspot.com/2012/09/lamour-sans-le-faire-de-serge-joncour.html
          Les choix secrets
          Avis posté le 2013-09-24
            Les choix secrets d'Hervé Bel
            Marie a aujourd'hui 80 ans. C'est une femme aigrie, égoïste, radine qui a le coeur sec et tyrannise son mari malade. Elle ressasse ses rancoeurs. Au cours d'une journée monotone, au gré des événements du quotidien, elle se remémore ce qu'a été sa vie. Fille chérie d'un officier en poste en Indochine, elle a été élevée dans les mondanités et le luxe d'une vie coloniale. Très jeune, à ses retours en France, elle a rencontré et aimé André, qu'elle a épousé contre l'avis de sa mère qui espérait meilleur mariage pour sa fille. André est un simple instituteur et ne peut pas lui offrir le même niveau de vie que son père. Peu à peu la charmante Marie se transforme en tyran pour tout son entourage. Elle cultive les souvenirs du passé et trouve injuste de ne pas avoir une vie à la hauteur de ses espérances. Loin de se remettre en question, elle se victimise, accuse les autres de tous les maux, et leur rend la vie impossible. Elle voit le mal partout et multiplie les mesquineries. Son égoïsme ne sème que le malheur autour d'elle. Au fil des années, son univers se rétrécit et finalement la seule personne qu'elle peut encore torturer est son mari, trop faible pour s'opposer à elle. J'ai lu qu'Hervé Bel, à travers Marie, dressait un peu le portrait de sa grand-mère. Jeune, il l'admirait beaucoup. A côté, son grand père lui semblait assez terne.Mais peu à peu il les a considérés différemment, comme Marie et André pour leur petit fils Louis.
            Marie a aujourd'hui 80 ans. C'est une femme aigrie, égoïste, radine qui a le coeur sec et tyrannise son mari malade. Elle ressasse ses rancoeurs. Au cours d'une journée monotone, au gré des événements du quotidien, elle se remémore ce qu'a été sa vie. Fille chérie d'un officier en poste en Indochine, elle a été élevée dans les mondanités et le luxe d'une vie coloniale. Très jeune, à ses retours en France, elle a rencontré et aimé André, qu'elle a épousé contre l'avis de sa mère qui espérait meilleur mariage pour sa fille. André est un simple instituteur et ne peut pas lui offrir le même niveau de vie que son père. Peu à peu la charmante Marie se transforme en tyran pour tout son entourage. Elle cultive les souvenirs du passé et trouve injuste de ne pas avoir une vie à la hauteur de ses espérances. Loin de se remettre en question, elle se victimise, accuse les autres de tous les maux, et leur rend la vie impossible. Elle voit le mal partout et multiplie les mesquineries. Son égoïsme ne sème que le malheur autour d'elle. Au fil des années, son univers se rétrécit et finalement la seule personne qu'elle peut encore torturer est son mari, trop faible pour s'opposer à elle. J'ai lu qu'Hervé Bel, à travers Marie, dressait un peu le portrait de sa grand-mère. Jeune, il l'admirait beaucoup. A côté, son grand père lui semblait assez terne.Mais peu à peu il les a considérés différemment, comme Marie et André pour leur petit fils Louis.