Les choix secrets

Par : Hervé Bel

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  • Nombre de pages366
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.365 kg
  • Dimensions13,2 cm × 20,5 cm × 2,5 cm
  • ISBN978-2-7096-3793-0
  • EAN9782709637930
  • Date de parution22/08/2012
  • ÉditeurJC Lattès

Résumé

Il n'y a plus que la cuisine et le mari, le ciel gris derrière la mousseline des rideaux, et ce présent dont il faut bien se contenter. Ce présent est sa prison. Plus jeune, elle l'a supporté parce que, concevant l'avenir comme un espace vierge, un monde à lui tout seul, elle a cru que celui-ci prendrait un jour la place de celui-là et changerait le goût de sa vie. Mais le temps n'a fait que traverser son corps.
Il est passé, la laissant là, inchangée avec sa façon d'appréhender les choses et les gens. L'avenir s'est rétréci tellement qu'il s'est confondu avec le présent et empêche désormais toute espérance de se déployer.» Chaque soir, Marie commence sa ronde : il faut être certain que tout est bien fermé, chaque volet, chaque fenêtre, que l'on n'a surtout pas oublié d'éteindre la lumière. Marie est une vieille femme : elle ne veut pas être dérangée.
Elle veut que chaque chose soit à sa place, que chaque jour s'écoule comme la veille, sans imprévu, sans douleur, qu'elle puisse contempler tout ce que la vie lui a permis de rassembler et d'accumuler : les objets, les photos, les souvenirs. Aujourd'hui cette vie sans histoires lui convient. Mais, avant, elle voulait vivre, elle cherchait la passion et les drames, la souffrance, la sienne et celle des autres, de tous ceux qui l'entouraient. Elle s'est mariée, a eu deux enfants, elle a hérité de la maison de ses parents, mais a-t-elle vécu ? Et comment a-t-elle vécu ?
Il n'y a plus que la cuisine et le mari, le ciel gris derrière la mousseline des rideaux, et ce présent dont il faut bien se contenter. Ce présent est sa prison. Plus jeune, elle l'a supporté parce que, concevant l'avenir comme un espace vierge, un monde à lui tout seul, elle a cru que celui-ci prendrait un jour la place de celui-là et changerait le goût de sa vie. Mais le temps n'a fait que traverser son corps.
Il est passé, la laissant là, inchangée avec sa façon d'appréhender les choses et les gens. L'avenir s'est rétréci tellement qu'il s'est confondu avec le présent et empêche désormais toute espérance de se déployer.» Chaque soir, Marie commence sa ronde : il faut être certain que tout est bien fermé, chaque volet, chaque fenêtre, que l'on n'a surtout pas oublié d'éteindre la lumière. Marie est une vieille femme : elle ne veut pas être dérangée.
Elle veut que chaque chose soit à sa place, que chaque jour s'écoule comme la veille, sans imprévu, sans douleur, qu'elle puisse contempler tout ce que la vie lui a permis de rassembler et d'accumuler : les objets, les photos, les souvenirs. Aujourd'hui cette vie sans histoires lui convient. Mais, avant, elle voulait vivre, elle cherchait la passion et les drames, la souffrance, la sienne et celle des autres, de tous ceux qui l'entouraient. Elle s'est mariée, a eu deux enfants, elle a hérité de la maison de ses parents, mais a-t-elle vécu ? Et comment a-t-elle vécu ?

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3.8/5
sur 6 notes dont 4 avis lecteurs
Les choix secrets d'Hervé Bel
Marie a aujourd'hui 80 ans. C'est une femme aigrie, égoïste, radine qui a le coeur sec et tyrannise son mari malade. Elle ressasse ses rancoeurs. Au cours d'une journée monotone, au gré des événements du quotidien, elle se remémore ce qu'a été sa vie. Fille chérie d'un officier en poste en Indochine, elle a été élevée dans les mondanités et le luxe d'une vie coloniale. Très jeune, à ses retours en France, elle a rencontré et aimé André, qu'elle a épousé contre l'avis de sa mère qui espérait meilleur mariage pour sa fille. André est un simple instituteur et ne peut pas lui offrir le même niveau de vie que son père. Peu à peu la charmante Marie se transforme en tyran pour tout son entourage. Elle cultive les souvenirs du passé et trouve injuste de ne pas avoir une vie à la hauteur de ses espérances. Loin de se remettre en question, elle se victimise, accuse les autres de tous les maux, et leur rend la vie impossible. Elle voit le mal partout et multiplie les mesquineries. Son égoïsme ne sème que le malheur autour d'elle. Au fil des années, son univers se rétrécit et finalement la seule personne qu'elle peut encore torturer est son mari, trop faible pour s'opposer à elle. J'ai lu qu'Hervé Bel, à travers Marie, dressait un peu le portrait de sa grand-mère. Jeune, il l'admirait beaucoup. A côté, son grand père lui semblait assez terne.Mais peu à peu il les a considérés différemment, comme Marie et André pour leur petit fils Louis.
Marie a aujourd'hui 80 ans. C'est une femme aigrie, égoïste, radine qui a le coeur sec et tyrannise son mari malade. Elle ressasse ses rancoeurs. Au cours d'une journée monotone, au gré des événements du quotidien, elle se remémore ce qu'a été sa vie. Fille chérie d'un officier en poste en Indochine, elle a été élevée dans les mondanités et le luxe d'une vie coloniale. Très jeune, à ses retours en France, elle a rencontré et aimé André, qu'elle a épousé contre l'avis de sa mère qui espérait meilleur mariage pour sa fille. André est un simple instituteur et ne peut pas lui offrir le même niveau de vie que son père. Peu à peu la charmante Marie se transforme en tyran pour tout son entourage. Elle cultive les souvenirs du passé et trouve injuste de ne pas avoir une vie à la hauteur de ses espérances. Loin de se remettre en question, elle se victimise, accuse les autres de tous les maux, et leur rend la vie impossible. Elle voit le mal partout et multiplie les mesquineries. Son égoïsme ne sème que le malheur autour d'elle. Au fil des années, son univers se rétrécit et finalement la seule personne qu'elle peut encore torturer est son mari, trop faible pour s'opposer à elle. J'ai lu qu'Hervé Bel, à travers Marie, dressait un peu le portrait de sa grand-mère. Jeune, il l'admirait beaucoup. A côté, son grand père lui semblait assez terne.Mais peu à peu il les a considérés différemment, comme Marie et André pour leur petit fils Louis.
Les choix secrets
Ce roman nous offre le portrait finement esquissé d'une vieille femme égoïste et sans coeur. Au fil du roman, nous remontons le temps pour tenter de comprendre comment une jeune fille si enthousiaste et romantique a pu devenir une personne aussi détestable. Très vite après son mariage, Marie se montre irritée par le comportement calme et patient de son mari, lui reprochant de manquer de charisme. Bien vite elle se met à jalouser les femmes dotées de maris plus riches et plus ambitieux que le sien, simple instituteur. De frustration en frustration elle s'aigrit et son mal-être va crescendo. Aurait-elle été plus heureuse si elle avait rencontré un homme lui correspondant davantage ? Difficile de le savoir. On peut toutefois imaginer que son mari ne lui a pas rendu service en se pliant à ses moindres désirs, imaginant apaiser son mal-être alors qu'il ne faisait que le renforcer. Pour ce mari, j'ai éprouvé de l'empathie, presque de la pitié, surtout à la fin du roman. Marie ne s'épanouit pas davantage dans la maternité,totalement égocentrique et aveuglée par ses ambitions démesurées. Hervé Bel décortique la personnalité de Marie pour analyser toutes ses facettes. L'analyse psychologique très fouillée. C'est également une réflexion sur le couple, sur le façonnage d'une personnalité au contact d'une autre. Cet aspect-là est assez terrifiant car on voit peu à peu le fiasco du mariage s'étaler sous nos yeux et le pauvre mari s'efforcer en vain de satisfaire son épouse jusqu'au bout. Un portrait de femme absolument saisissant...
Ce roman nous offre le portrait finement esquissé d'une vieille femme égoïste et sans coeur. Au fil du roman, nous remontons le temps pour tenter de comprendre comment une jeune fille si enthousiaste et romantique a pu devenir une personne aussi détestable. Très vite après son mariage, Marie se montre irritée par le comportement calme et patient de son mari, lui reprochant de manquer de charisme. Bien vite elle se met à jalouser les femmes dotées de maris plus riches et plus ambitieux que le sien, simple instituteur. De frustration en frustration elle s'aigrit et son mal-être va crescendo. Aurait-elle été plus heureuse si elle avait rencontré un homme lui correspondant davantage ? Difficile de le savoir. On peut toutefois imaginer que son mari ne lui a pas rendu service en se pliant à ses moindres désirs, imaginant apaiser son mal-être alors qu'il ne faisait que le renforcer. Pour ce mari, j'ai éprouvé de l'empathie, presque de la pitié, surtout à la fin du roman. Marie ne s'épanouit pas davantage dans la maternité,totalement égocentrique et aveuglée par ses ambitions démesurées. Hervé Bel décortique la personnalité de Marie pour analyser toutes ses facettes. L'analyse psychologique très fouillée. C'est également une réflexion sur le couple, sur le façonnage d'une personnalité au contact d'une autre. Cet aspect-là est assez terrifiant car on voit peu à peu le fiasco du mariage s'étaler sous nos yeux et le pauvre mari s'efforcer en vain de satisfaire son épouse jusqu'au bout. Un portrait de femme absolument saisissant...
"Sacrée marie"
Marie est désormais une vieille femme, elle vit avec son mari malade dans la maison de sa jeunesse. C'est une maison sans confort dans un village de Franche Comté. Ces chapitres qui décrivent la vieillesse, les douleurs, la solitude alternent avec le récit de la vie de Marie. Fille d'un militaire colonial, sa jeunesse fut agréable entre ce petit village et l'Indochine. Marie adore son père et craint sa mère, une dame acariâtre qui ne rêve que de grandeur. Lorsque Marie tombe amoureuse d'un jeune instituteur, sa mère rejette ce bas parti en prédisant à sa fille un avenir de "boniche" et son père lui demande d'attendre deux ans pour éprouver son amour. Malgré la rencontre attirante d'un beau parti militaire en la personne d'Hervé Perrot, Marie rentre au pays et épouse André Seudécourt, l'instituteur. Très vite, Marie se lasse de cet homme qui se contente de peu de choses, et qui est peu démonstratif. Ayant perdu le faste et l'attention qui entouraient sa jeunesse, Marie s'ennuie et ne tarde pas à ressembler à Madame Mère qu'elle abhorrait tant. Au fil des pages, la jalousie emporte Marie vers l'aigreur et la méchanceté. L'art de l'auteur est de nous entraîner insidieusement dans la noirceur de l'âme de Marie. On ne parvient pas vraiment à détester le personnage même si l'on ressent le calvaire qu'elle fait vivre aux personnes de son entourage. Je l'ai plainte plus que je ne l'ai détestée. " La mauvaise humeur de Marie était une des formes de sa tristesse, cette tristesse qui grandissait, longtemps cachée par la présence de Pierre et qui, maintenant que celui-ci s'éloignait d'elle, apparaissait au grand jour." Le style et la construction font de ce livre une histoire passionnante et touchante. Décidément, les Marie sont de sacrés personnages. ( référence au roman d'Astrid Eliard, Sacrée Marie !)
Marie est désormais une vieille femme, elle vit avec son mari malade dans la maison de sa jeunesse. C'est une maison sans confort dans un village de Franche Comté. Ces chapitres qui décrivent la vieillesse, les douleurs, la solitude alternent avec le récit de la vie de Marie. Fille d'un militaire colonial, sa jeunesse fut agréable entre ce petit village et l'Indochine. Marie adore son père et craint sa mère, une dame acariâtre qui ne rêve que de grandeur. Lorsque Marie tombe amoureuse d'un jeune instituteur, sa mère rejette ce bas parti en prédisant à sa fille un avenir de "boniche" et son père lui demande d'attendre deux ans pour éprouver son amour. Malgré la rencontre attirante d'un beau parti militaire en la personne d'Hervé Perrot, Marie rentre au pays et épouse André Seudécourt, l'instituteur. Très vite, Marie se lasse de cet homme qui se contente de peu de choses, et qui est peu démonstratif. Ayant perdu le faste et l'attention qui entouraient sa jeunesse, Marie s'ennuie et ne tarde pas à ressembler à Madame Mère qu'elle abhorrait tant. Au fil des pages, la jalousie emporte Marie vers l'aigreur et la méchanceté. L'art de l'auteur est de nous entraîner insidieusement dans la noirceur de l'âme de Marie. On ne parvient pas vraiment à détester le personnage même si l'on ressent le calvaire qu'elle fait vivre aux personnes de son entourage. Je l'ai plainte plus que je ne l'ai détestée. " La mauvaise humeur de Marie était une des formes de sa tristesse, cette tristesse qui grandissait, longtemps cachée par la présence de Pierre et qui, maintenant que celui-ci s'éloignait d'elle, apparaissait au grand jour." Le style et la construction font de ce livre une histoire passionnante et touchante. Décidément, les Marie sont de sacrés personnages. ( référence au roman d'Astrid Eliard, Sacrée Marie !)
  • Triste
  • Passionnant
  • Attendrissant
  • Franche Comté
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